JUSTICE – Les soucis s’enchaînent pour Nicolas Sarkozy. Quelques jours seulement après sa mise en examen dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Le Monde révèle ce jeudi 29 mars que l’ancien président de la République est renvoyé en correctionnelle dans l’affaire dite des écoutes.
En clair, les trois juges d’instruction ordonnent qu’il soit jugé pour des faits de corruption et trafic d’influence; ils suivent les réquisitions très virulentes du Parquet national financier (PNF). C’est la deuxième fois qu’un procès est réclamé à son encontre; la première est liée au dépassement de ses comptes de campagne de la présidentielle 2012 dans le cadre de l’enquête sur Bygmalion. Il peut cependant faire appel de cette décision comme il l’a fait dans le premier cas; son procès n’est donc pas automatique.
Dans un communiqué, ses avocats ont confirmé qu’il comptait bien faire appel. « Nicolas Sarkozy fera valoir ses droits en saisissant la chambre d’instruction, en attendant sereinement le résultat de la requête en nullité. Il ne doute pas qu’une fois encore, la vérité finira par triompher », écrivent Pierre Haïk et Jacqueline Laffont.
De l’affaire libyenne à l’affaire Bettencourt
Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy qui avait une ligne téléphonique au nom de Paul Bismuth est accusé -avec son avocat Thierry Herzog- d’avoir demandé des informations confidentielles (liées à l’affaire Bettencourt) à un magistrat de la cour de Cassation (le juge Gilbert Azibert) en échange de son appui pour une promotion à Monaco qu’il n’a finalement pas obtenue.
C’est en le plaçant sur écoute dans l’affaire libyenne que les juges sont tombés sur ce dossier; en écoutant sa ligne officielle, les enquêteurs s’étaient aperçu que les deux hommes échangeaient sur une autre ligne. « Certains de bénéficier de la clandestinité qu’elle devait leur procurer, Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont abordé ensemble les moyens d’obtenir des informations privilégiées sur une instance en cours devant la Cour de cassation, portant, dans le cadre de l’affaire dite Bettencourt instruite à Bordeaux, sur la validité de la saisie des agendas appartenant à Nicolas Sarkozy », écrivaient le procureur du PNF.
S’il n’obtient pas gain de cause lors d’éventuels appels de la décision du jour, Nicolas Sarkozy devra s’en expliquer devant un tribunal. Il risquerait alors dix ans de prison et 150.000 euros d’amende.
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