Panama Papers : les insupportables ordures démasquées, quoi maintenant ?
12 avril 2016
Humanisme-Ecologie-République
Depuis 2008, à chaque nouveau scandale bancaire – UBS, HSBC, Deutsche Bank, BNP Paribas, Société Générale….. – à chaque nouvelle révélation – Offshoreleaks, LuxLeaks – c’est la même rengaine comme lorsque le disque vinyle était. De Nicolas Sarkozy à François Hollande combien de fois a-t-on entendu répéter « les paradis fiscaux c’est finit », » les responsables des évasions fiscales seront punis »?
prince héritier d’Arabie saoudite décoré en secret début mars par François Hollande
Les assurances de nos « clowns de politiciens » s’avèrent en réalité être de coupables et indignes promesses de gascon. Pour preuve, les révélations des Panama Papers qui font la démonstration du contraire. Les médias – Le Monde, TF1, BFM TV, ITélé….- balancent des noms, histoire de donner à manger au petit peuple qui de son côté se contente de se régaler de la « déveine » des grands.
Ainsi sont jetés en pâture, comme autant d’os à ronger, « les salauds » ou leur proches, de préférence des adversaires politiques de la France avec en plus quelques noms dont on sait qu’ils déclencheront le buzz..
Michel Platini soutenu par Manuel Valls et donné récemment comme un exemple de probité pour la jeunesse, a mis les mains dans la confiture. Ou Manuel Valls est un grand naïf, ou la France a un drôle d’incompétent à la tête de son gouvernement. La décence voudrait que Manuel Valls se justifie publiquement auprès des Français.
Un autre grand naïf Michel Sapin ministre des finances
Mais, et c’est grave la machine à diluer et à enfumer s’est remise en marche ! Pendant que l’on démasque ces insupportables ordures qui fraudent tant et plus les Etats au détriment des peuples les – « sans dents », « précaires », exclus du développement, générations futurs chômeurs et classes moyennes – la vie continue pour les élites dirigeantes en situation d’agir ; elles font mine de s’indigner et cyniquement préparent leurs prochaines fausses querelles pour gagner les suffrages de ceux qu’elles trompent sans état d’âme afin conserver le pouvoir. Si l’on osait on les traiterait de pourris nuisibles dont il faut se débarrasser au plus vite.
Complicités mafieuses et impunité
L’affaire des Panama papers constitue un scandale qui touche droit au codeur de l’impunité d’un système pervers immoral et antidémocratique. Cette industrie du crime financier organisé pose toutes les questions liées au recel, aux complicités mafieuses et à l’impunité de quelques minables puissants impermables à toute notion de devoirs et de responsabilités. Les opérations de fraude à grande échelle se effectuées par le biais du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca.
Crédit : RODRIGO ARANGUA / AFP
Il faut avoir les moyens et des relations pour se livrer sans vergogne à ces actes de destruction massive contre la démocratie et les communautés nationales. Tous les Pays sont concernés ! Le nôtre comme les autres.
Les semaines avenir nous donneront à voir si, au delà de la feinte indignation, comme l’a indiqué, François Hollande, une véritable enquête sera ouverte sur le champ et menée à son terme.
L’affaire des Panama papers montre que l’évasion fiscale est très importante et qu’elle génère des profits exceptionnels à ceux qui avides et cupides s’y prêtent allègrement. La perte de recettes fiscales, le vol fiscal, par an pour la France serait en l’état actuel des chiffres « connus » entre 40 et 60 milliards d’euros.
Ce n’est pas rien, les gouvernements successifs après la faillite de Lehmann Brothers en 2008 avaient l’opportunité de reprendre la main sur le secteur bancaire financier. L’état, ses dirigeants politiques ont délibérément fermé les yeux, ils ont choisi de laisser les banques imposer leur loi scélérate.
Baudoin Prot, président de BNP Paribas. © (Reuters)
Sur ce sujet comme dans plein d’autres la vraie droite et la fausse gauche marchent d’un même pas. En 2009 aucune contrepartie n’a été exigée par Nicolas Sarkozy lorsque les banques ont été recapitalisées avec l’aide des finances publiques. En 2012 la fausse Gauche, aussitôt installée, s’est empressée de mettre un terme à toute réforme du système.
Pierre Moscovici, alors ministre des finances, alors que l’Union européenne était disposée à instituer la fameuse séparation bancaire entre les activités de détail et les activités de marché, celui-ci sous l’amicale pression du lobby bancaire, de tuer dans l’œuf les velléités de réforme bancaire européenne proposées par la commission Liikanen.
Pour mémoire le concept de banque universelle permet de confondre les activités de banque de détail et celles de banque d’investissement, de marché, et les pratiques avouables et les autres qui le sont moins.
Le même Pierre Moscovici a liquidé le projet européen de taxation des transactions financières. La France depuis longtemps y était pourtant favorable.
© Rapport CCFD Oxfam Caritas
Un rapport, réalisé par les associations CCFD-Terre solidaire, Oxfam et Caritas pose un éclairage sur les pratiques du monde français de la banque. Quand bien même ces données publiques sont partielles, elles donnent à voir l’importance des paradis fiscaux et des activités offshore pour les banques françaises. Plus d’un tiers de leurs bénéfices sont réalisés dans des paradis fiscaux.
La question se pose ? Comment des données partielles analysées par des ONG peuvent-elles être hors d’atteinte de l’Etat, de son administration fiscale, de ses autorités de contrôle ?
La réponse ne fait guère de doute : les gouvernements successifs, sont d’accord pour fermer les yeux les évasions fiscales qui conduisent à la dégradation des recettes fiscales de l’Etat au détriment de la Nation .
Les paradis fiscaux ne sont pas seulement un havre de nature à favoriser l’évasion fiscale de riches clients, comme le montrent les Panama Papers, ils favorisent aussi les pratiques les plus opaques et l’évasion fiscale des établissements bancaires eux-mêmes.
Le magistrat Charles Prats, spécialisé dans la fraude fiscale, avait indiqué pendant l’enquête de la commission sénatoriale « Il faut en finir avec la tolérance à l’égard de la fraude fiscale et de la criminalité financière ».
Il a mille fois raison. Au delà des mots les Français veulent des actes clairs, précis. Il exige des sanctions fortes et implacables. Le préjudice social pour l’Etat doit être connu, chiffré et divulgué aux Français !
Une loi « pour crime contre la Nation », passible de la déchéance de nationalité, entrainant une peine d’inéligibilité irrévocable, doit être votée avant la Présidentielle de 2007, pour les fraudeurs et les dirigeants des banques et organismes ou individus complices.
De même « une loi pour crime contre la Nation », passible de la Nationalisation sans indemnité, doit être votée avant la Présidentielle de 2007 pour des banques et organismes complices.
Bernard FRAU
Source
Médiapart 7 avril 2016 | Par martine orange
Dernière heure
La Croix Rouge et WWF impliquées malgré elles !
Selon le Figaro : « le nom des deux ONG est utilisé par le cabinet Mossack Fonseca pour créer des fondations dont l’objectif final est de cacher l’identité des détenteurs de comptes offshore. Les ONG se retrouvent malgré elles liées des comptes offshores alimentés par des fonds opaques. Le Monde cite l’exemple du couple argentin Kirchner qui se serait servi de sociétés offshore, liées à «Faith Foundation» pour détourner et blanchir des fonds à hauteur de 65 millions de dollars. Ou encore l’actuel président des Emirats arabes unis, le Cheikh Khalifa bin Zayid Nahyan, qui aurait utilisé une société associée à la «Faith Fondation» pour faire l’acquisition de maisons à Londres …… la suite sur :