Le Golan et les hyènes sionistes
18 avril 2016
Bruno GuigueLundi 18 avril 2016 Telle une meute de hyènes venant flairer la chair décomposée, le gouvernement israélien a tenu un conseil des ministres sur le plateau du Golan. A cette occasion, la femelle dominante de la meute n’a pu s’empêcher de marquer son territoire en déclarant que ce territoire volé au peuple syrien en 1967 « resterait définitivement entre les mains d’Israël ». On n’en attendait pas moins de sa part, mais cette provocation a au moins le mérite de rappeler qu’Israël, posté en embuscade, entend bien toucher les dividendes du drame syrien. La sanglante entreprise de destruction de la Syrie constitue en effet, pour le régime sioniste, une aubaine inespérée. Les dirigeants de Tel Aviv le savent : la liquidation de la Syrie souveraine leur offrirait le Golan sur un plateau d’argent. Dans un pays dévasté, fragmenté sur une base ethno-confessionnelle, Israël saisirait sa part des dépouilles, il participerait à ce festin de charognards dont rêvent les illuminés de la charia et leurs commanditaires, les stratèges de l’OTAN. Car la Syrie résiste obstinément, et depuis longtemps. Malgré les défaites militaires successives, de 1948 à 1982, la nation syrienne n’a jamais capitulé devant l’envahisseur, elle n’a jamais mis son drapeau dans sa poche. D’un patriotisme farouche, elle refuse le moindre compromis avec l’occupant. A l’instar du peuple palestinien, elle réclame l’application du droit international et la restitution des territoires arabes à leurs détenteurs légitimes. Mieux encore, elle a constitué autour d’elle un axe de la résistance à l’hégémonie occidentale et israélienne dans la région. C’est cette intransigeance qui lui vaut l’hostilité des puissances occidentales et de leurs alliés réactionnaires du Golfe. La tourmente des « printemps arabes » a fait le reste, en offrant aux ennemis de la Syrie l’opportunité d’un « regime change » aux méthodes expéditives inspirées du modèle libyen, évidemment assorti de prétextes humanitaires comme supplément d’âme. Dans la partie de bras de fer entre l’État syrien et l’opposition armée, Israël a donc choisi son camp sans hésiter. Et les bourreaux de la Palestine se rangèrent, naturellement, du côté des mercenaires de l’OTAN. Choyée par Israël qui soigne ses blessés, il est vrai, « l’armée syrienne libre » joue son rôle à la perfection. Précieux garde-frontières, elle procure à l’occupant, à proximité du Golan, une confortable zone-tampon. Elle exerce aussi une pression militaire sur Damas, qui doit distraire de la lutte contre le conglomérat djihadiste des forces destinées à contrer cette menace sur son flanc sud. Milice supplétive à la solde du colonisateur, elle mène une existence fantomatique, nourrissant sans doute l’illusion de participer à la glorieuse révolution syrienne, alors même qu’elle fournit sa piétaille aux pires ennemis de la nation arabe. Rien d’étonnant, non plus, si l’aviation israélienne bombarde périodiquement le territoire syrien depuis 2011. Cette participation directe au conflit a d’ailleurs été reconnue par Nétanyahou lui-même, sans doute lassé d’une omerta qui ne trompe personne. Mais Israël sait choisir ses cibles. En accordant l’exclusivité de ses frappes aériennes à l’armée arabe syrienne et aux combattants du Hezbollah, Tel Aviv administre une leçon de choses à ceux qui croient soutenir les Palestiniens tout en rêvant de la chute de Damas. Visiblement, ces faux naïfs ne semblent pas avoir remarqué qu’aucun missile israélien n’a égratigné le moindre combattant des factions armées qui combattent Damas et mitraillent les terrasses des cafés parisiens. Car Israël sait parfaitement qui est son ennemi, et c’est cet ennemi qu’il bombarde. Quant aux héros de la révolution syrienne, leur égérie médiatique Basma Kodmani résuma leur pensée lorsqu’elle déclama en 2012 : « Nous avons besoin d’Israël ». Vendus aux ennemis de leur pays, ces opposants sans honneur qui réclamaient le bombardement de leur patrie par l’aviation étrangère, à l’évidence, prennent leurs ordres à la Kommandantur sioniste. Ils forment une pitoyable bande de traîtres qui ne doit son existence qu’aux subsides occidentaux et saoudiens. C’est sûr : la victoire de l’opposition en Syrie mettrait fin à cette anomalie que constitue le patriotisme d’une nation qui ne s’est jamais couchée devant l’occupant. En portant au pouvoir cet improbable ramassis de comploteurs et d’illuminés, elle achèverait pour de bon le cycle du nationalisme arabe, elle soumettrait à rude épreuve la résistance arabe aux menées sionistes. Juteux dividende en perspective pour Israël ! Mais il semble que le rêve commun des hyènes de Tel Aviv et des chacals wahabites, des derniers colonialistes de la planète et de leurs petites frappes locales, soit en voie de s’effondrer. La résistance du peuple syrien et la fidélité de ses alliés, plus fortes que prévu, risquent de les renvoyer dans les cordes. Bruno Guigue (18/04/2016)
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