Editions Démocrite <democrite@neuf.fr |
| |
Royaume UniL’affaire Skripal pour des Nuls
Le 4 mars 2018, Sergueï Skripal et sa fille Youlia ont été trouvés inanimés sur un banc public à côté de la rivière Avon, au centre commercial de Malting’s à Salisbury, au Royaume-Uni. En 2006 en Russie, Sergueï Skripal avait été condamné à 13 ans de réclusion pour haute-trahison au profit du Royaume-Uni. Il avait été échangé en 2010 contre des agents russes.Le 12 mars 2018, huit jours après l’incident, Theresa May livrait un ultimatum à la Russie, l’accusant qu’il était «hautement probable»1 que celle-ci était derrière l’empoisonnement des Skripal avec un agent neurotoxique militaire de provenance russe de type «Novitchoc». Suite de quoi, le 14 mars 2018 le Royaume-Uni expulsait 23 diplomates russes et «invitait» d’autres pays alliés, amis, vassaux et larbins, à en faire de même. Cette affaire diplomatiquement aussi dramatique qu’injustifiée a eu pour conséquence l’expulsion de part et d’autre, de près de 300 diplomates.Le 3 avril, soit 30 jours plus tard, le directeur du Laboratoire de science et de technologie de la défense (DSTL) à Porton Down, Gary Aitkenhead informait la presse avoir identifié l’agent neurotoxique utilisé contre les Skripal comme de type «Novitchoc», mais déclara n’être pas en mesure de prouver qu’il avait été fabriqué en Russie, ni même ailleurs2.Aux dernières nouvelles (aujourd’hui le 7 avril 2018), la santé de Youlia Skripal s’améliore quotidiennement ainsi que – selon elle – celle de son père.Alors comment Theresa May a-t-elle pu connaître le type, la provenance et le coupable en une semaine alors qu’il a fallu un mois à ses experts en poisons militaires pour confirmer le type de poison, tout en étant incapables de certifier qui et où il aurait été fabriqué? Faut-il en conclure, qu’en toute probabilité, elle avait une grande avance sur ces experts chimistes gouvernementaux quant à l’identification du poison, et qu’elle possédait aussi un antidote adéquat, qui «les aurait sauvé».Les deux chats et les deux cochons d’Inde de Skripal n’avaient pas été affectés3. Par conséquent leur empoisonnement aurait-eu lieu au cours des quatre heures qui ont suivi leur départ de la maison. Ils ont passé un peu de temps au pub Bishop’s Mill puis sont allés manger dans la pizzeria Zizzi’s – qui depuis reste fermée pour des raisons de «précaution». à se demander comment les autorités ont fait pour connaitre l’itinéraire des Skripal alors que ceux-ci étaient inconscients?Le «Novitchok» est un poison de guerre, tout ce qu’il y a de plus létal, de masse, à effet immédiat et très difficile à administrer à des doses infimes et ciblées.Le docteur Vil Mirzayanov4 est un chimiste russe qui a contribué à la fabrication du «Novitchok». Après avoir purgé sa peine, lui aussi, pour haute trahison, il a émigré aux états-Unis dont il a pris la nationalité. Il a écrit un livre State Secrets (Secrets d’état) où il décrit la fabrication et donne la formule du poison «Novitchok». De ce fait un certain nombre de pays ont pu le fabriquer, dont l’Iran – qui, comme le règlement l’exige, l’avait bien déclaré auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW).Par ailleurs un de ses collaborateurs du Dr Vil Mirzayanov, le professeur Leonid Rink est connu pour avoir vendu des doses à la mafia lettonne5, entre autres. Hilary Clinton, lorsqu’elle était secrétaire d’état était intervenue pour minimiser les discussions à propos de ce poison6.Dans un premier temps nous voulons exprimer notre commisération – bien que quelque peu hypocrite – aux états larbins de l’Est européen qui soumis à des pressions ont été forcés d’adhérer au prétexte absurde fourni par le Royaume-Uni et d’expulser, pour la forme, un diplomate russe. Avec le temps qui passe ce prétexte tombe en lambeaux et ces pays se sentiront de plus en plus humiliés et abusés. Toléreront-ils qu’un tel épisode se reproduise. Il est peu probable que le souvenir de cette humiliation, partagé avec les autres pays Occidentaux – ceux qui ont renvoyé plus d’un diplomate russe – n’affectera pas non seulement leurs relations avec le Royaume-Uni mais également celles qu’ils entretiennent entre eux. Nous doutons que même la Pologne, aussi antirusse qu’elle puisse l’être, ne se laisserait entrainer et humilier une nouvelle fois à l’appel des sirènes britanniques.Une autre question se pose: Comment le Royaume-Uni a-t-il pu être aussi stupide – gonflé semble-t-il par un sens démesuré de son importance et de ces capacités – pour prendre leurs amis, leurs vassaux, leur larbins et le monde entier pour des demeurés avec une histoire qui dès le départ ne tenait pas la route et se perd de plus en plus dans un brouillard de déclarations mensongères provenant de politiques menteurs, ignares et d’avérés doubles et triples agents.Bien que le père et la fille Skripal, prêtent leur nom, en tant que «martyrs présumés», ils ne sont pas d’une importance centrale. Ce rôle-là, pour essayer de prendre l’histoire, par le bon bout, nous ramène à Christopher Steele. Celui-ci travaille pour le MI6, le service des renseignements britanniques. Sa société employait Sergueï Skripal, avec lequel il avait des relations étroites, même semble-il, personnelles.Christopher Steele était, le principal informateur de la Campagne nationale du parti Démocrate (DNC) étasunien pour l’élection de Hilary Clinton, ayant engagé une cabale – qui fait encore rage – contre Trump, l’accusant d’avoir des liens avec la Russie. Le dossier que Steele a fourni au DNC comprend des accusations dont l’une d’elles accuserait Trump lors d’une visite à Moscou, d’avoir, dans la suite présidentielle de l’hôtel Ritz-Carlton, fait uriner des prostitués sur le lit où Obama et sa femme auraient dormi7. Une telle assertion est non seulement vulgaire au possible, mais totalement inimaginable. Comment peut-on croire qu’un homme politique puisse être aussi stupide pour s’engager dans de telles perversités de plus en territoire étranger à savoir en Russie!! Une telle assertion à notre avis disqualifie la crédibilité de Christopher Steele, mais n’a pas empêché la DNC de se servir8 de ces «contributions». En examinant plus en détail les divulgations et les ramifications on s’aperçoit que le gouvernement britannique, MI6 et ses agents sont lourdement impliqués dans la campagne anti-Trump que mènent Clinton et «l’état profond» étasunien, mais nous n’allons pas nous perdre dans ce méandre.Si donc cette campagne avait pour objet d’influencer les élections présidentielles russes, de raffermir les liens entre membres de l’OTAN pour la prochaine réunion contre la Russie, d’endommager la tenue de la Coupe du monde de football devant se dérouler cet été ou d’entraver la construction du gazoduc Nord Stream 2 et de semer la discorde entre pays en Europe, elle a fait long feu. Elle n’a pas pu survivre le temps nécessaire pour faire des dégâts plausibles et son effondrement contre-carre vigoureusement les effets recherchés aussi bien à l’étranger qu’à l’intérieur. La côte diplomatique du Royaume-Uni est tombée bien bas et le trio Theresa May, Boris Johnson et Gavin Williamson – entourés de leur meute de caniches conservateurs et même de quelques travaillistes – sont devenus un embarras politique et la risée du monde. Quand leurs «amis» les achèveront-ils? Alexandre MOUMBARIS Le 7 avril 2018 Note1. Theresa May has given Vladimir Putin’s administration until midnight on Tuesday to explain how a former spy was poisoned in Salisbury, otherwise she will conclude it was an “unlawful use of force” by the Russian state against the UK.https://www.theguardian.com/uk-news/2018/mar/12/russia-highly-likely-to-be-behind-poisoning-of-spy-says-theresa-may/ Entretemps la culpabilité de la Russie était: «accablement vraisemblable», «hautement plausible», «presque sans aucun doute», «sans autre explication plausible», «presque certainement à blâmer», «la haute vraisemblance de la responsabilité russe», «en toute probabilité la Russie est la perpétratrice» https://www.rt.com/news/423456-unsc-skripal-vassily-nebenzia/ 2. https://fr.sputniknews.com/international/201804031035788074-skripal-substance-porton-down/3. – Nous savons depuis que les vraies victimes dans la maison scellée, étaient le chat «Nash van Drake», euthanasié et incinéré à Porton Down, et les deux cochons d’Inde morts de faim et de soif.4. Le même Vil Mirzayanov qui déclarait l’indépendance du Tatarstan lors d’un meeting spécial des Milli Mejlis du peuple Tatar le 20 décembre 2008 dont il se proclamait chef de gouvernement.https://kazbeginews.wordpress.com/2009/10/12/the-declaration-of-independence-of-tatarstan/https://day.kyiv.ua/en/article/topic-day/21st-century-colonialism/ 5. https://news.postimees.ee/4452469/nerve-agent-affair-had-connection-with-estonia/ 6. http://www.moonofalabama.org/2018/03/clinton-state-department-discouraged-novichok-discussion.html/7. https://www.joe.co.uk/news/report-claims-donald-trump-allegedly-ordered-golden-shower-on-obama-hotel-bed-106744 8. En substance, ses informations sont encore moins crédibles que l’affaire Pizzagate qui accusait le directeur de campagne de Hilary Clinton, John Podesta d’être impliqué dans une affaire de pédophilie. Quelque part l’affaire Skripal serait peut-être la réponse de la bergère au berger. democrite@neuf.frhttp://dossiersdubip.wordpress.com/ éditions Démocrite,6, rue du Haras,Juvigny /s Andaine61140 JUVIGNY VAL D’ANDAINE00 33 2 50 75 62 03Le tarif des abonnements (France et étranger) à la revue Dossiers du BIP (publié par les Editions Démocrite) est de :40€ pour 12 numéros, 20€ pour 6 numéros, 10€ pour 3 numéros. Pour les retraités, les étudiants… le tarif est de :24€ pour 12 numéros, de 12€ pour 6 numéros et de 6€ pour 3 numéros
Articles similaires