Naufrage en Méditerranée
19 avril 2016
Un bateau a chaviré avec au moins 700 migrants à son bord, entre la Libye et Lampedusa. Le Haut conseil aux réfugiés redoute des centaines de morts.
Une opération « majeure » est en cours pour retrouver des migrants naufragés, entre l’île de Lampedusa et la Libye, en Méditerranée, selon la marine maltaise. Leur navire a chaviré dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19, rapportent la BBC et le Times of Malta, dimanche.
Ce chalutier a chaviré à environ 110 km des côtes libyennes avec à son bord plus de 700 personnes, selon le récit de 28 survivants récupérés par un navire marchand, a indiqué aux télévisions italiennes, Carlotta Sami, porte-parole du HCR en Italie.
Si ces chiffres étaient confirmés, il s’agirait de la « pire hécatombe jamais vue en Méditerranée », a-t-elle déclaré.
Quelque 21 cadavres ont été récupérés, selon les médias italiens. Il n’a pas été possible dans l’immédiat d’obtenir confirmation de cette information.
Le chalutier a lancé dans la nuit de samedi à dimanche un appel au secours reçu par les garde-côtes italiens qui ont aussitôt demandé à un cargo portugais de se dérouter. A leur arrivée sur les lieux, à environ 120 milles (220 km) au sud de l’île italienne de Lampedusa, l’équipage a vu le chalutier chavirer, selon le HCR. C’est probablement quand les 700 migrants à bord se sont précipitées tous du même côté à l’arrivée du cargo portugais que le drame est survenu, a encore dit Mme Sami.
Une importante opération de secours a été mise en place avec le concours des marines italienne et maltaise, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la marine maltaise.
L’alerte avait été donnée vers minuit locales (22H00 GMT), selon ce porte-parole de la marine maltaise.
Si ce bilan devait être confirmé, il viendrait s’ajouter aux quelque 450 morts et disparus lors de deux précédents naufrages en moins d’une semaine. Là encore, ce sont les récits de survivants qui ont permis d’établir ces bilans, alors que le flux de migrants provenant de la Libye ne cesse de grossir.
Entre 500 et parfois 1.000 personnes sont chaque jour récupérées par les garde-côtes italiens ou des navires marchands.
Plusieurs organisations internationales et humanitaires ont dénoncé ces derniers jours l’incurie des autorités européennes, réclamant davantage de moyens. « Il faut une opération Mare nostrum européenne », a ainsi déclaré la porte-parole du HCR. L’opération italienne Mare nostrum de sauvetage des migrants a été remplacée par l’opération Triton, une opération de surveillance des frontières qui n’a pas vocation à sauver les migrants.