Grave déficit d’écologie dans le projet des candidats a l’élection Présidentielles de 2017 …
18 novembre 2016
Express Yourself
daniel-martin-de-givors, publié le
Emmanuel MACRON présente sa candidature à l’élection Présidentielle de 2017, un de plus…Mais comme les autres candidats ayant fait l’objet d’une large couverture médiatique, on ne peut pas dire que l’écologie et le devenir de la planète fait partie de ses préoccupations…
On peut regretter, par ailleurs, que les débats qui animent les primaires à l’élection Présidentielles de 2017 à Droite, ce sera inévitablement le cas à Gauche et qui préfigurent le débat entre les candidats officiels au final, font l’impasse sur cette problématique qui va conditionner plus ou moins gravement la vie des prochaines générations, selon que l’on prendra ou non certaines dispositions…
Une absence inquiétante
Alors que nous entrons à marche forcée dans la 4e révolution industrielle, dont les effets à terme vont bouleverser la culture, l’économie et les rapports sociaux, aucun(e) candidat(e) aux présidentielles ne semble réellement s’en préoccuper et si l’on est en droit de s’en inquiéter, il y a une autre thématique politiques fait l’objet d’un déficit particulièrement regrettable. Il s’agit d’une thématique pour laquelle le Président de la République dispose cependant d’un pouvoir d’intervention non négligeable : l’écologie.
Depuis le club de Rome, dont les prévisions se vérifient chaque jour, L’ensemble de ceux qui possède un pouvoir dans la société, pouvoir politique, économique, religieux ne peuvent ignorer la gravité de la situation écologique qui nous emmène à grands pas vers la 6e extinction. Récemment le journal » le Monde » titrait en première le page : » 53 % des vertébrés de la planète ont disparu depuis 1970 « , on ne peut être que saisi d’effroi devant une telle fulgurance de la destruction de la vie sur terre. Bientôt plus de forêts primaires, les pollutions tout azimut deviennent un processus létal majeur de la biodiversité. Par exemple, en Inde, les taux de pollution aérienne sont 120 fois supérieurs aux normes, disparition des terres arables sous le béton et par stérilisation des terres, stress hydrique pour de nombreux pays, aggravation des phénomènes extrêmes …. La liste est longue des avertissements. Dans ces conditions Il est proprement hallucinant de constater que la réponse unanime pour résoudre cette crise est la croissance… teintée en » Vert » de préférence…
Si les candidat(e)s aux primaires d’EELV ont abordé certains aspects environnementaux et sociétaux de l’écologie, on peut regretter que la question essentielle de l’écologie qu’est la problématique démographique et ses conséquences ait été totalement écartée. Comme elle l’a été lors de la COP 21, ce qui est pour le moins assez désastreux pour l’avenir et si un texte des Nations Unies est nécessaire, il n’est certainement pas suffisant. Rappelons que l’objectif de la conférence de Paris était d’arriver à un accord qui nous mette sur la bonne trajectoire pour rester sous deux degrés de réchauffement d’ici la fin du siècle. Si l’objectif est réaffirmé et même renforcé en mentionnant 1,5 degré, le texte de l’accord ne donne absolument pas les moyens d’y parvenir.
L’impossible équation
Le nouveau Président Américain Donald TRUMP affiche un climato-scepticisme dans la foulée de l’un de ses prédécesseurs Mr. BUSCH qui déclarait, par rapport aux conférences sur l’environnement en refusant la moindre concession au prétexte que » le mode de vie Américain n’est pas négociable « . L’ensemble des élites mondialistes réunies pour la COP 22 à Marrakech ne font guère mieux que TRUMP ou BUSCH en laissant croire à la population qu’une croissance qualifiée » de verte » va contribuer à résoudre la crise climatique. Sans remettre en cause la problématique démographique, le niveau actuel de consommation occidental qui n’est d’ailleurs pas exportable et les ressources disponibles, nous sommes face à une équation impossible à résoudre. Il est d’ailleurs tout aussi absurde de penser et dire comme le font les hiérarques d’EELV ou son candidat aux Présidentielles que les énergies dite renouvelables pourraient » remplacer « les énergies fossiles.
Le mauvais exemple Français
En France avec une croissance, cependant proche de zéro, car malgré les ambitions affichées des uns et des autres elle est désormais impossible, c’est tout de même l’équivalent d’un département français en terres agricoles qui disparait tous les sept ans. Première puissance agricole de l’Union européenne, c’est aussi « 26 mètres carrés de terres par seconde », soit 82.000 hectares de terres agricoles disparus en moyenne chaque année entre 2006 et 2010, rappelle le ministère de l’Agriculture. En cinquante ans, la surface agricole utile (SAU) a ainsi diminué de 20 %, passant de 36 millions d’hectares en 1960 à 28 millions en 2010. Cela ne s’améliore pas…
Le principal coupable : l’urbanisation qui, de zones industrielles en centres commerciaux, d’habitations en parkings, domine toujours plus les paysages. 40.000 hectares étaient urbanisés par an dans les années 1960, 78.000 hectares le sont actuellement.
Dans ce contexte, la décision du tribunal administratif de Nantes d’autoriser les travaux à NDL constitue très clairement un crime contre l’environnement et si ce dispositif juridique existait, les juges devraient rendre des comptes. Mais on peut supposer qu’en personnes spécialistes du droit, ils n’auraient pas pris ce risque.
L’attitude du Premier Ministre VALLS relève de la provocation. Tout citoyen responsable n’a pas seulement le droit mais le devoir de résister à une décision sans fondement rationnel et destructrice de l’environnement. Il ne s’agit pas que le Président de la République se rende à Marakech à la COP 22 donner des leçons d’exemplarité aux autres, alors, qu’au même moment il engage la France dans des projets pharaoniques non utiles aux bilans financiers, énergétiques et en rejets de gaz à effet de serre des plus désastreux, ( gigantesques parcs de loisirs , autoroutes, aéroport NDL…)
Le rêve criminogène du modèle Américain pour l’environnement
Initiée, avant leur départ du Gouvernement, par le Ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, puis poursuivie l’ex Ministre de l’Économie et actuel postulant à la fonction Présidentielle Emmanuel MACRON, une tentative de relance de l’activité minière en France est dans les cartons des industriels, du BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière) et les antichambres du pouvoir. Il s’agit, sous couvert » d’adaptation du code minier au droit de l’environnement » d’autoriser ce qui se pratique aux USA: privatiser le sous-sol du pays.
C’est dans ce sens que fin Septembre, une proposition de loi parlementaire a été déposée à l’Assemblée Nationale dans la plus grande discrétion ( http://www.mondialisation.ca/lextraction-de-matieres-radioactives-va-t-elle-etre-relancee-en-france-sous-couvert-dun-nouveau-code-minier/5557321?print=1). Elle vise à relancer en France l’activité extractive minière en satisfaisant les industriels qui exigent de simplifier les procédures à l’image du modèle Etats-unien. La voie est ouverte aux pires contaminations et destructions de territoires.
La loi française stipule jusqu’à présent que l’État est propriétaire du sous-sol et seul à pouvoir déléguer à un industriel le droit d’exploration et d’exploitation minière par l’obtention d’un titre minier. Aux USA le sous-sol, quasiment jusqu’au noyau terrestre, appartient à celui qui possède le sol et il en fait ce qu’il veut, quitte à détruire, polluer et contaminer toute la vie alentour. Ainsi un peu partout fleurissent aux USA des puits de gaz de schiste, des extractions minières, des activités polluantes et destructrices que l’on retrouve jusqu’au robinet d’eau intérieur des habitations.
L’actuel projet de loi déposé par les membres du groupe socialiste-écologiste-républicain et apparentés vise à aligner la France sur les USA. Son article L.113.1 prévoit ainsi que « la détention d’un titre minier n’est pas nécessaire pour l’exploration minière lorsqu’elle est réalisée par le propriétaire de la de la surfaceaprès déclaration à l’autorité administrative compétente de l’État « . Cette exploration/exploitation aurait ainsi lieu sans qu’il n’y ait un dossier à instruire. Sans que les voisins n’aient leur mot à dire, sans consultation démocratique réelle préalable. Si cette proposition de loi était adoptée, entre spéculation boursière et la loi de la jungle à tout va, on peut imaginer les effets catastrophiques avec, par exemple de la radioactivité du sous-sol remontée en surface et des terrils de déchets mortels parsemant le territoire.
4ème Révolution industrielle avec : croissance de la population et besoins en terres rares aux réserves limitées, une autre équation impossible
Avec l’entrée à pas forcé dans la 4ème révolution industrielle, toujours plus de population est synonyme de toujours plus de besoins en terres rares. Les terres rares désignent 17 métaux : le scandium, l’yttrium, et les quinze lanthanides. (Lanthane, Cérium, Praséodyme, Néodyme, Prométhium, Samarium, Europium, Gadolinium, Terbium, Dysprosium, Holmium, Erbium, Thulium, Ytterbium, et Lutécium) Ces matières minérales aux propriétés exceptionnelles sont utilisées dans la fabrication de produits de haute technologie. Avec le boom du numérique et des nouvelles technologies » vertes « , aujourd’hui, à l’échelle de l’économie mondiale, les terres rares sont considérées comme des métaux stratégiques. On retrouve ainsi des terres rares dans les batteries de voitures électriques et hybrides, dans les LED, les puces de smartphone, les écrans d’ordinateurs portables, les panneaux photovoltaïques, les éoliennes… L’industrie de la défense a elle aussi recourt aux terres rares dans la fabrication de capteurs de radars et sonars ou de systèmes d’armes et de ciblage.
A cause de l’impact environnemental, de nombreux pays ont fermé leurs exploitations de terres rares. Aujourd’hui, c’est la Chine qui assure l’essentiel de la production mondiale, ce qui donne à Pékin un quasi monopole. En 1992, le Président Chinois de l’époque DEN XIAOPING annonçait déjà que les terres rares auraient une importance capitale pour l’industrie du XXIe siècle, » le Moyen-Orient à du pétrole et la Chine les terres rares » disait-il à l’époque. Force est de constater qu’il avait raison et bien que la Chine soit aujourd’hui le principal fournisseur mondial de terres rares, avec la réduction de ses exportations, de nombreux analystes estiment que d’ici quelques décennies la Chine elle-même pourrait ne pas produire assez de terres rares pour sa propre industrie. En Occident, de nombreux pays tentent de relancer leurs mines à l’abandon, et de développer une filière recyclage afin d’échapper à cette situation de monopole, mais également à la spéculation boursière qui en découle. Face à la flambée des prix des terres rares, de grands pays miniers souhaitent une diversification des sources d’approvisionnement : les USA ont ainsi décidé en 2013 de réactiver la mine de Mountain Pass, le Canada, l’Australie et l’Afrique du Sud multiplient les projets d’extraction et de prospection, y compris dans les fonds marins du Pacifique.
Lors de l’extraction et du raffinage des terres rares, des éléments toxiques sont rejetés dans l’environnement : des métaux lourds, de l’acide sulfurique, et même de l’uranium, les réserves face à l’importance croissante des populations et des besoins les réserves ne sont pas inépuisables.
Alors que nous devons faire face à la gravité croissante de la situation de la planète et nous devons affronter les défis écologiques du XXIe siècle qu’elle suppose, il est évident que le plus important de ces défis est incontestablement la forte croissance démographique. Mais cela n’effleure guère la pensée de la majorité de nos aspirants à la fonction Présidentielle qui ignorent totalement L’écologie science, en particulier, quand elle nous démontre qu’aucune espèce ne peut proliférer indéfiniment, comme le fait l’homme, sans se mettre elle-même en danger et disparaitre…
Un constat sans appel, sombres perspectives…
On ne rappellera jamais assez qu’au cours des quarante dernières années, la population de la planète a quasiment doublé ( de 3,7 milliards d’habitants à plus de 7 milliards) et parallèlement, selon B. SUNDQUIST de l’université du Minesota, à l’échelle du globe, les pertes de surfaces arables sont estimées en moyenne à 100 000 km2 par an. Autrement dit, en quarante c’est la superficie des 28 pays Européens. Au cours des douze dernières années (2003 -2015) la population de la planète a augmenté d’un milliard d’habitants, quand il a fallu plusieurs millénaires pour atteindre ce chiffre.
Beaucoup trop d’humains est synonyme de destruction de l’espace vital et de biodiversité, avec l’ incidence sur le climat qui est à terme générateur de migrations de masse totalement incontrôlable, générateur de conflits de plus en plus violents exacerbés par des affrontements inter – religieux, …Outre le fait que l’on aurait du absolument inscrire la question démographique à l’ordre du jour de la COP 22, comme le réclamait l’association « Démographie Responsable » (DR) http://www.demographie-responsable.org/, les candidats aux élections Présidentielles de 2017, du moins la majorité d’entre eux, ne semblent pas avoir l’intention d’inclure la problématique démographique dans leurs projets et à fortiori d’en débattre en toute objectivité … Cela relève d’une irresponsabilité totale, car l’inéluctable effondrement des ressources disponibles entrainera nécessairement un état de lutte darwinienne qui se traduira forcément par des guerres pour s’approprier les dernières ressources…
Quand on sait que Les 85 personnes les plus riches du monde possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population, soit 3,5 milliards de personnes. La statistique, volontairement choc, a été publiée par l’ONG Oxfam la veille de l’ouverture du Forum économique mondial de Davos. (http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20140124trib000811681/qui-sont-ces-85-milliardaires-dont-la-fortune-equivaut-a-celle-de-la-moitie-de-l-humanite.html). Avec leurs grands bateaux, leurs avions privés, leurs hélicoptères, leurs grosses berlines et tant d’autres esclaves mécaniques gros consommateurs d’énergie et gros pollueurs, une telle opulence apparait indécente pour le citoyen occidental au niveau de vie modeste, sinon normal et à fortiori pour celui du tiers monde. Si une répartition plus équitable des richesses est souhaitable, toutefois, si on confisquait et répartissait équitablement les richesses de ces 85 personnes à l’ensemble des 3,5 milliards de personnes les plus pauvres, y compris en éliminant bateaux, avions, hélicoptères et grosses berlines, cela ne changerait pas fondamentalement les données par rapport à la situation écologique de la planète, si la population mondiale augment d’un milliard d’habitants tous les 12 ans.
Les postulants à l’élection Présidentielles ne semblent vraiment pas considérer que le refus de prendre en compte les lois scientifiques de l’écologie, notamment la loi de l’équilibre général des espèces, relève de l’irresponsabilité et nous conduit inévitablement à des affrontements inter culturels et inter cultuels des plus violents ?… Non seulement le refus de toute autorégulation de l’espèce humaine conduira à une régulation de force par la nature avec des famines et des épidémies de plus en plus difficile à endiguer, mais Il est aussi d’une logique darwinienne qui veut que les populations les plus prolifiques remplacent celles qui le sont moins.