Les grosses orchades, les amples thalamèges.. Littératures vagabondes – états d’âme à La Thalamège
15 janvier 2018
14/01/2018
EN FANFARE – III.
EN FANFARE – III
Réflexions anthropologiques sur les mots de la politique
1 – Les dieux et nous
2 – Définir le vrai et le faux
3 – Trahison de la souveraineté nationale
4 – Le français de M. Macron
5 – Comment s’en débarrasser… ?
1- Les dieux et nous
Un mois ne s’est pas encore écoulé depuis que nous avons changé de planète et appris que les dieux anciens et actuels se sont mis à l’école du déchiffrage de la nature et du statut auquel nous les soumettons. Il en résulte un charivari théologique et un chaos doctrinal prometteurs.
Il y a quinze jours, j’ai démontré sur ce site qu’à l’occasion des funérailles solennelles de Johnny Halliday, la République laïque, en la personne même de son Président, avait participé à une messe en l’église de la Madeleine et que personne, ni parmi les catholiques présents, ni parmi les protestants héritiers du luthéranisme incarné par Michel Rocard, ni parmi les héritiers de la dernière heure de François Mitterrand, ne connaissait un traître mot de la nature véritable du dieu des chrétiens qu’ils honoraient en grande pompe et du contenu de la cérémonie rituelle à laquelle ils assistaient. Ils ignoraient qu’il s’agissait d’une divinité rapace, vengeresse et insatiable dans sa revendication d’une rançon gigantesque, cruelle et impayable, et telle que son propre fils lui-même échouait sans cesse à acquitter sur l’autel de son boucher de père.
Quelques jours seulement plus tard, le dieu de l’empire américain messianisé proclamait l’élévation de Jérusalem au rang de capitale éternelle d’Israël; quelques jours plus tard, Washington pointait le canon de son pistolet sur la tempe de tous les États et de toutes les nations qui refuseraient cette promotion de Jérusalem au rang de capitale symbolique de l’empire américano-israélien, donc du salut de l’univers. Mais comment le dieu Allah, fort présent dans toute l’Europe et non moins actif aux États-Unis qu’en Occident, allait-il se plier aux ordres de Jahvé et de son prolongement, le dieu du christianisme américain ? Comment, sur l’ordre d’Israël et de son acolyte d’outre-Atlantique, les musulmans du monde entier feraient-ils de l’auteur de leur Coran un simple scribouillard sans pouvoir et placé sous les ordres de Jahvé ?
2 – Définir le vrai et le faux
Une planète convulsionnaire trépigne à nos portes, une planète qui nous condamne à observer de l’extérieur le fonctionnement cérébral d’une espèce décidément onirique de la tête aux pieds. Pour cela, il nous faudra commencer par observer que nous définissons le vrai et le faux de deux manières. Tantôt nous constatons que la lumière éclaire l’univers jusque dans ses ultimes recoins et que les inventeurs grecs de la civilisation occidentale sont les fils d’un héritier de Pythagore, un certain Platon, qui se demandait où il fallait loger les idées pures si celles-ci se révélaient les phares de l’univers ? Ne convenait-il pas de leur réserver un domicile situé à l’écart du monde profane ? De son côté, Aristote décidait que toutes choses réelles étaient matérielles, donc profanes et que, par conséquent, l’idée de table, par exemple, se trouvait calcinée avec le bois qui la compose lorsqu’on brûlait une table.
Mais si les idées de Platon se trouvaient réduites en cendres avec la matière des objets dans lesquelles elles se cachaient, comment évoquer un Être suprême et tout l’attirail de l’absolu hérité de Pythagore, puis de Platon ? Aussi Aristote n’est-il jamais parvenu à préciser le statut du concept, de « l’idée pure », du « Bien suprême » dont il faisait sans cesse usage. C’est pourquoi Aristote a fini par disparaitre du palmarès des géants et des hérauts de la pensée rationnelle.
Et pourtant l’essentiel demeurait : le genre humain continuait de se scinder entre deux types de cervelles, celles qui placent au premier rang les Titans de l’intelligence et loin derrière elles, les Titans de l’action, condamnés à s’affairer en aval dans la gestion d’un profane relégué en contrebas. C’est pourquoi le génie grec a enfanté, d’un côté un géant de l’esprit que personne n’égalera jamais plus, un certain Platon, et de l’autre, un Titan du temporel, Alexandre le Grand qui, depuis vingt-trois siècles n’a jamais été rejoint dans son ordre. Partout resurgit la question première que Platon a posée au cœur de toute philosophie: « Qu’est-ce que ceci ou cela ? » Et toute notre interrogation sur l’action et sur l’histoire fait de nous des platoniciens, donc en fin de compte, des réalistes de la tête aux pieds.
Il en résulte donc que les géants de l’esprit de raison se révèlent, dans le même temps, les vrais géants du temporel, les vrais observateurs du politique, les vrais guides de l’action, les vrais « managers » de l’histoire : c’est à l’école de Platon que les hommes d’action se donnent à observer, classer et hiérarchiser et que les conquérants se voient réduits à des Robinson Crusoé de l’histoire.
Tel est le panorama de la condition simiohumaine qui nous donne quelque chance d’éclairer le monde saugrenu et chaotique dans lequel nous sommes entrés depuis qu’Israël a ordonné au dieu messianique d’une démocratie pseudo universelle de mettre le Coran et Mahomet a quia.
Les cervelles campées en amont du temporel aussi bien que celles placées en aval sont donc toutes deux au rouet. Si nous acceptons qu’Israël tire les ficelles non seulement de Jahvé, mais d’Allah et du Dieu des chrétiens, qui sommes-nous ? Car dès lors que nous appartenons à une espèce en évolution, nous sommes nécessairement inachevés, donc en suspens entre divers types provisoires d’animaux qui cheminent à un rythme différent sur le tapis de l’évolution.
3 – Trahison de la souveraineté nationale
Qu’en est-il de la situation réelle des mots de la politique aux yeux des dirigeants de la France actuelle ? Exemple : ↕À Pékin, Emmanuel Macron a vanté la « liberté de penser » des Chinois. Craignant les réactions des droits de l’hommistes, la « liberté de penser » s’est métamorphosée en « capacité de penser » sur le site officiel de l’Élysée.
Le pouvoir exécutif proclame qu’il désire signifier leur congé au tiers de la pléthore des députés et des sénateurs qui encombrent les allées du pouvoir, ce qui nécessitera une révision de la Constitution. Mais cette mesure serait-elle seulement la tête de pont d’une entreprise souterraine bien plus radicale, celle de supprimer purement et simplement la Cour de justice de la République afin que le « peuple souverain » ne puisse recourir à aucune procédure pénale qui empêcherait une classe politique aliénée de rendre perpétuelle l’occupation militaire du continent par cinq cents places fortes américaines ? Car s’il n’était plus possible de citer en justice une classe dirigeante coupable de trahir la souveraineté nationale, comme il sera facile de glisser en douceur vers une légitimation définitive du traité de Lisbonne!
D’autres motifs graves et purement nationaux, justifieraient la saisine pour haute trahison d’une Cour de justice de la République réelle, donc indépendante du pouvoir exécutif, parce qu’une telle cour serait d’esprit critique par nature et par définition. M. Macron parle avec grandiloquence de la souveraineté de la France et de l’Europe face à l’empire américain actuel et à l’empire chinois qui se profile.
Or, avec la complicité bienveillante de l’ancien Président de la République, M. Hollande, M. Macron, au poste stratégique qui était le sien dans le précédent gouvernement, a porté un coup mortel à la souveraineté économique et militaire de la France. Contrairement à leurs promesses et à leurs engagements, MM. Macron et Hollande ont vendu aux Américains – pour un plat de lentilles et pour le bonheur des actionnaires – un fleuron capital de notre industrie : Alsthom énergie et notamment la section de production de nos turbines à vapeur et à gaz, destinées à la maintenance de nos centrales nucléaires civiles actuelles et aux futurs EPR. Comment oser parler de défense de la souveraineté de notre pays alors que la France devra désormais mendier auprès des Américains l’achat onéreux des moyens très rentables qu’elle avait mis au point afin d’assurer sa souveraineté énergétique et ses exportations, ainsi que le prônaient en leur temps les deux derniers dirigeants gaullistes français, MM. Dupont-Aignan et Montebourg.
Peut-être dans leur candeur, certains dirigeants français et européens croient-ils encore de bonne foi que l’occupation militaire du Vieux Monde par le Nouveau sera fatalement vouée à l’échec sur le long terme. Mais est-il vraisemblable qu’il n’existe aucune cervelle politique à la tête du Nouveau Monde et que M. Donald Trump ne voyait pas malice quand il demandait instamment aux Européens de payer de leur deniers pour se trouver occupés, donc vassalisés à perpétuité, donc noyés dans la glu et la confiture de l’empire américain ?
De toute façon, lorsqu’une civilisation se trouve occupée par cinq cents garnisons de l’étranger, une seule exigence s’impose à toute sa classe politique, celle de savoir comment expulser l’occupant. Or, cette question à la fois primordiale et élémentaire n’est jamais posée et se trouve même entièrement effacée. Quand, dans nos relations commerciales avec la Russie, M. Bruno Lemaire prend acte, comme allant de soi, de l’existence d’une vassalité économique insurmontable à l’égard des diktats du vassalisateur militaire de l’ensemble du continent européen, la pleutrerie banalisée se trouve institutionnalisée.
4 – Le français de M. Macron
Je ne m’étendrai pas longuement sur le contenu des vœux du Président de la République, puisqu’il n’y est question ni de l’occupation militaire du Vieux Monde depuis 1949, ni des bombes nucléaires qui l’accompagnent et dont nous ne connaissons pas le nombre, puisqu’il est interdit à l’état-major de nos armées de se trouver informé de leur emplacement. En revanche, sachant que le diable se cache dans les détails, je me contenterai de souligner la portée politique du naufrage culturel de la République que révèle l’ignorance des règles élémentaires de grammaire qui régissent la langue française, à partir d’un exemple particulièrement significatif. Mais il en existe des dizaines d’autres. Comment se fait-il que, parmi les centaines de conseillers du chef de l’État, il ne s’en trouve pas un seul pour lui rappeler que la redondance du double partitif (c’est de cela dont il s’agit…., au lieu de: c’est de cela qu’il s’agit…) renvoie à une rustrerie grammaticale. À Pékin, M. Macron a tenté de placer les relations internationales sous l’égide des civilisations. Cette percée diplomatique était novatrice et même révolutionnaire. Il se trouve seulement que les hauts dirigeants chinois, contrairement à M. Macron et à ses ministres, s’expriment dans une langue correcte.
En effet, de son côté, et durant toute la journée du 1er janvier, le Ministre de l’intérieur alignait les « à conserver » au lieu de « de conserver ». Si Tibère ou Néron avaient parlé un latin incorrect, Tacite et Tite-Live en auraient souligné la signification politique et en auraient fait l’assise de leur analyse de la décadence de l’empire romain. Parler un français sinon élégant, du moins correct, n’est-ce pas la première exigence de la politesse à l’égard des Français et de leur souveraineté ? L’année 2017 s’est donc achevée par la triste constatation que notre langue se trouve maltraitée par ses élites politiques, ce que j’ai signalé pendant des mois en présentant sur ce site des listes de fautes de français du personnel politique.
5 – Comment s’en débarrasser… ? *
Souvenons-nous des précédents que l’histoire nous fournit.
Tacite présente à la fois les ambitions politiques d’Agrippine et la révolte de Néron qui, avec la complicité de Sénèque et de Burrhus, avait monté un complot afin de se débarrasser d’une mère envahissante et omniprésente. En effet, l’ambition d’Agrippine était de co-diriger l’empire et de « ne plus être placée derrière son fils lors des cérémonies officielles« .
Les comploteurs l’avaient reçue en grande pompe au port de Baïs. En réalité, il s’agissait de la mise en scène d’une feinte réconciliation entre Néron et sa mère.
Dans une seconde étape, les comploteurs avaient prévu de faire chavirer le vaisseau qui reconduirait Agrippine à Rome et de la jeter à l’eau. Mais c’était sans compter sur le fait qu’elle était une excellente nageuse. Elle regagna le rivage.
Dans une troisième étape, les comploteurs lui envoyèrent un centurion afin de l’assassiner. « Ferri ventrem – frappe au ventre » lui cria-t-elle.
Les deux hommes à la manœuvre, Burrhus et Sénèque, se virent fort mal récompensés de leur dévouement à Néron, qui les fit assassiner l’un et l’autre quelques mois plus tard, tellement il est difficile, même à un empereur, de vivre dans une heureuse convivialité avec ses propres complices.
Et aujourd’hui …
Nous apprenons que Mme Brigitte Macron, dite la « Première Dame« , « ne souhaite plus être placée derrière son mari lors des cérémonies officielles et avoir une place plus grande au sein de l’État« . (Déclaration à RTL)
…………….
*Amédée ou comment s’en débarrasser, pièce de théâtre d’Eugène Ionesco.
source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024…
Union Nationale des Écrivains de France (UNIEF)
La pétition pour la « Reconnaissance du français comme langue commune de l’Europe » !
1) Écoutez l’appel de Versailles, du 21 novembre 2017
2) Signez la pétition au Président Macron pour qu’il engage la « Reconnaissance du français comme langue commune de l’Europe » ! ICI .
Vous pouvez aussi, si vous voulez, regarder/écouter ceci :
Reprendre le pouvoir aux prédateurs
Dernière minute…
Vladimir Poutine vient de s’adresser à la Dūmā – suite, n’en doutons pas, aux récents attentats terroristes qui ont frappé le pays – relativement aux rapports tendus avec des minorités en Russie. C’est un de ses discours les plus brefs :
« En Russie chacun doit vivre comme des Russes. N’importe quelle minorité, de n’importe où, si elle veut vivre en Russie, marcher et manger en Russie, devrait parler le russe et devrait respecter les lois russes.
S’ils préfèrent la Loi de la Charia et vivre selon les préceptes musulmans, alors nous leur conseillons d’aller vivre là où telle est la loi nationale.
La Russie n’a pas besoin de minorités musulmanes.
Les minorités ont besoin de la Russie et nous ne leur accorderons pas de privilèges spéciaux ni n’essaierons de changer nos lois pour les adapter à leurs désirs, peu importe leurs hurlements contre notre prétendue « discrimination ».
Nous ne tolérerons pas de manque de respect à notre culture russe.
Nous devrions savoir tirer les conséquences des suicides de l’Amérique, de l’Angleterre, de la Hollande et de la France, si nous voulons survivre en tant que nation.
Les musulmans prennent le contrôle de ces pays mais ils ne prendront pas le contrôle de la Russie…
Les coutumes russes et nos traditions ne sont pas compatibles avec leur manque de culture ou leurs coutumes primitives.
Lorsque cette honorable assemblée pense à créer de nouvelles lois, elle doit prendre essentiellement en considération l’intérêt national russe et, considérant que les minorités musulmanes ne sont pas des Russes, elle ne doit pas prendre en compte la Charia, la loi des musulmans.
Source : orwell
« C’est par une ovation debout de cinq minutes que les membres de la Dūmā ont salué ce discours de Vladimir Poutine. Cette façon de voir l’immigration est loin de ressembler au point de vue de nos dirigeants.» commente l’auteur de l’information.
Certes.
La différence entre la Russie et les pays cités par Vladimir Poutine (plus quelques autres, dont la Belgique), est que le gouvernement russe fait appliquer et respecte lui-même la Constitution et les lois russes, alors que les gouvernements des pays dont « les musulmans prennent le contrôle », ont commencé par les violer et par en dénier les bienfaits légitimes à leurs populations.
Il est impossible, quand on ne respecte pas soi-même les lois de son pays, d’y contraindre les nouveaux arrivants, quels qu’ils soient.
Mis en ligne le 14 janvier 2018