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9 novembre 2024

Le Journal de Notre Amérique : Jallala Evo !


12 Sep 2017

L’Edito du JNA

 

Cet été, le traitement médiatique sur le Venezuela a connu des sommets dans l’art de la manipulation. Pour s’être opposé à l’ingérence historique des États-Unis dans sa patrie, le Président Nicolas Maduro a été qualifié de “dictateur”, “autoritaire”, “populiste” , “sanguinaire” etc. Peu importe que l’Assemblée Constituante ait été élue au cours d’un processus démocratique exemplaire, qui a mobilisé 8 millions d’électeurs. Il paraît que le Venezuela compterait 8 millions de dictateurs…

Pas vraiment original, ce procédé a été largement utilisé contre de nombreux leaders historiques de pays du Sud déterminés à suivre leur propre voie de développement, comme  Nasser, Arafat ou Khadafi. Pourtant, les pays du Nord, où l’abstentionnisme croît à la cadence des fameuses cures d’”austérité”, n’ont pas de leçons à donner. Leurs alliances hypocrites avec les pays les plus réactionnaires de chaque région n’ont créé que davantage de guerres, morts et destructions. Et on ne peut récolter que ce qu’on a semé.
L’hyper-exposition médiatique du Venezuela cache d’autres réalités. Dans la région, il y a une autre Amérique, bien réelle, mais rendue invisible. En Colombie, de janvier à août 2017, ont eu lieu 101 assassinats, 194 menaces et 484 agressions contre des leaders sociaux. Et cela, dans le contexte d’un prétendu « processus de paix » suite à l’accord entre le gouvernement de Santos et la guérilla des FARC.
Pour rappel, le 15 août a eu lieu le désarmement complet des FARC, respectant le calendrier prévu. Et fin août, l’organisation s’est constituée en nouveau parti politique: les « Forces Alternatives Révolutionnaires du Commun ». Le 5 septembre, la guérilla du ELN vient également de conclure un accord historique de cessez-le-feu avec le gouvernement colombien. Désormais, le président Santos n’a plus d’excuses pour arrêter les crimes du para-militarisme à l’encontre de la population ! 
Toujours en Colombie, la mise à feu de  plusieurs temples indigènes à la mi-août faisait écho aux marches néonazies qui se déroulaient sous l’œil bienveillant de Donald Trump aux États-Unis. Loin d’être isolées, ces violences sont la preuve du long chemin de décolonisation mentale qui reste à parcourir. Le macabre incendie résume à lui seul la soumission de certains pays de Notre Amérique à l’agenda des multinationales étrangères.
En revanche, dans les pays de l’ALBA (Alliance Bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique), les droits sociaux, culturels et spirituels des peuples indiens sont garantis. Comme le dit David Choquehuanca, ministre de l’État Plurinational de Bolivie : « Dans la  Pachamama, nous tous sommes des frères: la Mère Terre nous nourrit de la même façon :  plantes, animaux et êtres humains. La Terre est un sujet et pas un objet, c’est pourquoi il  faut la protéger ».

 L’appel de la Pachamama n’est pas incompatible avec le droit au développement des pays du Sud : seul un changement de modèle économique peut garantir la primauté de l’être humain au détriment de celle de l’argent. Le modèle de ALBA est basé sur les valeurs de la coopération et le partage. Cela a permis l’émergence d’un bloc régional de pays défendant la transition vers le socialisme, dans le respect des particularismes et des identités nationales respectives.

« La raison d’être de l’ALBA est de détruire le racisme (…) Nous aussi, nous avons de la  philosophie, de l’idéologie, de l’histoire, de l’art. Les colonisateurs nous ont dit qu’ils avaient de la musique et nous du folklore, et nous les avons crus. Ils nous ont dit qu’ils avaient de l’histoire et nous de l’ethnohistoire. Voici comment cela s’est passé jusqu’ici ».  “¡Jallala (qué viva) el presidente Evo Morales” !

 
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