L’OTAN n’est pas prête à quitter la Libye
31 octobre 2016
11/01/11
L’OTAN n’est pas prête à quitter la Libye
C’est la Russie qui a pris l’initiative de proposer au Conseil de Sécurité des Nations unies de lever la zone d’exclusion aérienne. Moscou s’était abstenu lors du vote de la résolution 1973 qui a interdit les vols au-dessus de la Libye. Ce qui s’est passé depuis le 17 mars dernier, a donné raison à la Russie. Comme l’a affirmé le représentant permanent russe auprès de l’OTAN, Dmitri Rogozine, l’Alliance atlantique avait dépassé le mandat onusien. Le président Medvedev s’est également montré très critiques à ce propos. « Une résolution qui n’est pas mauvaise en soi, est transformée à une simple feuille de papier qui sert à couvrir une opération militaire absurde », a-t-il indqiué dit dans une interview au journal britannique The Financial Times.
L’OTAN défend l’importance de la mission
Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen ne partage pas cet avis. La mission de l’Alliance en Libye est, selon lui, un succès «historique». S’il est tout à fait normal d’entendre Rasmussen se féliciter de la victoire de l’OTAN en Libye, il y a pourtant une petite nuance a apporter. Selon les médias, l’Alliance voulait d’abord annoncer la fin de sa mission militaire, une semaine avant la décision du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais après le rappel de la Russie que l’OTAN n’a pas le droit de prendre des décisions concernant des résolutions onusiennes, l’Alliance a annoncé que cette décision serait prise à l’issue des consultations avec les Nations Unies.
« Notre mission militaire est désormais terminée », a indiqué Anders Fogh Rasmussen. « Nous avons beaucoup parlé des vrais objectifs de cette «mission». La question maintenant, c’est de savoir si l’Alliance atlantique est au «chômage partiel». Mais la réponse serait plutôt négative. Selon la porte-parole du département d’État américain Victoria Nuland, le Conseil national de transition peut demander l’OTAN de rester. Anders Fogh Rasmussen a déjà promis, «s’il le lui est demandé», d’aider les Libyens à réformer les institutions de sécurité et de défense.
En d’autres termes, L’OTAN n’est pas prête à quitter la Libye, est convaincu le directeur adjoint de l’Institut russe des États-Unis et du Canada, Pavel Zolotarev. « L’Alliance a depuis longtemps mis le cap sur l’élargissement de la zone de ses responsabilités. Les États-Unis ont crée un commandement unifié pour l’Afrique. Quant à l’OTAN, elle a depuis longtemps l’œil rivé sur l’Afrique. On la comprend fort bien. Le continent africain a d’importantes ressources naturelles, mais contient aussi des germes des futurs conflits armés. L’OTAN va le plus probablement surveiller de près cette région de la planète », a-t-il indiqué.
Même politique dans d’autres pays
De la même manière, l’Alliance atlantique va surveiller l’Afghanistan lorsque les soldats de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) quitteront le pays. Selon Pavel Zolotarev, les ambitions de l’OTAN de se dissimuler derrière les formules diplomatiques, ne vont pas s’évaporer. « Dernièrement, l’Alliance était s’active au Kosovo. Les États-Unis ont donné le feu vert à ce que la Géorgie rejoigne le Plan d’actions pour l’adhésion à l’OTAN. L’Alliance atlantique propose même son aide à l’Ukraine en ce qui concerne les mesures de sécurité lors du Championnat d’Europe de football de 2012. Le front des travaux qui s’offre à l’OTAN, est assez vaste. Il est donc grand temps de renforcer le rôle des Nations Unies », est convaincu Pavel Zolotarev.