Les grosses orchades, les amples thalamèges..Littératures vagabondes – états d’âme à La Thalamège
13 mars 2018
11/03/2018
KINZHAL
KINZHAL
Un discours qui fait des vagues dont on ne sait pas où elles s’arrêteront.
Le discours prononcé le 1er mars par Vladimir Poutine devant l’Assemblée Fédérale de Russie a fait l’effet d’une bombe ou d’un coup de pied dans une fourmilière. On peut varier la métaphore et dire qu’il a commencé à faire des vagues et que c’est très loin d’être fini.
Son premier effet spectaculaire est d’avoir poussé des sénateurs démocrates US à réclamer d’urgence à leur gouvernement « un dialogue stratégique avec la Russie » (voir plus bas), puisque la donne – du moins sur le plan militaire – vient d’être aussi spectaculairement renversée. Car il s’agit bien, en effet d’un tournant historique indubitable et irréversible.
C’est pourquoi il nous a semblé utile de vous proposer ici, en plus du discours lui-même, l’explication remarquable – signalée par le Saker – qu’en fait Andrei Martyanov pour The Unz Review.
Non sans avoir, cependant, laissé d’abord Ziad Fadel faire le point sur les événements de la Ghouta Orientale, dont il prévoit la conclusion victorieuse dans les cinq jours qui viennent.
LES CANNIBALES NÉGOCIENT LEUR REDDITION – SARAAB 2 A ÉCRASÉ TOUS LES ESPOIRS DES TERRORISTES – LES FORCES DU TIGRE SE PRÉPARENT À TERMINER LE TRAVAIL DANS LES CINQ JOURS
Ziad Fadel – Syrian Perspective – 9 mars 2018
Les Forces du Tigre, soutenues par celles du Hezbollah et d’autres milices approuvées par le gouvernement syrien, se préparent à terminer leur tâche dans la Ghouta Orientale dans tout au plus cinq jours. Mohammed « Allouche », le chef-gangster de Jaych al-Islam voit l’annonce fatidique s’écrire sur le mur. Il est déjà assez dur de maintenir le moral de ces sauvages dans une Ghouta coupée en deux, mais dazvantage encore quand l’argent saoudien n’arrive plus, que les tunnels sont tous détruits, que les civils sont en révolte ouverte et que le système anti-anti-tanks de Saraab 2 fonctionne aussi superbement. Rien, dans l’arsenal des terroristes, n’est efficace contre le Saraab, une fois qu’il est installé sur un tank T-72. Ils pourraient aussi bien cracher dessus.
“Allouche”, dit-on, a été noyé sous les demandes pour qu’il mette fin aux tortures en négociant une retraite de la Ghouta. Une source à Damas m’informe que le gouvernement russe a une équipe de négociateurs de terrain dans la capitale, qui a pour mission de débarrasser la région de ces parasites. Leur offre est la même que toutes les autres : les terroristes peuvent monter dans des bus fournis par le gouvernement syrien, et la sauvegarde de ceux qui se retirent avec leur famille est garantie par Moscou. Cela a marché splendidement dans le passé. Ils seront redirigés sur Idlib, où ils pourront baigner dans la gloire et la splendeur d’Abdullah al-Muhaysini.
MISE À JOUR : Treize terroristes ont quitté Damas ce matin dans des bus verts, avec leurs familles et ne transportant que des armées légères. Ils devraient d’abord passer par le checkpoint d’Al-Waafideen, en route pour Idlib.
Nous pouvons aussi confirmer le total épouillage de Bayt Sawwaa.
Une fois que la Ghouta a été coupée en deux par les Forces du Tigre, les terroristes n’ont plus eu aucune possibilité de communiquer les uns avec les autres. Ils n’ont plus été capables non plus de recevoir des renforts. En outre, la férocité de l’attaque par des soldats aguerris hérissés d’armes nouvelles a réduit à néant tous les espoirs que ces cannibales pouvaient encore nourrir d’amortir l’opération. Oubliez les bombardements incessants. C’est l’apparition de la défaite inévitable qui a fait s’effondrer les rangs des terroristes. Si certains de ces cancrelats croyaient que Dieu était de leur côté, ils ont vite été désabusés par la réalité des faits et par l’irrésistible élan du Bulldozer des Forces du Tigre.
Les politiciens allemands de droite comptent déjà les jours les séparant du retour des réfugiés syriens dans leur pays. Une délégation d’AfD [« Alternative pour l’Allemagne », ndt] est arrivée à Damas et en est repartie après y avoir rencontré des hauts fonctionnaires syriens. Inutile de dire qu’ils ont été copieusement vilipendés par les rats de Merkel, supporters de terroristes, mais il semble que le peuple allemand voie du bon dans ce voyage et dans ses résultats. Le monde, aujourd’hui, est différent de ce qu’il était il y a sept ans.
Malgré tout, les médiamenteurs occidentaux s’obstinent à répéter les mêmes mantras sur le gouvernement syrien. Et le public, à l’Ouest, continue à rejeter les fables émises par Washington, Berlin, Paris, Londres et Tel Aviv. En dépit de l’écrasante hostilité des citoyens occidentaux ordinaires envers les bobards manifestement propagandistes des MM [« médias mainstream », ndt], les rédactions du New York Times, du Washington Post, d’ABC, de NBC, de la BBC, de CBS, de Der Spiegel, et consorts, continuent à dégoiser leurs mensonges programmés sur l’Armée Syrienne. Mais ça ne marche simplement plus.
L’invasion turque, qui a pris les merdias par surprise, est un défi pour ces pourvoyeurs de reportages* jaunes. Ils ne savent tout bonnement pas quoi faire de cette Turquie, membre de l’OTAN, qui attaque les « héroïques » forces kurdes. Hélas pour eux, les Turcs ne s’en tirent pas très bien. Il leur a fallu acheter de l’équipement – on vous le donne en mille ! – à l’Ukraine, pour protéger leurs véhicules blindés. Selon Wael (qui se base sur des preuves anecdotiques) les forces kurdes ont frappé très durement les unités blindées turques, causant beaucoup de dommages à leurs principaux chars de combat. Ce qui a ralenti l’offensive turque, ce ne sont ni les soins ni la préoccupation d’Ankara pour les civils, ce sont les renseignements inquiétants qui ne cessent d’arriver et qui prédisent une bataille finale dans laquelle les Turcs pourraient perdre jusqu’à 50% de leur armement. Et, avec les renforts proches de 2.000 hommes qui arrivent de Syrie Orientale, ils doivent savoir qu’il y a encore beaucoup d’autres pertes en perspective.
Dans la bataille septentrionale près d’Afrin, les forces kurdes et syriennes ont tué un des principaux leaders des Casques Blancs, un certain Jamaal Haafizh, membre en réalité de l’organisation criminelle Al-Nosra. Il a été abattu à Dayr Sawwaan, alors qu’il combattait pour la Turquie contre les forces kurdes et syriennes. Puisse-t-il griller dans les flammes éternelles de l’Enfer !
Quoi qu’il en soit, les voix « officielles » de l’Occident deviennent de plus en plus stridentes. Sans aucune possibilité de changer le cours des événements désormais, le malfaisant régime britannique et la nullissime administration Trump se voient tout simplement obligés d’envisager un futur du Moyen Orient exempt de leur influence et de leur pouvoir. Et tout cela a commencé quand Vlad a décidé d’y envoyer des troupes, en septembre 2015, moment d’une importance capitale dans l’histoire du monde.
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*en français dans le texte.
Ziad Fadel est avocat depuis 35 ans, traducteur-juré et interprète (arabe-anglais) pour la Cour Suprême des États-Unis. Il est le rédacteur en chef de Syrian Perspective (The Real Syrian Free Press)
Source : https://www.syrianperspective.com/2018/03/cannibals-negot…
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Les treize militants d’al-Nosra mentionnés par Ziad quittent la Ghouta avec leurs familles (Vidéo)
La situation dans la Ghouta Orientale reste tendue, en dépit de la résolution du 24 février des Nations Unies, demandant à toutes les parties d’accepter un cessez-le-feu humanitaire prolongé, pour permettre la livraison d’aide humanitaire et une évacuation médicale des blessés
Le premier groupe d’évacués, qui comprend 13 terroristes, membres du Front al-Nosra, a quitté la Ghouta Orientale un jour après que les autorités syriennes aient ouvert un second corridor humanitaire.
Ces militants, qui avaient été emprisonnés par le groupe terroriste rival Jaych al-Islam, sera réinstallé dans la province d’Idlib, au nord-est de la Syrie.
Selon l’agence Sanaa, les militants continuent à bombarder les passages d’évacuation d’al-Wafideen et de Jisreen, empêchant les civils de quitter la zone tenue par les terroristes
La vidéo ci-dessus montre les services de sécurité syriens fouillant les militants et leurs bagages, avant de les escorter vers un bus spécial mis à leur disposition.
READ MORE : Anti-Militant Protests Erupt in Syria’s East Ghouta in Support of Syrian Army
La Ghouta Orientale est sous contrôle terroriste depuis 2012, avec une force de 10 à 12.000 militants pour occuper la région, selon les estimations de l’Armée Syrienne.
La situation, dans cette zone tenue par les terroristes, s‘est envenimée le mois dernier, après que le gouvernement ait lancé une opération appelée « Acier de Damas » dans une tentative de débarrasser la région des terroristes.
La semaine dernière, le Centre Russe pour la Réconciliation Syrienne a fait savoir, citant l’Armée Syrienne, que les terroristes de la Ghouta Orientale avaient promis de relâcher les civils qu’ils détiennent en otages, en échange d’aide humanitaire.
Cette annonce a été faite peu après l’arrivée de 45 camions d’aide humanitaire et d’un hôpital mobile au checkpoint du camp de Muhaym al-Wafedin, où commence le corridor humanitaire vers la Ghouta Orientale. Cette aide comprenait 247 tonnes de vivres, de médicaments et d’équipement de première nécessité.
Source : https://sputniknews.com/middleeast/201803101062391824-mil…
Extraits traduits par c.l. pour Les Grosses Orchades
Vladimir Poutine répond à la doctrine nucléaire de Trump et dévoile les nouveaux armements russes
Adresse de Vladimir Poutine à l’Assemblée Fédérale, 1er mars 2018
La Russie surclasse les États-Unis et devient la première puissance militaire mondiale.
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr
Vladimir Poutine répond à la doctrine nucléaire de Trump from Sayed Hasan on Vimeo.
Vladimir Poutine présente les nouvelles armes russes face à l’OTAN : ‘Ecoutez-nous maintenant !’ from Sayed Hasan on Vimeo.
Poutine dévoile les nouvelles armes laser russes from Sayed Hasan on Vimeo.
Poutine dévoile le système nucléaire hypersonique ‘Avangard’ from Sayed Hasan on Vimeo.
Poutine dévoile le missile nucléaire hypersonique ‘Kinzhal’ from Sayed Hasan on Vimeo.
Poutine dévoile un drone sous-marin nucléaire ultrarapide from Sayed Hasan on Vimeo.
Transcription :
[…] Chers collègues,
L’opération en Syrie a prouvé les capacités accrues des forces armées russes. Au cours des dernières années, beaucoup a été fait pour optimiser l’armée et la marine. Les forces armées ont maintenant 3,7 fois plus d’armes modernes. Plus de 300 nouvelles unités d’équipement ont été mises en service. Les troupes de missiles stratégiques ont reçu 80 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, 102 missiles balistiques lancés par sous-marins et trois sous-marins nucléaires Borei à missiles balistiques. Douze régiments de missiles ont reçu le nouveau missile balistique intercontinental Yars. Le nombre de transporteurs d’armes de haute précision à longue portée a été multiplié par 12, tandis que le nombre de missiles de croisière guidés a augmenté de plus de 30 fois. L’armée, les forces aérospatiales et la marine se sont aussi considérablement renforcées. [Applaudissements]
La Russie et le monde entier connaissent les noms de nos derniers avions, sous-marins et armes antiaériennes, ainsi que de nos systèmes de missiles guidés terrestres, aériens et maritimes. Tous sont des armes de pointe et de haute technologie. Un champ radar solide visant à avertir d’une attaque de missile a été créé le long du périmètre de la Russie – c’est très important. D’énormes failles sont apparues après la désintégration de l’URSS. Toutes ont été réparées.
Un bond en avant a été fait dans le développement d’avions sans pilote; le centre de contrôle de la défense nationale a été établi; et le commandement opérationnel de la zone maritime lointaine a été formé. Le nombre de membres des services professionnels a augmenté de 2,4 fois et la disponibilité de l’équipement dans les forces armées est passée de 70% à 95-100%. L’attente pluriannuelle pour l’obtention d’un logement permanent a été éliminée, la période d’attente ayant été réduite de 83%. [Applaudissements]
Maintenant, sur le problème le plus important de la défense.
Je vais parler des plus récents systèmes d’armes stratégiques russes que nous sommes en train de développer en réponse au retrait unilatéral des États-Unis du Traité sur les missiles anti-balistiques (ABM) et au déploiement sur le terrain de leurs systèmes de défense antimissile, à la fois aux États-Unis et au-delà de leurs frontières nationales.
Je voudrais commencer par un bref rappel du passé récent.
En 2000, les États-Unis ont annoncé leur retrait du Traité sur les missiles anti-balistiques. La Russie y était catégoriquement opposée. Nous considérions le Traité ABM américano-soviétique signé en 1972 comme la pierre angulaire du système de sécurité international. En vertu de ce traité, les parties avaient le droit de déployer des systèmes de défense antimissile balistique dans une seule de leurs régions. La Russie a déployé ces systèmes autour de Moscou, et les États-Unis autour de leur base ICBM basée à Grand Forks [Dakota du Nord].
Avec le Traité de réduction des armements stratégiques, le Traité ABM créait non seulement un climat de confiance, mais empêchait également l’une ou l’autre des parties d’utiliser inconsidérément des armes nucléaires, ce qui aurait mis en danger l’humanité, car le nombre limité de systèmes de défense balistique rendait l’agresseur potentiel vulnérable à une frappe de riposte.
Nous avons fait de notre mieux pour dissuader les Américains de se retirer du Traité et préserver l’équilibre stratégique. Tous nos efforts ont été vains. Les États-Unis se sont retirés du Traité en 2002. Même après cela, nous avons essayé de développer un dialogue constructif avec eux. Nous avons proposé de travailler ensemble dans ce domaine pour apaiser les inquiétudes et maintenir l’atmosphère de confiance. À un moment donné, j’ai pensé qu’un compromis était possible, mais ce n’était pas le cas. Toutes nos propositions, absolument toutes, ont été rejetées. Alors, nous avons dit que nous allions devoir améliorer nos systèmes de frappe modernes pour protéger notre sécurité. En réponse, les États-Unis ont déclaré qu’ils ne créaient pas de système de défense balistique mondial contre la Russie, qui était libre de faire ce qu’elle veut, et que les États-Unis présumeront que nos actions ne sont pas dirigées contre eux.
Les raisons de cette position sont évidentes. Après l’effondrement de l’URSS, la Russie, connue sous le nom d’URSS ou de Russie soviétique à l’étranger, a perdu 23,8% de son territoire national, 48,5% de sa population, 41% de son PIB, 39,4% de son potentiel industriel (presque la moitié de notre potentiel, je tiens à le souligner), ainsi que 44,6% de sa capacité militaire en raison de la division des forces armées soviétiques entre les anciennes Républiques soviétiques. L’équipement militaire de l’armée russe devenait obsolète et les forces armées étaient dans un état pitoyable. Une guerre civile faisait rage dans le Caucase, et des inspecteurs américains supervisaient l’exploitation de nos principales usines d’enrichissement d’uranium.
Pendant un certain temps, la question n’était pas de savoir si nous serions en mesure de développer un système d’armes stratégiques – certains se demandaient même si notre pays serait capable de stocker et de conserver en toute sécurité les armes nucléaires dont nous avons hérité après l’effondrement de l’URSS. La Russie avait des dettes considérables, son économie ne pouvait pas fonctionner sans des prêts du FMI et de la Banque mondiale, et il était impossible de soutenir la sphère sociale.
Apparemment, nos partenaires ont eu l’impression que dans le futur prévisible, il serait impossible pour notre pays de relancer son économie, son industrie, son industrie de défense et ses forces armées à des niveaux soutenant le potentiel stratégique nécessaire. Et si tel était le cas, [se disaient les Etats-Unis], il ne servait à rien de compter avec l’opinion de la Russie, et il était nécessaire de rechercher davantage l’ultime suprématie militaire unilatérale afin de dicter ses termes dans toutes les sphères à l’avenir.
Fondamentalement, cette position, cette logique, à en juger par les réalités de cette période, est compréhensible, et nous sommes nous-mêmes à blâmer. Pendant toutes ces années, les 15 années écoulées depuis le retrait des États-Unis du Traité sur les missiles anti-balistiques, nous avons constamment essayé de réengager les Etats-Unis dans des discussions sérieuses pour parvenir à des accords dans le domaine de la stabilité stratégique.
Nous avons réussi à atteindre certains de ces objectifs. En 2010, la Russie et les États-Unis ont signé le nouveau traité START, contenant des mesures pour poursuivre la réduction et la limitation des armes offensives stratégiques. Cependant, à la lumière des projets de construction d’un système mondial de missiles anti-balistiques, qui sont toujours en cours aujourd’hui, tous les accords signés dans le cadre du nouveau START commencent à devenir obsolètes, car tandis que le nombre de porteurs et d’armes est en train d’être réduit, l’une des parties, à savoir les États-Unis, permet une croissance constante et incontrôlée du nombre de missiles anti-balistiques, améliore leur qualité et crée de nouvelles zones de lancement de missiles. Si nous ne faisons rien, cela aboutira finalement à la rétrogradation complète du potentiel nucléaire de la Russie. Cela signifie que tous nos missiles pourraient simplement être interceptés.
Malgré nos nombreuses protestations et plaidoyers, la machine américaine a été mise en mouvement, et la bande transporteuse a avancé. De nouveaux systèmes de défense antimissile ont été installés en Alaska et en Californie. A la suite de l’expansion de l’OTAN à l’Est, deux nouvelles zones de défense antimissile ont été créées en Europe occidentale : une a déjà été créée en Roumanie, tandis que le déploiement du système en Pologne est maintenant presque achevé. Leur portée continuera à augmenter. De nouvelles zones de lancement doivent être créées au Japon et en Corée du Sud. Le système de défense antimissile américain mondial comprend également cinq croiseurs et trente destroyers qui, à notre connaissance, ont été déployés dans des régions proches des frontières de la Russie. Je n’exagère pas le moins du monde. Et ce processus s’accélère rapidement.
Qu’avons-nous donc fait, en plus de protester et d’avertir ? Comment la Russie répondra-t-elle à ce défi ? Voilà notre réponse.
Pendant toutes ces années, depuis le retrait unilatéral des États-Unis du Traité ABM, nous avons travaillé intensivement sur des équipements et des armes avancés, ce qui nous a permis de faire une percée dans le développement de nouveaux modèles d’armes stratégiques.
Permettez-moi de rappeler que les États-Unis sont en train de créer un système mondial de défense antimissile principalement pour contrer les armes stratégiques qui suivent des trajectoires balistiques. Ces armes forment la colonne vertébrale de nos forces de dissuasion nucléaire, tout comme pour les autres membres du club nucléaire.
En tant que tel, la Russie a développé, et travaille continuellement à perfectionner, des systèmes très efficaces mais à prix raisonnable pour vaincre la défense antimissile. Ils sont installés sur tous nos complexes de missiles balistiques intercontinentaux.
En outre, nous nous sommes lancés dans le développement de la prochaine génération de missiles. Par exemple, le ministère de la Défense et les entreprises de l’industrie des missiles et de l’aérospatiale sont en phase active de mise à l’essai d’un nouveau système de missiles doté d’un lourd missile intercontinental. Nous l’avons appelé Sarmat.
Sarmat remplacera le système Voevoda fabriqué en URSS. Son immense pouvoir était universellement reconnu. Nos collègues étrangers lui ont même donné un nom assez menaçant [Satan].
Cela dit, les capacités du missile Sarmat sont beaucoup plus élevées. Pesant plus de 200 tonnes, il a une phase de lancement courte, ce qui le rend plus difficile à intercepter pour les systèmes de défense antimissile. La portée du nouveau missile lourd, le nombre et la puissance de ses blocs de combat sont plus importants que ceux de Voevoda. Sarmat sera équipé d’un large éventail de têtes nucléaires puissantes, y compris hypersoniques, et des moyens les plus modernes d’échapper à la défense antimissile. Le haut degré de protection des lanceurs de missiles et les importantes capacités énergétiques offertes par le système permettront de l’utiliser dans toutes les conditions.
Pourriez-vous s’il vous plaît projeter la vidéo [voir ci-dessous à partir de 2,00]. [Applaudissements]
Source : http://en.kremlin.ru/events/president/news/56957
Via : sayed7asan.blogspot.fr/2018/03/vladimir-poutine-sur-les-n…
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr
Pour ceux qu’intéressent les implications des récentes révélations de Vladimir Poutine sur les nouveaux systèmes d’armement russes, je recommande de lire l’excellent article intitulé “The Implications of Russia’s New Weapon Systems” [« Implications des nouveaux systèmes d’armement russes », voir ci-dessous] d’Andrei Martyanov, qui offre une superbe analyse de ce que ces nouveaux armements signifient pour les USA et, particulièrement, pour l’US Navy. Ce que je veux faire ici [v À suivre] est quelque chose d’un peu différent, à savoir jeter un regard sur les conséquences plus particulièrement politiques de ces révélations.
Le Saker
Implications des nouveaux systèmes d’armements russes
Andrei Martyanov – The Unz Review – 5 mars 2018
Pendant la guerre russo-géorgienne d’août 2008, les opérations de la 58e armée russe ont été qualifiées de « contrainte à la paix ». Le terme est approprié, si on se rappelle ce qui était réellement en jeu. Les Russes ont gagné cette guerre et, de fait, contraint la Géorgie à adopter une humeur beaucoup plus paisible. En termes Clausewitziens, les Russes ont atteint l’objectif principal de la guerre en forçant l’ennemi à faire la volonté de la Russie. Les Russes, comme l’ont montré les événements des 19 dernières années, n’ont plus aucune illusion quant à la possibilité de quelque conduite civilisée que ce soit de la part de l’Occident en général, et moins encore de la part des États-Unis en particulier, qui continuent à se prélasser dans la bulle qui les isole de toutes les voix extérieures pouvant parler raison ou paix. Le bilan global américain pour les quelques dernières décennies ne requiert aucune espèce d’élaboration : c’est un record de désastres militaires et humanitaires.
Le discours du 1er mars 2018 de Vladimir Poutine à l’Assemblée Fédérale de Russie n’a pas traité des élections présidentielles russes qui arrivent, comme beaucoup le voudraient dans l’Occident obsédé par ces choses. Le discours de Poutine a eu pour sujet la contrainte des « élites » de l’Amérique, sinon à la paix, du moins à une espèce de santé mentale, étant donné qu’elles sont aujourd’hui complètement détachées des réalités géopolitiques, militaires et économiques d’un monde en train d’émerger. Comme ce fut le cas en Géorgie en 2008, la contrainte est fondée sur la puissance militaire. L’armée russe pré-Choigou, malgré toutes ses carences réelles ou supposées, a eu raison de l’armée géorgienne – entraînée et partiellement armée par les USA – en à peine 5 jours : la technologie, les troupes et l’art opérationnel de l’Armée russe étaient tout simplement meilleurs. À l’évidence, un tel scénario n’est pas possible entre la Russie et les États-Unis ; c’est-à-dire, à moins que le mythe de la supériorité technologique US vole en éclats.
Les élites du pouvoir américain, dont la majorité n’a jamais servi un seul jour sous les drapeaux, n’a jamais fréquenté aucune académie militaire sérieuse et dont l’expertise, en matière de technologies militaires et de questions géopolitiques s’est limitée à un ou deux séminaires sur l’armement nucléaire, et dans le meilleur des cas de figure, sur les efforts du Service de la Recherche du Congrès, ne sont tout simplement pas qualifiés pour saisir la complexité, la nature et l’application de la force militaire. Ils n’ont tout simplement aucun point de référence. Cependant, étant le produit de la culture pop-militaire, autrement connue sous les noms de porno-militaire et de propagande, ces gens – cette collection d’avocats, de « politologues », de sociologues et de journalistes, qui dominent la cuisine stratégique où cuisent en non-stop des doctrines géopolitiques et militaires délirantes – ne peuvent comprendre avec certitude qu’une seule chose : quand leurs pauvres chéris prennent un coup de pied aux fesses ou entre les deux yeux.
Le message de Poutine aux États-Unis a été extrêmement simple : il leur a rappelé le refus condescendant des USA de seulement prendre en considération la position de la Russie sur le traité ABM [« Traité sur les Missiles Anti-Balistiques »]. Comme l’a dit Jeffrey Lewis dans un moment de surprenante sobriété pour Foreign Policy Magazine :
La genèse réelle de la nouvelle génération de bizarre armement nucléaire de la Russie ne se trouve pas dans la toute récente Nuclear Posture Review, mais dans la décision de l’administration de George W. Bush en 2001 de se retirer unilatéralement du Traité sur les Missiles Anti-Balistiques, et dans l’échec bipartite des administrations Bush et Obama de s’engager de manière significative envers les Russes sur leur préoccupation quant aux « missiles de défense » américains. Poutine l’a clairement dit dans ses remarques : « Pendant toutes ces années, depuis le retrait unilatéral US du traité ABM, nous avons travaillé intensivement sur les équipements et les armes avancées qui nous ont permis d’opérer une percée en développant de nouveaux modèles d’armes stratégiques ». Ces percées technologiques sont là aujourd’hui. Hélas, nous n’avons jamais opéré les percées diplomatiques dont nous avions besoin.
Le message de Poutine a été clair : « Vous ne nous avez pas écouté alors, vous allez nous écouter maintenant ». Après quoi, il a poursuivi par ce qui ne peut être décrit que par « un Pearl Harbour militaro-technologique bute sur Stalingrad ». Les ramifications stratégiques des derniers systèmes d’armement présentés par Poutine sont immenses. En fait, elles sont historiques par nature. Bien entendu, beaucoup des « spécialistes » américains, comme il fallait s’y attendre, n’y ont vu que des fanfaronnades et les ont écartées avec dédain. C’est ce à quoi il fallait s’attendre de la part de la communauté des « experts » militaires US. D’autres n’ont pas été aussi dédaigneux et certains, même, ont subi un choc profond. L’impression générale, aujourd’hui, un jour après la présentation de Poutine, peut être décrite en termes simples de la façon suivante : le fossé entre les missiles des deux puissances est réel, et, en fait, il ne s’agit pas d’un fossé mais d’un véritable abîme technologique. Paradoxalement, cet abîme ne se situe pas là où beaucoup l’admettent – tels que le missile balistique Sarmat RS28 par exemple, dont l’existence et les principales caractéristiques sont plus ou moins connus depuis des années. C’est indéniablement une réussite technologique impressionnante qu’un missile balistique d’une portée pratiquement illimitée, également capable de trajectoires qui rendent inutile toute espèce de Défense Anti-Missile. Quand tout est dit, être attaqués du Pôle Sud via l’Amérique du Sud n’est pas une éventualité que l’armée US est capable d’affronter. Probablement pas pendant de très nombreuses années.
Le système russe d’armement planeur hypersonique M = 20+ appelé Avangard, qui est déjà produit en série, n’est pas non plus un développement inattendu – les USA ont leur propre programme, quoique pas encore performant, pour ce type d’armement, et ces idées étaient envisagées aux USA depuis la mi-2000, sous l’égide du PGS (= Prompt Global Strike « Frappe Rapide Globale »). Oui, ce sont là des réussites technologiques étonnantes de la part de la Russie –le terme « bizarre » qu’emploie Jeffrey Lewis servant d’euphémisme à « nous n’avons rien de comparable » – mais ce n’est même pas là que devrait être le choc réel. Plusieurs de mes articles sur cette ressource se sont focalisés précisément sur le secteur où les États-Unis sont lanterne rouge : les missiles de croisière, de toutes sortes. J’ai prédit, il y a bien des années, que le déclin militaire américain réel viendrait de là. Aujourd’hui, il est manifestement évident que la Russie détient un avantage militaro-technologique écrasant en matière de missiles de croisière et aéro-balistiques, et qu’elle a des décennies d’avance sur les USA dans ce champ d’action crucial.
Pendant que tous les pontes de l’« expertise » occidentale discutaient ces systèmes d’armement exotiques et indubitablement impressionnants destinés au largage d’armes nucléaires avec la plus grande précision sur n’importe quel point du globe, beaucoup de vrais professionnels ont tout à coup manqué d’air quand a été dévoilé le Poignard (Kinshal). Celui-là change véritablement la donne : géopolitiquement, stratégiquement, opérationnellement, tactiquement, et psychologiquement. On savait déjà depuis un certain temps que la Marine russe déployait un missile anti-navires 3M22 Zircon capable d’atteindre M=8+. Comparé à l’impressionnant Zirkon virtuellement non-interceptable par quelque défense aérienne que ce soit, le Kinzhal ne choque que par ses capacités. Celui-ci, qui est un missile anti-balistique conçu d’après le modèle des Iskander, pouvant atteindre M=10+, hautement manoeuvrable, d’une portée de 2000 kms et transporté par des MiG-31BM, vient de ré-écrire le manuel de la guerre navale. Il rend les grandes flottes de surface et leurs nombreux combattants parfaitement obsolètes. Non, vous n’avez pas mal lu : aucun système de défense anti-aérienne ou anti-missiles dans le monde, aujourd’hui (peut-être à l’exception du M-500 qui arrive, spécifiquement destiné à l’interception de cibles super-soniques) n’est capable de rien y faire, et il y a gros à parier qu’il faudra des décennies pour trouver l’antidote. Pour être très précis : aucun système de défense moderne ou envisageable, déployé aujourd’hui par aucune flotte de l’OTAN, ne peut intercepter ne fût-ce qu’un seul missile doté de ces caractéristiques. Une salve de 5 ou 6 de ces missiles garantit la destruction de tout CBG (carriers battle group, « groupe d’intervention porte-avions ») ou tout autre groupe de surface d’ailleurs, et tout cela sans même faire usage de munitions nucléaires.
L’utilisation d’une telle arme, surtout depuis que nous savons qu’elle est déjà déployée dans la Région Militaire Méridionale de Russie, est très simple : le point de largage le plus probable de missiles par les MiG-31 se trouvera dans les eaux internationales de la Mer Noire, fermant ainsi toute la Méditerranée Orientale aux navires ou groupes de navires de surface. La Russie est également en mesure de fermer complètement le Golfe Persique. Cette utilisation peut également créer une vaste zone d’exclusion dans le Pacifique, où les MiG-31BM de Yelizovo, au Kamtchatka, ou de la Base aérienne Centralnaya Uglovaya à Primorski Krai, seront capables de patrouiller à de très grandes distances sur l’océan. C’est remarquable, cependant, que la plateforme actuelle de lancement du Kinzhal soit le MiG31, indéniablement le meilleur intercepteur dans l’histoire. Il est évident que la capacité du MiG31 à atteindre de très grandes vitesses supersoniques (très au-delà de M=2) est un facteur-clé dans le lancement. Mais laissons de côté les processus de lancement de cette arme terrifiante. Les conséquences stratégiques du déploiement opérationnel de Kinzhal sont les suivantes :
– Il renvoie définitivement les porte-avions à une niche de simples projecteurs de puissance contre des adversaires faibles et sans défense et très éloignés de la zone maritime de la Russie, que ce soit en Méditerranée, dans le Pacifique ou l’Atlantique Nord. Cela signifie aussi une zone d’exclusion complète pour tous les 33 destroyers et croiseurs US équipés d’Aegis, qui ont une importance cruciale dans le Ballistic Missile Defense américain.
– Il rend les CBG classiques, considérés comme force de frappe contre un pair ou un quasi-pair, complètement obsolètes et inutiles; il rend également tout navire de combat de surface sans défense, indépendamment de ses capacités en défense anti-aérienne ou anti-missiles. Il annule complètement des centaines de milliards de dollars d’investissements dans ces plateformes et armements, qui ne sont plus rien d’autre, tout à coup, que des cibles sans défense. Toute la conception de la guerre air-mer, alias Joint Concept for Access and Maneuver in the Global Commons (JAM-GC), qui est la pierre angulaire de la domination mondiale américaine, devient simplement inutile, catastrophe à la fois doctrinale et financière
– Le contrôle des mers et l’interdiction maritime changent de nature et fusionnent. Ceux qui possèdent de telles armes possèdent littéralement de vastes espaces maritimes, qui ne sont limités que par la portée du Kinzhal et de ses transporteurs. Il enlève aussi tout soutien de surface aux sous-marins dans les régions concernées, les exposant ainsi aux patrouilles aériennes de l’ASW [Anti-Submarine Warfare, « guerre anti-sous-marine »] et aux navires de surface. L’effet est multiplicatif et profond.
La Russie a beaucoup de ces transporteurs : le programme de modernisation des MiG-31 en BM tourne à plein régime depuis plusieurs années déjà, les unités de l’Armée de l’Air de première ligne voyant arriver un nombre considérable de ces avions. On comprend très bien maintenant pourquoi cette modernisation a été entreprise : elle a fait des MiG31-BM des plateformes de lancement pour le Kinzhal. Comme le major-général de la Navy James L. Jones l’a exprimé en 1991, après la première guerre du Golfe : « Tout ce qu’il faut pour paniquer un groupe de bataille, c’est que quelqu’un jette un ou deux tonneaux de 50 gallons dans l’eau. » Le Kinzhal supprime efficacement toute force de surface non-suicidaire à des milliers de miles des côtes de la Russie et ôte toute signification à ses capacités. En langage profane, cela ne signifie qu’une chose : toute la composante de surface de l‘US Navy devient une force complètement creuse, tout juste bonne pour les défilés et les manifestations d’intimidation, proches ou dans les eaux de nations faibles ou sous-développées. Et cela peut être fait pour une infime fraction du prix astronomique des plateformes et armements US.
Il est très difficile, à ce stade de prédire entièrement les retombées politiques qu’aura, aux États-Unis, le discours de Poutine. Ce qui est facile à prédire cependant, c’est l’utilisation qui sera faite du cliché rebattu de l’asymétrie. L’utilisation de ce cliché ne correspondra pas à la réalité. Ce qui s’est produit le 1er mars de cette année, avec l’annonce et la démonstration des nouvelles armes russes, n’est pas asymétrique, c’était la prise en compte de l’arrivée définitive d’un paradigme complètement nouveau dans la guerre, dans la technologie militaire et, par voie de conséquence dans l’art stratégique et opérationnel. Vieilles règles et ancien savoir ont cessé d’être d’application. Les États-Unis n’étaient pas et ne sont toujours pas préparés à cela, en dépit du fait que de nombreux professionnels, y compris aux USA, avaient avertis des nouveaux paradigmes militaro-technologiques et mis en garde contre la complète myopie et l’hybris de l’Amérique dans tout ce qui touche au militaire. Comme le colonel Daniel Davies a été forcé de l’admettre :
« Quelque justifiée qu’ait été la fierté à une certaine époque, elle s’est rapidement transformée en déplaisante arrogance. Maintenant, c’est un véritable danger pour la Nation. Il n’y a peut-être pas de meilleur exemple de ceci que le système d’acquisitions dysfonctionnel du Pentagone. »
On peut prédire aujourd’hui, dans le contexte actuel de la démarche américaine en matière de guerre, qu’il n’y aura pas de réponse technologique sensée de l’Amérique à la Russie dans un futur prévisible. Les Américains n’ont tout simplement pas les ressources qu’il faut, mise à part la planche à billets, et feraient complètement faillite s’ils essayaient de s’y atteler. Mais le fait est, et les Russes le savent, que le discours de Poutine n’avait pas pour but de menacer directement les États-Unis qui, qu’on le veuille ou non, sont simplement sans défense contre la pléthore des armes hypersoniques russes. La Russie ne s’est pas donné pour but de détruire les États-Unis. Les actes de la Russie sont dictés par une seule nécessité : celle de pointer un fusil sur une brute épaisse, alcoolique et braillarde, qui joue du couteau dans un bar, pour la forcer à écouter ce que les autres ont à lui dire. En d’autres termes, la Russie amène le fusil dans une rixe à l’arme blanche, et il semble que ce soit la seule façon possible d’en user avec les États-Unis aujourd’hui.
Dans le cas hautement souhaitable où les mises en garde et la démonstration de la supériorité mililitaro-technologique russe auraient un effet, comme c’est l’intention russe depuis le début, quelque conversation de bon sens sur le nouvel ordre du monde pourrait enfin commencer entre des acteurs géopolitiques-clé. Le monde ne peut plus se permettre de laisser le champ libre à un état-voyou, plein de vide et mégalomane, qui ne sait pas ce qu’il fait et menace la stabilité et la paix du monde. L’hégémonie auto-proclamée de l’Amérique a pris fin là où les choses comptent pour tout hégémon réel ou supposé : dans le domaine militaire. Elle a pris fin depuis quelque temps déjà, il a juste fallu le discours de Poutine pour démontrer la pertinence du bon vieux truisme d’Al Capone, qu’on va plus loin avec une bonne parole et un fusil qu’avec une bonne parole toute seule. Après tout, la Russie a vraiment essayé de la bonne parole toute seule. Cela n’a pas marché et les États-Unis n’ont qu’eux-mêmes à blâmer pour cela.
Source : http://www.unz.com/article/the-implications-of-russias-ne…
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
À suivre :
Les commentaires politiques du Saker sur ce qui précède.
Pour ceux qui – en Europe surtout – n’auraient pas compris, Manlio Dinucci enfonce le clou :
L’art de la guerre
L’avertissement nucléaire de Poutine
Manlio Dinucci – il manifesto – 9 mars 2018
Traduction : Marie-Ange Patrizio
Le discours du président russe Poutine sur l’état de la nation, dédié aux questions internes et internationales, a suscité en Italie un faible intérêt politico-médiatique et quelques commentaires ironiques. Pourtant il devrait être écouté avec une extrême attention.
Évitant les périphrases diplomatiques, Poutine joue cartes sur table. Il dénonce le fait que dans les 15 dernières années les États-Unis ont alimenté la course aux armements nucléaires, en essayant d’acquérir un net avantage stratégique sur la Russie. Cela est confirmé même par la Fédération des scientifiques américains : grâce à des techniques révolutionnaires, les USA ont triplé la capacité destructrice de leurs missiles balistiques d’attaque nucléaire. En même temps –souligne Poutine – les USA, sortant du Traité ABM, ont déployé un système mondial de « défense anti-missiles » pour neutraliser la capacité russe de répondre à une première attaque nucléaire. Dans le sillage de l’expansion de l’OTAN à l’Est, ils ont installé des sites de missiles en Roumanie et en Pologne, tandis que d’autres systèmes de lancement (de missiles non seulement intercepteurs mais aussi d’attaque nucléaire) se trouvent sur 18 navires de guerre déployés dans des aires proches du territoire russe.
Plusieurs fois la Russie a averti les États-Unis et les états européens membres de l’OTAN que, en riposte à ce déploiement, elle allait adopter des contre-mesures. « Mais personne ne nous écoutait, donc maintenant écoutez-nous », prévient Poutine. Il passe ainsi au langage de la force, le seul à l’évidence qu’on comprend à Washington.
Après avoir rappelé qu’à la suite de l’écroulement de l’URSS la Russie avait perdu 44,6% de son potentiel militaire et que les USA et leurs alliés étaient persuadés qu’elle n’aurait plus pu le reconstruire, Poutine montre sur deux grands écrans les nouveaux types d’armes stratégiques développés par la Russie.
Un missile de croisière lancé depuis les airs armé de tête nucléaire, avec rayon d’action pratiquement illimité car alimenté à l’énergie nucléaire, une trajectoire imprévisible et la capacité de pénétrer à travers n’importe quelle défense anti-missile.
Les missiles Kinzhal (Poignard) et Avangard, à vitesse hypersonique (plus de 10 fois celle du son).
Le missile balistique intercontinental Sarmat de 200 tonnes sur plate-forme mobile, avec une portée de 18.000 Km, armé de plus de 10 têtes nucléaires qui manoeuvrent à la vitesse hypersonique pour échapper aux missiles intercepteurs.
Un drone sous-marin plus rapide qu’une torpille qui, alimenté à l’énergie nucléaire, parcourt des distances intercontinentales à grande profondeur pour atteindre des ports et fortifications côtières avec une tête nucléaire de grande puissance.
Poutine révèle les caractéristiques de ces armes car il sait que les États-Unis sont en train de développer des armes analogues et qu’il veut les avertir que la Russie est désormais à leur niveau ou à un niveau supérieur.
Cela confirme que la course aux armements nucléaires se joue non pas sur la quantité mais, de plus en plus, sur la qualité des armes, c’est-à-dire sur le type de vecteurs et sur les capacités offensives des têtes nucléaires. Cela confirme en même temps le péril croissant que nous courons en ayant sur notre sol des armes nucléaires et des installations stratégiques étasuniennes, comme le MUOS et le JTAGS en Sicile.
Le ministre des Affaires étrangères russe Lavrov dénonce : « Les États européens non-nucléaires membres de l’OTAN, violant le Traité de non-prolifération, se trouvent entraînés par les USA à l’utilisation d’armes nucléaires tactiques contre la Russie ». L’avertissement est clair, y compris pour l’Italie. Mais aucun des principaux partis n’en a pris acte, en effaçant de la campagne électorale, avec une sorte d’accord tacite, toute référence à l’OTAN et aux armes nucléaires. Comme si cela n’avait rien à voir avec notre avenir et avec notre vie même.
Édition de vendredi 9 mars 2018 de il manifesto
[Pour des raisons éditoriales, la rubrique de mardi 6 mars de Manlio Dinucci est publiée dans il manifesto ce vendredi 9 mars ]
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Nous empruntons cet échantillon au Saker
États-Unis : des sénateurs démocrates réclament d’urgence un dialogue stratégique avec la Russie
RT en français – 9 mars 2018
La description de l’arsenal militaire russe faite par Vladimir Poutine début mars a poussé un groupe de sénateurs démocrates à militer pour l’ouverture d’un dialogue stratégique entre Washington et Moscou, en vue d’éviter tout conflit.
Dans une lettre publiée le 8 mars, les sénateurs démocrates américains Edward Markey, Jeff Merkley, Dianne Feinstein et l’indépendant Bernie Sanders ont appelé le secrétaire d’État américain Rex Tillerson à nouer d’urgence « un dialogue stratégique » avec la Russie.
Une prise de position à rebours des habituelles sorties du parti démocrate, que les sénateurs justifient par l’évocation du président russe de « plusieurs nouvelles armes nucléaires », notamment des missiles à longue portée et des drones sous-marins, lors de son discours devant le Parlement le 1er mars.
Sans revenir sur le discours désormais bien rodé des démocrates – qui accusent, toujours sans l’ombre d’une preuve, la Russie d’ingérence lors des élections américaines de 2016 – les sénateurs souhaitent que Washington et Moscou se rassemblent à la table des négociations pour discuter et éviter ainsi tout conflit potentiel. « C’est en raison de ces divergences politiques, et non malgré elles, que les États-Unis devraient d’urgence s’engager avec la Russie pour éviter les erreurs de calcul et réduire la probabilité d’un conflit », écrivent ainsi les sénateurs.
Ces derniers s’inquiètent notamment du fait que certaines des armes nucléaires russes présentées par Vladimir Poutine ne soient pas couvertes par le Traité sur la réduction des armes stratégiques, communément appelé le New START (pour Strategic Arms Reduction Treaty), et souhaitent donc élargir cet accord pour les y inclure.
Dans son discours du 1er mars, le président russe Vladimir Poutine avait justifié le développement de ces nouvelles armes comme une réponse au retrait des États-Unis du traité de réduction des armements stratégiques en 2002 et au déploiement de systèmes antimissiles en Europe de l’Est et en Corée du Sud. Pour Moscou, le développement du bouclier antimissile américain dans différentes régions du monde est à même de violer la parité stratégique et nucléaire entre les deux puissances. Ces nouvelles armes russes viendraient donc rétablir un équilibre brisé par Washington.
Source : https://francais.rt.com/international/48593-etats-unis-se…
On vous avait promis des vagues. En voici déjà une médiatique.
Russie-OTAN : la fin du temps de latence
Fernand Le Pic – ANTIPRESSE – 10 mars 2018
La Russie a annoncé au monde qu’elle disposait d’armes qu’aucune armée du monde ne pouvait contrer. Face à cette information qui signifie un tournant géostratégique considérable, nos responsables politiques et médiatiques se taisent ou se gaussent. Est-ce bien raisonnable ?
Lors de son allocution annuelle devant le parlement fédéral russe du 1er mars dernier, le Président Vladimir Poutine a donc présenté de nouveaux types d’armements stratégiques, produits par les ingénieurs de son pays. Qu’ils soient destinés à se mouvoir dans l’atmosphère, à travers l’espace ou sous les mers, leurs performances sont hors normes: vitesse hypersonique, allant pour certaines jusqu’à 20 fois la vitesse du son, portée illimitée grâce à des propulseurs nucléaires miniaturisés, hypermaniabilité, furtivité, etc. De quoi rendre inopérants tous les systèmes de défense antimissiles en fonction à ce jour, en particulier américains. Le message est très clair : non seulement les Russes ont pris une longueur d’avance technologique sur les États-Unis, mais leurs armes ont des capacités offensives qui ne permettront pas à Washington de les parer en cas de guerre. Et pour bien marquer les esprits, Vladimir Poutine a fait projeter une animation dans laquelle une volée de ses missiles s’abat sur la Floride, et pas n’importe où. La cible qu’on y distingue très clairement se situe dans la région de Tampa, où sont installés plusieurs centres névralgiques vitaux du complexe militaire américain, tous regroupés sur la base aérienne de MacDill. Il s’agit en particulier du quartier général du CENTCOM (Commandement de la « région Centre »), c’est-à-dire l’état-major interarmes conduisant à distance les opérations militaires du grand Moyen-Orient. La zone en question s’étend, au sud, de l’Égypte au Kenya, et remonte en diagonale vers le nord jusqu’au Kazakhstan, c’est-à-dire aux frontières de la Russie. Elle inclut les théâtres des guerres ouvertes du moment au Yémen, en Syrie, en Irak et en Afghanistan, outre l’Iran et le Pakistan. Plus de 510 millions de personnes y vivent, réparties dans 20 pays, à la merci d’un ordre létal donné, demain, par le général quatre étoiles Joseph Votel, grand chef de ce CENTCOM. Celui-là même que le président turc Erdoğan avait accusé d’avoir soutenu le putsch avorté contre lui en 2016.
MacDill abrite aussi le quartier général du Commandement des opérations spéciales des États-Unis (SOCOM) ainsi que le commandement central du Corps des Marines (COMUSMARCENT), outre une vingtaine d’autres unités allant de la cyberguerre aux prestations médicales, en passant par le génie civil et la gestion mondiale des carburants de l’US Air Force.
Un chakra militaire anéanti
Si ce véritable chakra militaire est présenté aussi ouvertement comme une cible acquise, il y a fort à parier que ce n’est pas du bluff. D’autant que Vladimir Poutine l’a dit mot pour mot, s’adressant directement aux États-Unis et à tous ses affidés : « Ce que je dis n’est pas du bluff, croyez-le, réfléchissez bien maintenant, cessez de perdre votre temps ». Lui qui est si peu disert, surtout en matière militaire, ne mériterait-il pas d’être pris au mot ? En ce 1er mars 2018, non seulement il expose mais il tance : « Personne ne voulait nous parler sur le fond, personne ne voulait nous écouter. Maintenant, vous allez nous écouter ! »
S’il dit vrai, si véritablement son armement de nouvelle génération est « unique au monde et n’est égalé par nul autre », son discours ne marquerait-il pas un tournant historique dans les rapports de forces géostratégiques ? N’est-ce pas l’annonce officielle de la fin du temps de latence postsoviétique ?
Si tel est le cas, comment peut-on s’expliquer le silence assourdissant des chefs d’État occidentaux? Angela Merkel est la seule à s’être fendue d’un communiqué laconique, relatant sa brève conversation téléphonique (sur écoute de la NSA) avec Donald Trump, au cours de laquelle ils se seraient simplement dits « inquiets ».
Inquiets de quoi ? D’une attaque des Russes ? Poutine a répété des centaines de fois et encore dans ce discours, qu’il ne prendrait aucune initiative offensive. Inquiets d’une contre-attaque des Russes alors ? Mais dans ce cas, qui les aurait attaqués en premier ? Les Américains seuls ou accompagnés d’une nouvelle grande armada de la « Communauté internationale » ? Mais quel résidu d’information tronquée le peuple aurait-il encore le droit de glaner à partir de cette énigmatique « inquiétude » N’est-ce pas le rôle de la presse d’aider le bon peuple à en demander des comptes précis à ses princes ?
Quant à Emmanuel Macron, on aura beau chercher dans les communiqués officiels de l’Élysée : nada, rien, walou ! Pas une ligne sur le discours de Moscou. Certes, Macron a bien eu, lui aussi, sa conversation téléphonique sur écoute avec Trump, mais pour évoquer la Syrie et le sort des Casques blancs, pas officiellement pour parler du discours de Poutine. Évoquer une telle « inquiétude » de la bouche de son président, serait-il déjà trop risqué pour la France ? Serait-elle en passe de glisser en chambre de réveil, cette France depuis trop longtemps comateuse ? Quant aux autres chefs d’État européens, idem : silence radio absolu. Pourtant, ils ne se privent pas d’entraîner leurs pilotes d’élite à des attaques nucléaires aériennes tactiques contre la Russie. Nom de code de ces exercices de fin du monde : « Steadfast Noon ». Le dernier a eu lieu en octobre 2017. Y batifolèrent les forces aériennes stratégiques belges (depuis la base de Kleine Brogel), allemandes (depuis la base de Büchel, où sont justement stockées les bombes nucléaires tactiques américaines B61), italiennes, hollandaises et bien sûr américaines. On y a même aperçu des Gripen tchèques et des F-16 polonais.
L’indice d’une guerre nucléaire de basse intensité
Et si c’était justement cela, l’immonde cachotterie : une attaque nucléaire tactique de faible puissance, histoire de contaminer un no-man’s land, de débiter de fines cicatrices radioactives et bien infranchissables pour quelques siècles, dans le Donbass ou mieux, en Syrie ? Tiens donc ! C’est justement contre cela que Poutine a le plus sérieusement mis en garde l’Occident : si une attaque nucléaire, même de très faible intensité, devait se produire contre un allié de la Russie, cela équivaudrait à une attaque nucléaire de pleine capacité contre la Russie elle-même et se traduirait par une riposte nucléaire immédiate. Voilà qui n’est pas rien, au moment même où le président de la Russie affirme que ses armes atteindront leur cible, ce qu’en fait on savait déjà.
Eh oui, la Russie dispose de missiles hypersoniques opérationnels depuis 1997, les Topol-M. Leur dernière version trace déjà à 26’400 km/h ! Les États-Unis ont bien tenté de développer des systèmes d’interception, comme le Ground-Based Midcourse Defense (GMD), censé intercepter ces missiles à mi-parcours depuis l’Alaska et la Californie. Mais ce joujou à plus de 40 milliards de dollars est loin d’être efficace. Il n’est équipé à ce jour que d’une quarantaine d’intercepteurs et leur taux de réussite est de 25 %. Autrement dit, il faut quatre intercepteurs pour un missile balistique russe (ou chinois). Par conséquent, la capacité réelle d’interception du GMD se limite à 11 missiles balistiques tirés sur les États-Unis. Or la Russie en possède plus de mille. Les États-Unis ne résisteraient donc pas à un tir de barrage. Et voici à présent que Poutine leur assène qu’avec un seul de ses nouveaux engins, par exemple le RS-28 Sarmat, il peut atteindre le même résultat : passer et toucher.
De tout cela n’a émergé aucun débat public, aucune interpellation parlementaire, aucune demande de reddition de comptes sur les projets morbides des généraux américains et otaniens, tous plus étoilés les uns que les autres. Quant à accepter l’invitation de Poutine à négocier d’une nouvelle configuration sécuritaire, économique et culturelle pour l’humanité : vous n’y pensez pas, ma bonne dame !
On se contente de persifler, de réduire cette allocution d’une importance capitale à de la propagande électorale en vue du scrutin présidentiel russe du 18 mars prochain, pourtant joué d’avance. On badine avec des analyses sémantiques d’entomologistes pour y trouver le sédiment d’un fond nostalgique soviétisant. Et si nécessaire, on organisera des effets de contre-annonce du type longueur de jupe de Madame Macron®, héritage de Johnny ou promenade à dos d’éléphant au pays des Maharajas. Au pire, une catastrophe naturelle, un attentat ou une chute boursière feront l’affaire.
Article de Fernand Le Pic paru dans la rubrique « Angle mort » de l’Antipresse n° 119 du 11/03/2018.
Arpenteur d’Angles morts à l’ANTIPRESSE. Suivez mes trouvailles sur antipresse.net.
Pendant qu’on y est.
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C’est là :
https://antipresse.net/drone/abonnement/?mc_cid=da5b5c923…
Mis en ligne le 11 mars 2018.