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24 novembre 2024

Le Venezuela a vu naître le coup d’État médiatique (Prensa Latina)


LE *GRAND SOIR

Nicholas Valdés

Le célèbre journaliste espagnol Ignacio Ramonet a déclaré aujourd’hui qu’il était au Venezuela le jour du 1er coup d’État médiatique de l’histoire, ce qui oblige à réfléchir sur la façon d’utiliser les moyens de communication. Caracas, le 11 avril (PL)

« Il y a 14 ans, jour pour jour, on a tenté de destituer le président de l’époque, Hugo Chavez[1], mais cela a surtout été possible par le rôle qu’ont joué les médias dans cet événement, » a déclaré Ramonet à Prensa Latina, dans le cadre de l’événement « Le Venezuela à la Croisée des chemins, » organisé par le Réseau des intellectuels et artistes en Défense de l’humanité[2].

Le directeur de publication du Monde Diplomatique, dans sa version en espagnol, a ajouté que c’est précisément à cause de ce constat que le Venezuela est aussi le pays où on a le plus réfléchi sur la façon dont les médias dominants ont manipulé la population.

« La communication de masse a une importance indéniable, mais à condition que le message soit bien travaillé ; il ne suffit pas d’avoir de nombreux médias pour être efficace parce que, quand un système répète trop la même chose, il peut produire l’effet inverse de celui recherché, à savoir, le rejet du public, » a-t-il expliqué.

Ignacio Ramonet a illustré son propos avec le cas de l’Argentine, où Néstor Kirchner est parvenu à la présidence, malgré que les médias dominants soient du secteur privé, avec le groupe Clarin en première ligne.

« Depuis lors, au cours de la dernière décennie, il y a eu dans ce pays des médias publics très importants, des réseaux communautaires significatifs ont été créés, et malgré tout cela, paradoxalement, la droite a été imposée lors des dernières élections présidentielles, » a-t-il précisé.

L’analyste a expliqué que la raison réside probablement dans le traitement du message : « on se reposait sur l’idée qu’avec de nombreux médias nous obtiendrons quelque chose. Mais ce n’est pas la bonne formule, car il est surtout nécessaire de délivrer un discours bien élaboré, » a-t-il ajouté

Le journaliste a averti que ce qu’a fait la droite au cours des derniers mois pour revenir, c’est tirer parti de la crise économique mondiale, avec des méthodes différentes.

« Nous l’observons au Brésil, où l’on essaie de porter un coup d’État judiciaire contre le gouvernement de Dilma Rousseff ; ou encore ici au Venezuela, où la majorité de l’opposition à l’Assemblée nationale cherche à imposer des lois qui en réalité ne sont pas prévues par la Constitution, » estime Ignacio Ramonet.

« Autrement dit, ils essayent de créer des débats qui ne sont déjà plus aussi que frontaux que ceux du 11 avril 2002, mais en réalité ils cherchent la même chose : arrêter l’expérience progressiste, car elle va à l’encontre des grands intérêts des oligarchies, » a-t-il ajouté.

L’auteur de « Cent heures avec Fidel (Castro) » a rappelé que le chef de la Révolution cubaine, à son avis, avait conscience de l’importance de travailler correctement les messages à l’intention des masses.

Il y a quelques années à La Havane, Fidel avait averti un groupe d’intellectuels : « l’importante est de faire connaître notre vérité » et à l’heure actuelle, il nous faut reprendre cette réflexion avec beaucoup de force, les médias ne constituent qu’une partie [des moyens de communication], la différence se fait au niveau de leur contenu, conclut-il.

Nicholas Valdés

Source de l’article original : Prensa Latina.cu, « Venezuela vio nacer el golpe de Estado mediático, asegura Ramonet, le 11 avril 2016

Traduction : Admin Site France-Cuba

»» http://www.francecuba.org/venezuela-a-naitre-coup-detat-mediatique/

Notes :

[1] NdT : en référence à la tentative du Coup d’État du 11 avril 2002.

[2] NdT : voir Forum à Caracas du 8 au 14 avril « Le Venezuela et notre Amérique entre la crise du capitalisme et la géopolitique impérialiste »

URL de cet article 30217
http://legrandsoir.info/le-venezuela-a-vu-naitre-le-coup-d-etat-mediatique-prensa-latina.html
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