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25 novembre 2024

La Petit Journal de Chris


 
Une excellente vidéo, où on peut voir et entendre Bruno Guigue s’exprimant sur la France et le Palestine :
http://arretsurinfo.ch/video-la-diplomatie-francaise-au-moyen-orient-par-bruno-guigue/
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On mesure quelle régression historique représente cet emballement pro-israélien de la politique française. Car, jusqu’au quinquennat de Jacques Chirac inclus, Paris sut maintenir le cap d’une promotion du droit international qui lui servait de fil conducteur. Et la nation qui se veut la « patrie des droits de l’homme » ne venait guère apporter sa caution morale à un Etat dont la politique consiste à les ignorer.

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Dix ans après sa défaite au Liban, Israël a une peur terrible du mouvement Hezbollah
http://www.info-palestine.eu/spip.php?article16084
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Les Palestiniens, dindons de la farce turque ?

Par Bruno Guigue le 29 juin 2016
Israël Palestine Russie Turquie

Annoncée à Rome le 27 juin, la réconciliation entre Israël et la Turquie semble combler d’aise de nombreux commentateurs. Manifestement ravis, ils ne cachent pas leur joie de voir cette puissance régionale rompre son isolement et se tailler un rôle sur mesure au bénéfice, disent-ils, d’un règlement du conflit israélo-palestinien. Mais que cette lune de miel entre Tel Aviv et Ankara couve de sérieuses désillusions semble leur échapper.

A l’évidence, les Etats-Unis sont les principaux bénéficiaires de ce réalignement d’Ankara sur un agenda qui est le leur. En mettant un terme à la querelle entre ses deux alliés, l’accord renoue les fils de la toile méticuleusement jetée par Washington sur la région. Il met fin à cette anomalie qui voyait, depuis six ans, la principale forteresse de l’OTAN et l’appendice colonial de l’Occident savourer les délices d’une surenchère qui, pour demeurer verbale, n’en était pas moins nuisible aux intérêts de la puissance dominante.

Conformément à la doctrine du « leading from behind », les USA consentent à sous-traiter à leurs relais régionaux le maintien d’une hégémonie devenue économe de ses moyens militaires. Mais ils exigent aussi de leurs affidés un minimum de cohésion face aux forces du mal. C’est désormais chose faite. Pour prix de son ralliement, Erdogan n’a obtenu qu’une indemnisation financière des familles des dix victimes du « Mavi Marmara ». Quand on pense aux diatribes proférées par Ankara contre la « barbarie israélienne » depuis 2010, on peut dire qu’Israël s’en tire à bon compte.

Pour Tel Aviv, l’opération est triplement bénéfique. En gommant ce contentieux, la Turquie ne réintègre pas seulement la normalité atlantiste de la « pax americana ». Elle offre aussi à l’occupant israélien une occasion de se refaire une virginité islamique. Soudain frappée d’inanité, la rhétorique vengeresse d’Ankara contre l’occupant s’est miraculeusement transformée en son contraire. Finis les anathèmes où Erdogan s’étranglait d’indignation devant les crimes sionistes ! On les remplace désormais par des discours lénifiants sur la paix et la coopération.

Mais surtout, place au business ! A Rome, on n’a pas manqué de faire miroiter les perspectives radieuses offertes par les gisements de gaz situés en Méditerranée orientale, dans les eaux territoriales de la Palestine occupée, et dont Israël entend bien s’approprier l’énorme potentiel. Afin d’assurer à cette production gazière des débouchés européens générateurs de profits vertigineux, la Turquie constitue alors une porte d’entrée incontournable, d’autant que sa rupture avec la Russie l’a elle-même privée de sa source d’approvisionnement habituelle.

De ce réalignement turc, qui n’est somme toute qu’un retour à la situation qui prévalait jusqu’en 2010, Israël touche des dividendes considérables sur le plan symbolique, puisqu’un grand pays musulman lui tend la main quasiment pour rien, et sur le plan économique, puisque ce pays lui offre sur un plateau le marché européen des hydrocarbures. Mais il pourrait aussi toucher les dividendes politiques d’une domestication de la résistance palestinienne dont Ankara entend lui fournir le moyen.

Car lors des négociations, la Turquie a effectivement demandé en guise de contrepartie la levée du blocus israélien de Gaza. Accréditant cette fable destinée à faire avaler aux Palestiniens la pilule de la normalisation avec l’occupant, elle a centré sa communication sur cette dimension du futur accord. Mais lorsque le partenaire israélien l’a pulvérisée en plein vol dans la phase finale des négociations, la Turquie s’est pliée au diktat.

C’est dans cette séquence qu’est intervenue la direction du Hamas. Elle n’a sans doute jamais cru à cette chimère. Mais il lui fallait donner le change pour ne pas froisser un protecteur turc vers lequel l’affinité idéologique et la crainte de son isolement l’ont poussée depuis la rupture avec Damas. Au sein de l’organisation palestinienne, la tendance au compromis a pris le dessus sur la tendance d’inspiration iranienne, rétive à des intrigues dont le bénéfice pour la résistance est inexistant. Tranchant dans le vif depuis Doha, Khaled Mechaal a finalement fait part de sa compréhension pour la politique turque et le Hamas a fait son deuil d’une levée du blocus.

Faute d’avoir pu obtenir l’essentiel, Ankara a cependant promis la mise en place d’un dispositif qui constitue la seule nouveauté de l’accord israélo-turc. La Turquie financerait à Gaza la construction d’un port, d’un hôpital et d’une centrale électrique, et elle acheminerait une aide humanitaire massive via le port israélien d’Ashdod. Impuissante à faire lever le blocus sioniste, elle offrirait ainsi, sous le contrôle de l’occupant, des compensations matérielles aux Palestiniens de Gaza. Evidemment, cette initiative en faveur de la population civile se paierait d’une injonction faite à la résistance armée de suspendre ses opérations. Dans un processus qui ressemble à des accords d’Oslo en miniature, la Turquie se proposerait-elle d’amadouer le Hamas, comme les puissances occidentales ont fini par domestiquer l’OLP ?

Bruno Guigue | 29 juin 2016

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Haut fonctionnaire d’Etat français, essayiste et politologue, professeur de philosophie dans l’enseignement secondaire et chargé de cours en relations internationales à l’Université de La Réunion. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont « Aux origines du conflit israélo-arabe, L’invisible remords de l’Occident, L’Harmattan, 2002 », et d’une centaine d’articles.

Source : http://arretsurinfo.ch/les-palestiniens-dindons-de-la-farce-turque/

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16/06/2016
14 juin – 1 million de manifestants dont 5 vitres cassées
En électron libre, j’aime bien descendre, remonter un cortège, aller en queue, en tête de manif. J’aime aller voir là où ça frotte où ça frite. Voir et me faire une idée. De l’ambiance, de l’ampleur, du dispositif policier, des consignes sécuritaires, comment les déjouer, repérer les flics infiltrés…
J’ai l’esprit curieux et l’esprit libre. Je n’aime pas défiler.
Pour en avoir pratiqué un certain nombre, cette manif du 14, était énorme. Evidemment plus proche du million que des 75 000 participants, foutage comptage de gueule officiel, chiffre repris servilement par les merdias de l’ordre aux ordres.
Pour dire à l’hôpital Necker j’y étais ou presque – A 100 mètres, debout sur un banc à scruter. A participer au flux et reflux de la foule en fonction des nuages lacrymo. A pleurer ma mère, à tousser et cracher mes poumons.
Une demi-heure, la tête du cortège est restée là coincée. Pourquoi là ? à hauteur de l’hôpital ? Il faut imaginer la relative baston devant, les fumées, les gaz, les charges policières, les quelques pavés qui volent et un million de manifestants qui poussent derrière.
Véritable stratégie de la tension que de bloquer une marée humaine, la « nasser », la saucissonner dans la violence des détonations et des gaz, des mouvements de foule irrationnelle et les clameurs d’une masse asphyxiée dont la colère inévitablement monte et fait que logiquement tout finit par dégénérer.
Tant de brutalité et de stress finit par te mettre la haine et t’enrager. Et c’est bien l’effet recherché.
Enfin le cortège à repris sa marche, passé le fameux carrefour de toutes les batailles (sic), quelques stigmates, du bitume arraché, une flaque de sang, et laborieusement, bousculé par les CRS, les charges encore, les grenades encore, les gaz encore… a fini par atteindre le goulot d’étranglement donnant accès aux invalides.
Grappes par grappes nous avons pu accéder à la place. Mais bloqué en amont, 80% du cortège ne l’aura jamais atteinte. Il semble évident qu’il y avait une volonté claire de ne pas voir l’immense place des Invalides recouverte d’une marée humaine.
La photo d’une foule monstre, pour un mouvement qui en terme d’éléments de langage « s’essouffle », aurait fait mauvais genre.
Ensuite le canon à eau que l’on n’avait pas vu depuis 20 ans en France, protégé par son escouade de robocops programmés et déshumanisés, et qui nous accompagnait en bon Cerbère depuis Necker, s’est positionné au milieu de la place, forçant le passage à coups de jets puissants au milieu d’une foule plutôt pacifique.
Quelques tirs sporadiques de grenades de désencerclement au hasard, renvoyées d’ailleurs à leurs propriétaires, quelques lancers de bouteille, de projectiles dérisoires, quelques raids de la bac déguisée en casseurs en retrait sous les arbres…
l’ordre visiblement étant de nettoyer au plus vite la place.
Résultat des courses. On ne parla évidemment que de 5 vitres cassées par un idiot utile providentiel à coups de marteau.
Il ne fallait pas que cette énorme manifestation existe. Il ne fallait pas surtout pas qu’elle traduise une réalité : un peuple normalement anesthésié par le foot, délibérément terrorisé par les attentats, systématiquement culpabilisé par la boîte à décerveler, ne veut pas, ne veut toujours pas et ne voudra jamais de cette putain de loi et du monde qui va avec.
Cet escamotage est au final la meilleure preuve de la puissance de ce mouvement profond et massif, dont la manifestation du 14 n ‘est qu’une expression formelle mais symbolique.
En revanche, sachant d’avance comment les autorités aux abois allaient manipuler l’opinion, je ne comprends pas pourquoi à l’aide d’un drone ou autre, la CGT (entre autres) ne prévoit pas de faire ses propres images. Pas une seule vue aérienne montrant le flot gigantesque de la manifestation.
Tant d’énergies, de logistiques, d’investissements, dans une démonstration de force qui de toute façon sera confisquée d’une manière ou d’une autre à l’arrivée devrait nous obliger à tout anticiper mieux, à mieux maîtriser la communication qui est aujourd’hui l’arme fatale.
En attendant de faire réellement bifurquer le cortège vers l’assemblée nationale à deux pas, protégée par un quarteron de petits soldats, c’est dire si les pouvoirs restent, malgré tout, confiants en l’ordre des choses, il ne suffit pas de faire une démonstration de force si l’on en maîtrise ni l’image, ni l’impact.
Phosphorons !
tgb
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