Cette vidéo, que nous avions pris la peine de sous-titrer en français, est passée sur une grande chaîne de télévision australienne, à une heure de grande écoute, il y a 3 ans, et 49 députés australiens sont descendus dans la rue pour demander des sanctions contre les tortionnaires d’enfants israéliens.
Cette vidéo faisait suite à une mission de diplomates ayant effectué une mission en Israel et en Palestine occupée, sur l’arrestation et la détention des mineurs.
Leur rapport, publié par Weekend Australian Magazine, faisait notamment état d’exemples tels que :
- un garçon gardé à l’isolement pendant 65 jours ;
- d’autres garçons à l’isolement sous une lumière 24 h sur 24 ;
- un garçon de 7 ans, de Jérusalem, emmené pour interrogatoire où il a été frappé pendant qu’on l’interrogeait ;
- trois enfants ayant subi des décharges d’électricité à l’aide d’appareils portatifs
- de la nourriture pour chiens mise sur la tête et près des parties génitales d’un garçon qui avait les yeux bandés et on a fait venir un chien pour qu’il la mange, sous les rires de son interrogateur.
Depuis janvier 2007, DCI (Défense de l’enfance/International) a recueilli et traduit en anglais 385 déclarations sous serment de mineurs palestiniens gardés en détention par Israël qui affirment avoir subi de graves sévices :
- chocs par l’électricité ;
- coups ;
- menaces de viol ;
- mise à nu ;
- isolement,
- menaces d’annuler les permis de travail de leurs familles,
- et le « supplice de la position », qui consiste à placer un enfant sur une chaise, à lui enchaîner les pieds et lui attacher les mains dans le dos, et à le laisser comme cela quelquefois pendant des heures.
DES TÉMOIGNAGES TERRIFIANTS D’ENFANTS ACCUSÉS D’AVOIR JETÉ DES PIERRES
Un garçon de 10 ans témoigne : « Un soldat a pointé son fusil sur moi. Le canon du fusil était à quelques centimètres de ma figure. J’étais terrifié au point que je me suis mis à trembler. Il s’est moqué de moi et m’a dit :
« Tu trembles ? Dis-moi où est le pistolet avant que je ne te tue ».
Un garçon de 15 ans témoigne avoir été attaché à un tuyau métallique et frappé par un soldat, et qu’un interrogateur a mis un appareil contre son corps et lui a envoyé une décharge d’électricité en disant : « Si tu n’avoues pas, je continue à te secouer. »
Il a alors reçu un autre choc électrique, au point qu’il ne sentait plus ses bras et ses jambes, qu’il avait mal dans la tête, et qu’il a avoué avoir jeté des pierres.
Gerard Horton, avocat australien qui traite de nombreux dossiers dans sa fonction à Defence Children InternationaI, dit que l’un des interrogateurs israéliens, à l’œuvre dans la colonie Gush Etzion, est « spécialisé dans les menaces de viol des enfants » pour l’obtention d’aveux.
Une femme est engagée dans le programme de l’YMCA (Young Men’s Christian Association – Association chrétienne des jeunes gens) pour la réhabilitation des enfants qui ont été soumis à la détention israélienne, Fadia Saleh, a révélé au magazine The Australian dans le cadre de son enquête : « La semaine dernière, un garçon m’a décrit comment des chiens se trouvaient dans la jeep de l’armée. Dans ces jeeps, vous avez des sièges de chaque côté et un espace vide au milieu ; les enfants placés là, sur le plancher. Parfois, les soldats marchent sur eux.
« A chaque fois que l’enfant bougeait, l’un des chiens le mordait. Quand il est arrivé au centre d’interrogatoires, il avait l’un de ses bras en sang. Le déplacement avait été court, mais lui avait l’impression qu’il avait duré un an ».
« Parfois, les enfants sont maintenus le visage plaqué sur le plancher par des soldats qui mettent leurs bottes sur sa nuque, et les enfants sont menottés, parfois avec des menottes en plastique qui leur coupent les poignets. Beaucoup d’enfants arrivent aux centres d’interrogatoires contusionnés et meurtris, manquant de sommeils et apeurés. »
Dans un cas, bien que l’enfant eût insisté en disant que l’aveu qu’il avait signé était faux, qu’il l’avait signé seulement sous la pression, malgré cela, cet aveu a été utilisé pour le condamner.
49 députés australiens avaient manifesté en faveur de sanctions contre Israel après ces enquêtes
UNE LÉGISLATION DIFFÉRENTE APPLIQUÉE AUX ENFANTS PALESTINIENS ET AUX ISRAELIENS :
- en Israël, un enfant ne peut être envoyé en prison avant l’âge de 14 ans, alors que les enfants palestiniens y vont à partir de 12 ans ;
- en Israël, un enfant ne peut être soumis à interrogatoire sans la présence d’un parent ;
- en Israël, un enfant ne peut être interrogé la nuit, alors que la plupart des enfants palestiniens sont enlevés dans leurs maisons et mis en détention entre minuit et 5 h du matin ;
- en Israël, la durée maximum de détention sans accès à un avocat est de 48 h, alors qu’en Cisjordanie, elle est de… 90 jours.
ALORS POURQUOI AUCUNE PLAINTE N’EST-ELLE INSTRUITE EN FRANCE CONTRE LES TORTIONNAIRES ?
Depuis, des tribunaux militaires ont été visités par des délégations de diplomates ou parlementaires du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Union européenne, des Pays-Bas, de France, d’Espagne, de Belgique, d’Allemagne, d’Irlande, de Norvège, de Chypre et des Nations-Unies.
Pourquoi aucune des associations de défense des droits de l’homme ou luttant spécifiquement contre la torture, comme ACAT (Association des Chrétiens pour l’abolition de la torture), qui connait bien la question, n’a-t-elle jamais fait usage de ces documents pour porter plainte en France, contre les tortionnaires, ceux qui ont laissé faire les tortures ou ceux qui les ont ordonnées, comme le permet la convention internationale sur la torture signée par la France en 1984 ?
Aucune ne nous a répondu à cette question. Mais il serait utile que d’autres personnes leur pose la question. Voici les coordonnées d’ACAT :
Adresse : 7 rue Georges Lardennois. 75019 Paris
Téléphone : 01 40 40 42 43 – Fax : 01 40 40 42 44
Pour leur envoyer un mail : https://www.acatfrance.fr/contact
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