Al Manar
Leila MazboudiLundi 4 avril 2016 Contrairement à la haine exécrable qu’ils répandent à l’encontre de l’Iran, (pourtant un Etat frère), les monarchies arabes font preuve d’une grande bienveillance à l’encontre l’entité sioniste, (pourtant un ennemi usurpateur), avec laquelle la normalisation avance à grands pas, devenant plus fréquente, et surtout plus ostensible. Son dernier épisode s’est déroulé au Qatar. Des joueurs israéliens y participent à un tournoi de la Fédération internationale de volleyball sur plage, avec la participation de 54 pays. Selon la télévision israélienne i24, deux joueurs israéliens se trouvent désormais à Doha, où il se sont rendus en passant par la Jordanie qui collabore avec l’entité sioniste depuis 1993. Ils ont reçu leurs visas il y a seulement quelques jours, ainsi que le PDG d’Israël Volleyball Association et l’entraîneur de l’équipe nationale. D’autres membres de l’équipe israélienne devraient les rejoindre plus tard. Ce n’est pas la première fois que des sportifs israéliens participent à une compétition organisée dans un pays arabe n’ayant pas conclu d’accord avec Israël. Des medias israéliens ont rendu compte de différentes participations précédentes, surtout dans les pays du Golfe, dont Abou Dhabi et le Qatar. Ils énumèrent entre autre la joueuse de tennis Shahar Pe’er, et les deux nageurs Andy Ram et Yoni Erlikh . De même, l’équipe israélienne de judo a participé aux quatre tournois de l’olympiade internationale organisés tous à Abou Dhabi à la fin de 2015. Le mois de novembre dernier, une sportive israélienne avait participé à un tournoi de ski nautique à Oman, dans la plus grande clandestinité. Elle est entrée avec un passeport autrichien, et a nagé sous le drapeau autrichien. Mais c’est la première fois que les sportifs israéliens entreront dans la compétition sous le drapeau israélien qui sera brandi dans cet émirat arabe. Mais il semble qu’on n’en est pas encore à l’affichage complet. Le voyage vers Qatar s’est fait dans le plus grand secret jusqu’à leur arrivée dimanche. De même, les sportifs israéliens doivent observer certaines mesures de discrétion : les tenues de sport qu’ils portent doivent contenir seulement 2 lettres du mot « Israël ». Mais le brandissement de la bannière israélienne n’en constitue pas moins une évolution significative laquelle dévoile qu’une nouvelle étape a été franchie dans la stratégie d’apprivoisement de l’opinion publique arabe à la normalisation avec l’ennemi israélien. Sachant que celle-ci se fait d’une manière progressive, question de construire l’accoutumance et le conditionnement. Ces derniers temps, de nombreux évènements ont fait état d’activités impliquant responsables et acteurs arabes et israéliens. En plus du domaine sportif, celui de l’universitaire entre autre, ainsi que dans le cadre des évènements organisés par les institutions internationales. A tous les coups ce sont les medias israéliens qui les rendent publics. Tandis que les médias arabes proches des régimes les occultent. A aucun moment, ces derniers ne démentent. Ces évènements sont devenus fréquents depuis que l’animosité des peuples arabes a été inversée, d’Israël vers l’Iran, grâce entre autre aux campagnes bien méthodiques menées par certains pays arabes. Inversement aussi il y a eu dans la procédure de normalisation, en comparaison avec les deux expériences précédentes, avec l’Egypte et le Jordanie. Dans ces deux cas, elle avait été précédée par la signature d’accords politiques, camp David et Wadi Araba. Cette fois-ci, elle est entamée à l’inverse, c’est-à-dire par la normalisation d’abord, imposée comme statu quo, et devrait se clôturer par des accords en bonne et due forme. Entretemps, la diabolisation de l’Iran et de l’axe de la Resistance devrait battre son plein. Elle constitue la pierre angulaire de la stratégie de normalisation, voire sa cause réelle. Le sommaire de Leila Mazboudi
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