Les grosses orchades, les amples thalamèges..
21 novembre 2016
LA GUERRE EN AMÉRIQUE LATINE, VOUS VOUS SOUVENEZ ?
La guerre en Amérique Latine, vous vous souvenez ? Elle continue.
« La droite aurait-elle sous-estimé la capacité politique de Nicolas Maduro ? » se demande Franco Vielma
Nouvelle donne politique au Vénézuéla… et retard de l’information en France
Franco Vielma – Le Grande Soir – 18 novembre 2016
De gauche à droite : Jorge Rodriguez (Parti Socialiste Uni du Venezuela) pour le gouvernement, Leonel Fernandez (médiateur, ex-président de la République Dominicaine) et Carlos Ocariz, porte-parole de la MUD (pour l’opposition) lisant les accords.
Retour au galop du réel refoulé par les grands médias. Alors que ceux-ci qualifiaient de « prisonniers politiques » les leaders d’extrême droite arrêtés pour possession d’explosifs ou organisation de violences meurtrières avec l’appui paramilitaire d’Alvaro Uribe, la droite vénézuélienne reconnaît à présent qu’il n’existe que des « personnes arrêtées ». Plus surprenant encore, elle admet la réalité d’une guerre économique qu’elle qualifiait jusqu’ici d’invention du président Maduro « pour cacher la faillite du socialisme bolivarien ». Le sociologue vénézuélien Franco Vielma nous éclaire sur ces revirements inattendus.
A l’initiative du gouvernement bolivarien, les partis de la droite vénézuélienne ont accepté récemment de s’asseoir à la table des négociations. La première étape de ce dialogue amorcé avec l’appui de l’ex-président du Panama Martin Torrijos et de l’ex-président espagnol Rodriguez Zapatero s’est achevée le samedi 12 novembre 2016. Entouré notamment du secrétaire général de l’UNASUR et ex-président de Colombie Ernesto Samper, de Leonel Fernandez, ex-président de la République Dominicaine, l’envoyé du Vatican Claudio María Celli a lu les cinq points principaux du communiqué final :
Source : https://www.legrandsoir.info/nouvelle-donne-politique-au-…
La vérité sur le Vénézuela
Ignacio Ramonet – Le Grand Soir – 19 novembre 2016
La vérité blesse sûrement, le mensonge tue souvent mais l’indifférence est assurément la plus mortelle des trois et le silence est le pire..! (commentaire d’une lectrice du GS)
En raison des fabuleux trésors de son sous-sol, en particulier les hydrocarbures, le Venezuela est un pays très riche. Mais presque toutes ses richesses ont été accaparées pendant plus d’un siècle par les élites dirigeantes et des entreprises multinationales. Jusqu’à l’élection d’Hugo Chavez, en 1999, le peuple n’en recevait que des miettes. Plus de la moitié des Vénézuéliens vivaient sous le seuil de pauvreté (70,8% en 1996).
La révolution bolivarienne a placé la volonté politique au poste de commande. Grâce à l’implication populaire, elle a permis à l’État de se réapproprier les secteurs stratégiques de l’économie, recouvrer la souveraineté nationale et procéder à une redistribution de la richesse au profit des services publics et de tous les laissés-pour-compte.
Politiques sociales, investissements publics, nationalisations, réforme agraire, plein emploi, salaire minimum, impératifs écologiques, accès au logement, droit à la santé, à l’éducation, à la retraite… Le chavisme s’est attaché à la construction d’un État moderne. Il a mis sur pied une ambitieuse politique d’aménagement du territoire : routes, chemins de fer, ports, barrages, gazoducs, oléoducs.
En matière de politique étrangère, Caracas a misé sur l’intégration latino-américaine et privilégié les axes Sud-Sud, tout en imposant aux États-Unis des relations fondées sur le respect mutuel… Un tel ouragan de changements a complètement chamboulé les structures traditionnelles de pouvoir au Venezuela et entrainé la refondation d’une société jusqu’alors hiérarchique, verticale, élitaire. Cela ne pouvait valoir à la révolution bolivarienne que la haine des classes dominantes, convaincues d’être les propriétaires légitimes du pays.
Les campagnes de dénigrement se poursuivent aujourd’hui contre le président Nicolas Maduro. Certains secteurs politiques et médiatiques européens les reprennent en chœur. Mais les faits sont têtus. A-t-on déjà vu un « régime dictatorial » élargir le périmètre de la démocratie au lieu de le restreindre ? Et donner le droit de vote à des millions de personnes dépourvues jusque là de carte d’électeur ? Les élections au Venezuela n’avaient lieu que tous les quatre ans, le chavisme en a organisé plus d’une par an (19 en 17 ans). Dans des conditions de légalité démocratique reconnues par l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union européenne, l’Organisation des États américains (OEA), le Centre Carter, etc.
Chavez a toujours affirmé qu’on pouvait construire le socialisme dans la liberté et la démocratie. Il a d’ailleurs prouvé son respect du verdict populaire en renonçant à une réforme constitutionnelle refusée par les électeurs lors d’un référendum en 2007. Ce n’est pas un hasard si la Foundation for Democratic Advancement (FDA), du Canada, a situé le Venezuela en tête du classement des pays « qui respectent la justice électorale ».
Le gouvernement de Nicolas Maduro consacre 43,2% du budget aux politiques sociales. Résultat : malgré la guerre économique, le taux de mortalité infantile a été divisé par deux. L’analphabétisme éradiqué. Plus d’un million de logements ont été construits. Le nombre de professeurs des écoles a été multiplié par cinq (de 65 000 à 350 000). Le pays détient le coefficient de Gini (qui mesure les inégalités) le plus performant d’Amérique latine. Dans un récent rapport, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC, un organisme de l’ONU) établit que le Venezuela est le pays sud-américain – avec l’Équateur -, qui a le plus réduit le taux de pauvreté.
Le plus scandaleux, dans l’actuelle campagne de diffamation, c’est de prétendre que la liberté d’expression serait bridée au Venezuela. La vérité c’est que le secteur privé, hostile au président Maduro, y contrôle largement les médias. Chacun peut le vérifier. Sur 111 chaînes de télévision, 61 sont privées, 37 communautaires et seulement 13 publiques. Avec cette particularité que la part d’audience des chaînes publiques n’est que de 5,4%, celle des privées dépassant les 61%… Même chose pour la radio. Et 80% des journaux de la presse écrite sont contrôlés par l’opposition.
Tout est, certes, loin d’être parfait dans le Venezuela bolivarien. Mais rien ne justifie ces campagnes de mensonges, de violence et de haine.
Ignacio RAMONET
Ancien Directeur du Monde Diplomatique, Président de l’Association Mémoire de luttes.
Source : https://www.legrandsoir.info/la-verite-sur-le-venezuela.html
EN COMPLÉMENT :
L’intrigue du polar Rouges, les collines de Caracas prend pour décor le Venezuela de Chavez, vu sur place par l’auteur et très différent du Venezuela de nos médias. Le livre se termine par un article du Los Angeles Times qu’aucun organe de presse français n’aurait osé publier tant il contredit la voix des oligarchies plus états-uniennes que leurs homologues des États-Unis d’Amérique.
Voir ici : http://www.editions-arcane17.net/ – 22 €
Un cadeau passionnant (et intelligent) à se faire pour le Nouvel An !
Souvenir, souvenir…
Mis en ligne le 19 novembre 2016.