Ayman al-Zawahiri, chef suprême d’Al-Qaïda, s’opposait jusqu’ici à l’idée de créer un émirat islamique en Syrie, dans les zones contrôlées par le Front al-Nosra et ses alliés. Il y est aujourd’hui favorable, estimant que les conditions sur le terrain le permettaient.
Dans ce but, il aurait envoyé des cadres de son organisation dans la province d’Idlib pour en étudier la faisabilité. Parmi eux se trouverait Saif al-Adl, un ancien colonel de des forces spéciales égyptiennes et du Djihad islamique égyptien, accusé aux Etats-Unis d’avoir participé en 1998 à des attentats contre les ambassades US à Dar es-Salaam (Tanzanie) et à Nairobi (Kenya).
Emprisonné en Iran, Saif al-Adl aurait été libéré en 2015, avec quatre autres membres d’Al-Qaïda, dans le cadre d’un échange de prisonniers avec l’AQPA (Al-Qaïda dans la péninsule arabique) et les Talibans.
Un Printemps arabe qui prend le bon chemin…
Dans un message diffusé le 8 mai dernier, Ayman al-Zawahiri avait déclaré : le « Cham (la Syrie) est aujourd’hui l’espoir de la communauté des croyants…(…)… la seule révolution du Printemps arabe qui prend le bon chemin », que les djihadistes doivent s’unir « pour vaincre la machine de guerre des croisés orientaux et occidentaux », que c’est « une question de vie ou de mort pour eux ».
Le but des Occidentaux, avait-il ajouté, « est de créer un régime en Syrie qui se présentera comme islamique, mais qui sera fondé sur un islam dévoyé ». Et, il a qualifié d’« extrémistes » et de « renégats » les membres de l’Etat islamique auquel il ne reconnait aucune légitimité…
Le monde entier s’est mobilisé contre les musulmans
L’initiative prise par Ayman al-Zawahiri est soutenue par Hamza ben Laden – 23 ans,un des fils d’Oussama – qui a également appelé les moudjahidine à unifier leurs rangs, disant qu’il « n’y a plus d’excuses pour ceux qui persistent à vouloir la division et les disputes, maintenant que le monde entier s’est mobilisé contre les musulmans … ».
Hamza ben Laden arappelé aux djihadistes que l’objectif de leur combat est la «libération d’Al Qods», et que « la voie pour libérer la Palestine est aujourd’hui plus courte grâce à la révolution en Syrie ».
Le Front al-Nosra, dirigé par Abou Muhammad al-Joulani, n’a pas encore pris de décision ; ses alliés au sein de Jaysh al-Fatah – l’Armée de la conquête, qui regroupent plusieurs organisations islamiques – craignant que l’annonce de la création d’un émirat islamique dans la province d’Idlib ne suscite des scissions dans leurs rangs.