« Un général pour deux présidents va-t-en-guerre »
Le rôle d’un président, c’est avant tout de préserver et de défendre les intérêts de son pays. Pour cela, il dispose de l’outil diplomatique et, en cas de nécessité, de son armée. Pour ce qui concerne les présidents Sarkozy et Hollande, les intérêts du pays ne sont jamais entrés dans leurs préoccupations. Ceux qu’ils ont défendus en Libye, en Syrie et ailleurs dans le monde n’étaient pas ceux de la France. Ils ont mis la diplomatie et l’armée françaises entièrement au service de l’étranger. Aussi loin que l’on peut remonter dans le temps, l’armée française s’est presque toujours retrouvée imbriquée dans des scénarios fabriqués par les Britanniques, la poussant à s’engager comme si elle était concernée au premier chef. Elle se retrouve ainsi sur le devant de la scène, secondée de loin par les armées des anglo-saxons pour le seul bénéfice de ces derniers, avec éventuellement quelques miettes de récompense pour la France.
On le voit aujourd’hui, la France, après avoir participé aux crimes libyens, n’a plus droit à la parole dans ce pays une fois que les armes se sont tues. On constate également qu’en Syrie les Français sont hors-jeu, pour la bonne et simple raison que les véritables acteurs qui avaient tout organisé pour sauvegarder leurs propres intérêts tentent de reprendre les choses en main sans elle. Elle n’y a gagné que mépris, alors qu’elle y bénéficiait d’un grand respect. Idem pour l’Irak lors de la première guerre du golfe, guerre dont les motifs ont été forgés de toute pièce, et destinée à préparer ce que nous voyons aujourd’hui dans cette région. Pour faire cette guerre, la France a sacrifié des relations bilatérales florissantes, pour un résultat nul. Ne parlons même pas de la Yougoslavie dont le démantèlement était nécessaire pour engendrer un chaos dont les conséquences sont loin d’être terminées.
Dans tous ces cas, comme dans d’autres, les dirigeants français ont mis en location les services de la France. Dans le cas de la Libye et de la Syrie, Sarkozy et Hollande se sont comportés comme des mercenaires exécutant les basses œuvres de leurs commanditaires, et, derrière eux, il y a un conseiller militaire, Benoit Puga. On peut dire qu’il porte une lourde responsabilité pour tous les morts dus aux frappes et au chaos engendré. Même s’il ne faisait qu’obéir aux ordres du président en exercice, sa responsabilité reste pleine et entière. Il lui était toujours possible de démissionner pour éviter d’avoir à être le complice d’un président qui gouverne la France au profit d’une entité étrangère. D’autres officiers supérieurs ou généraux l’ont fait quand leur conscience était malmenée par ce qu’on leur demandait de faire.
Cependant, dénoncer le général Puga et les présidents Sarkozy et Hollande ne suffit pas. Dans toutes les opérations militaires françaises initiées par les anglo-saxons, ces derniers s’arrangent toujours pour que ce soit la France qui porte le chapeau pour tout ce qui est condamnable, et les traitrises ne sont pas rares, comme en 1940 quand Lord Gort a délibérément causé l’effondrement de l’armée Française (maintenant on sait pourquoi).
Il est donc essentiel que les Sarkozy, Hollande et leurs complices, civils ou militaires, rendent des comptes. Ensuite, après avoir balayé devant notre porte, il faudra garder à l’esprit que les locataires de l’Elysée ne sont eux-mêmes que des complices et qu’il faudra un jour demander des comptes aux véritables responsables de tous les chaos du monde contemporain.
***
Lorsque Sarkozy accéda à la présidence en mai 2007, il était passé par toutes les magouilles et vilénies sans lesquelles on n’accède pas à la plus haute fonction. Très vite il fut évident qu’il était déterminé à infléchir la politique étrangère de la France dans le sens d’une adhésion, sinon une soumission, à tous les postulats de la grande idéologie américano-sioniste, ou anglo-sioniste, ou sioniste tout court. Ses insatiables ambitions politiques et avidités financières l’ont amené à courir devant la locomotive, ce que ses maîtres surent exploiter parfaitement.
Lorsque Sarkozy est bien en place, c’est-à-dire lorsque sa collaboration/soumission/adhésion est établie, il nomme un certain Benoit Puga au poste de chef de l’état-major particulier du président de la République (CEMP). Général commandant des Opérations Spéciales (GCOS) dès 2004, puis sous-chef opérations au sein de l’état-major des armées. Et de septembre 2008 à mars 2010, directeur du renseignement militaire.
A l’Elysée entre alors un homme qui par sa carrière honore son pays…
Sauf que ce brillant militaire, au visage volontaire et au courage exemplaire va s’avérer être l’exécutant de toutes les basses œuvres dont la république a besoin pour détruire la Libye, saccager la Syrie, quand ce ne sont pas des filouteries criminelles en Jordanie, en Irak, au Mali où la France « intervient à la demande du président légitime ».
Puga va s’avérer excellent dans toutes ces opérations de grande ampleur criminelle. Au point que Hollande ne pourra s’en défaire. Deux présidents aux idéologies en principe divergentes, sinon opposées, maintiennent le même « grand serviteur de l’Etat » à cette fonction.
Libéré de ses fonctions en juillet 2016, Benoît Puga pantoufle aujourd’hui à l’exigeante fonction de Grand Chancelier de la Légion d’honneur :
Il n’a désormais ni de sang ni de pétrole sur les mains. Mais il doit en avoir sous les ongles…
Benoit Puga fut le véritable bourreau de la Libye et de la Syrie pour ce qui concerne les interventions de la France. En organisant les livraisons d’armes, en multipliant les opérations spéciales, en couvrant les industriels comme Lafarge qui faisaient leur beurre avec les « rebelles modérés, quand ce n’était pas directement avec les EI et autres Daesh. Il ne pouvait ignorer les transferts de composants chimiques de Turquie vers les dominions de l’état islamique…
Sa comparution au TPI se limiterait sans doute à répéter qu’il fut contraint à exécuter des ordres, en bon soldat, comme le répétaient les inculpés de Nuremberg.
Mais en le déférant au TPI, ceux qui prétendent que ce tribunal a une raison d’être, que ce tribunal doit juger les criminels de guerre, que ce tribunal doit faire barrage aux exactions et au terrorisme d’état, ceux-là en apprendront beaucoup sur les menées criminelles des hauts dirigeants du bloc atlantique.
Signez la pétition : Puga au TPI