Voyage au cœur du pays de Bachar (3) : Homs, ville martyre
20 avril 2016
Rédaction de Breizh-info
Samedi 16 avril 2016 Depuis 5 ans le conflit syrien est au cœur de l’actualité. Pour relater l’actualité syrienne, la plupart des médias se contentent de reprendre les dépêches de l’Agence France presse, qui s’appuient sur les communiqués de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une officine très controversée. Alors pour tenter de comprendre la réalité, trois membres de la rédaction de Breizh-info viennent de séjourner en Syrie, où ils se sont rendus avec le concours de l’association de solidarité France – Syrie (contact : syrianafrance@gmail.com). Ce voyage s’est entièrement déroulé dans la partie du pays sous contrôle du gouvernement légal du pays. De Damas à Lattaquié, notre équipe est allée à la rencontre de la population : combattants, victimes de guerre, déplacés, chrétiens, musulmans, religieux, mères de famille, enfants, universitaires, industriels, artisans, commerçants, agriculteurs… Sans préjugés ni tabous, récit d’un voyage dans un pays en guerre. La rédaction Homs, ville martyreHoms, quatrième ville de Syrie, dispose d’une centrale hydro-électrique et de nombreuses industries. Elle occupe une position stratégique. A mi-distance de Damas et d’Alep sur l’axe Nord-Sud, elle se situe à l’ouverture de la riche vallée agricole de l’Oronte. Entre Palmyre et Tartous sur l’axe Est- Ouest, elle relie l’Euphrate à la Méditerranée. Ceci explique que dès 2012 une troupe de terroristes venue du Liban l’a occupée. Il aura fallu deux ans de combats acharnés pour que le gouvernement en reprenne le contrôle au prix d’au moins 25 000 tués et 50 000 blessés. Certains quartiers sont complètement détruits, d’autres désertés par la population. Le 21 février 2016, en plein centre ville, des centaines de personnes ont encore été victimes d’ un attentat en trois temps, un camion piégé suivi de l’explosion d’une voiture puis de celle d’un kamikaze. Nous dînons avec les responsables d’une association d’aide aux victimes civiles et militaires. Le président a lui-même perdu une jambe. Deux d’entre eux nous logeront chez eux pour la nuit. Dans la salle, où nous dormirons, figurent des portraits de son père mort pendant la guerre d’octobre 1973, de son neveu et de son gendre tués à Homs lors des récents affrontements (photo). Malgré les difficultés matérielles, les coupures de courant et d’eau, nos hôtes font tout pour nous accueillir au mieux. Un sens de l’hospitalité exceptionnel. Le troisième membre de la rédaction dormira dans la famille d’un ingénieur (photo). Là aussi, comme on pourra le vérifier tout au long du voyage, accueil très chaleureux. Nos hôtes d’un soir feront tout pour faciliter notre séjour. En Syrie, le sens de l’hospitalité n’est pas un vain mot… Le matin, nous sommes réveillés par un concert de chant des coqs du voisinage en alternance avec l’appel du muezzin. En effet, de nombreux habitants possèdent poulaillers et potagers pour améliorer leur ordinaire. Le lendemain, nous suivrons la visite d’un médecin de l’association chez des victimes du conflit, dont l’une a été blessée lors de l’attentat du 21/02. Leurs histoires se ressemblent. Ils ont fui les persécutions dans les zones occupées par les islamistes. Tous ont des parents enlevés ou tués par les terroristes.
Avant de quitter Homs, nous faisons une halte chez un célèbre boulanger-pâtissier, » le roi du gâteau au fromage « , spécialité de la région. Illustration de la volonté des habitants de résister à l’adversité et de se mobiliser pour retrouver une vie normale. (à suivre) Précédemment : Crédit photos : Breizh-info.com ( mention obligatoire) |
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