Le 28 mars dernier, à Paris, une marche blanche en hommage à Mireille Knoll, octogénaire de confession juive assassinée, s’est tenue à Paris le 28 mars à l’initiative notamment du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Des membres de la Ligue de défense juive (LDJ), qui manifestaient également, ont à cette occasion, protégé le député Front national (FN) Gilbert Collard ainsi que Marine Le Pen.
Depuis, nombreux sont les articles de journaux qui évoquent cette « Ligue de défense juive », mouvement considéré comme proche de la droite radicale israélienne et qui se définit comme voulant protéger les Juifs de France, face à l’antisémitisme, et œuvrant pour la défense d’Israël. Si beaucoup de journalistes ont rédigé des articles à ce sujet, aucun — comme à chaque fois qu’un mouvement échappe aux grilles d’analyse médiatique traditionnelle — n’aura pris la peine de les interroger, pour savoir qui ils sont.
C’est donc ce que nous avons voulu faire, puisque le premier travail du journaliste, avant de parler d’un mouvement, d’un groupe, devrait être d’interroger ses membres pour savoir qui ils sont, ce qu’ils pensent, ce qu’ils revendiquent. Qu’est-ce que la Ligue de Défense juive ? Que revendiquent ses membres ? Pourquoi ont-ils protégé des membres du Front national, parti avec lequel ils se sont pourtant affrontés par le passé ? Quelle est leur vision de l’évolution de la société française et leur ressenti par rapport à la communauté juive de France ? Quid des atteintes à la liberté d’expression dans l’hexagone ? Réponses ci-après.
Breizh-info.com : Tout d’abord, qu’est-ce que la Ligue de défense juive ? Qu’est-ce qui la différencie du Bétar par exemple ?
LDJ Paris : La Ligue de Défense juive est un mouvement d’autodéfense avec plusieurs objectifs :
- La protection de la communauté juive et la défense d’Israël le seul état juif, sont nos mots d’ordre. La LDJ assure très souvent la protection d’édifices religieux et d’événements liés au judaïsme ou à Israël.
- La lutte contre l’antisémitisme et (donc) l’antisionisme à travers différentes actions.
- Au quotidien, nous aidons les Juifs de France ayant subi une agression antisémite via un soutien psychologique et parfois physique. La police ne peut parfois assurer cela, nous prenons donc les devants.
- Idéologiquement et sur le terrain, le Bétar et la LDJ sont souvent présentés comme une seule entité. Ce qui nous différencie, c’est surtout l’origine politique de nos deux mouvements. Le Bétar était, de base, le mouvement de jeunesse fondé par le sionisme laïc révisionniste (autrement dit, du Likoud, le parti de droite actuellement au pouvoir en Israël). La LDJ, c’est le mouvement fondé sur l’idéologie du Rabbin Meïr Kahane, bien plus ancré à droite sur l’échiquier politique israélien.
Breizh-info.com : On lit partout que votre mouvement est interdit en Israël, classé comme organisation terroriste (idem aux USA). Qu’est-ce qui explique votre existence en France ?
LDJ Paris : Si la Ligue de défense juive a certes été interdite pour des faits de violences aux États-Unis, il faut savoir que notre organisation n’a jamais été interdite en Israël, n’en déplaise à certains médias qui amalgament l’interdiction de la LDJ en Israël (ce qui est faux) et l’interdiction du Kach, parti politique créé par le Rav Meïr Kahane, qui est aussi le fondateur de la Jewish Defense League. Si la LDJ n’est pas réellement active en Israël, c’est qu’elle n’a jamais été réellement créée malgré des camps d’entrainements non officiels.
Cela dit, d’autres organisations semblables à la LDJ (et notamment Lehava) sont ancrées dans la population israélienne. Quant à ce qui explique notre présence en France ? On ne va pas épiloguer longtemps là-dessus. C’est l’antisémitisme. Tout simplement ! Tant que les actes antisémites n’auront pas définitivement cessé en France et tant que les Juifs de France ne se sentiront pas en sécurité dans nos rues, nous serons là ! Nos ennemis le savent, nous ne laisserons jamais en paix les agresseurs antisémites.
Breizh-info.com : Vous avez récemment fait les choux gras de quelques journaux pour avoir assuré la sécurité de Marine Le Pen et de Gilbert Collard lors de l’hommage à Mireille Knoll. Pourquoi êtes-vous intervenus officiellement ? N’y a-t-il pas là un changement fondamental par rapport à la stratégie de votre mouvement il y a quelques années ?
LDJ Paris : Comme expliqué lors d’un récent communiqué, alors qu’il était pris d’assaut par une horde de gauchistes, nous avons en effet pris soin de défendre Maître Gilbert Collard lors de la marche blanche pour Mireille Knoll, comme nous l’aurions fait pour tout autre homme ou femme politiques (et ce qu’importent les clivages politiques) ou comme n’importe quel autre citoyen lambda qui défendrait ouvertement Israël et les Juifs de France.
Quant à la stratégie de notre mouvement, comme vous dites, elle n’a pas tant changé. La LDJ n’adhère à aucun parti politique. Si un homme politique, peu importe où il se situe dans l’échiquier du gouvernement, défend les Juifs de France et Israël face au mensonge « palestinien », il aura notre appui.
Breizh-info.com : Comment votre geste est perçu dans la communauté juive à Paris ? Il semblerait qu’une partie des manifestants ne vous approuvait pas…
LDJ Paris : Aucune organisation, quelle qu’elle soit, ne fait l’unanimité. Contrairement à d’autres associations, nous n’avons jamais prétendu représenter la communauté. Ce n’est ni notre but ni notre rôle ! Certaines voix s’élèvent quelquefois contre la LDJ. Ces voix sont celles des rares Juifs de gauche (les Juifs de France penchant très majoritairement vers les partis de droite) que les médias, principalement de gauche, veulent mettre en avant. Eux représentent encore moins la communauté juive. Cela dit, de très nombreuses voix juives et non-juives applaudissent notre présence et nos actions. C’est le cas d’une majorité de Juifs que les médias ne montrent pas forcément. Il suffit de voir les commentaires des Juifs de France à travers nos pages sur les réseaux sociaux.
Breizh-info.com : Qu’est ce qu’ont en commun avec vous une partie de la droite ou de l’extrême droite française aujourd’hui ?
LDJ Paris : En commun ? Sûrement l’avis très tranché de leurs adhérents quant à l’islamisation dangereuse de la France, de l’immigration clandestine, du terrorisme. Ces trois points sont d’ailleurs étroitement liés. Ces points sont une menace pour l’avenir de la France et des Français et donc des Juifs qui sont une cible privilégiée comme on l’a vu avec Sébastien Sellam, Ilan Halimi, les victimes de la tuerie à l’école juive de Toulouse ou encore à l’Hyper Cacher. Plus récemment, cette année encore avec les meurtres de Sarah Halimi et de Mireille Knoll.
Breizh-info.com : Quelle est votre perception du sentiment général au sein de la communauté juive en France aujourd’hui ? Se sent-elle menacée, et si oui, par qui ? (Anne Hidalgo évoque le danger antisémite à travers des noms de rue…)
LDJ Paris : Le sentiment général, qui est par ailleurs justifié, de terreur qui règne au sein de la communauté juive de France aujourd’hui mène au repli communautaire. Parfois même à une paranoïa. En effet, les juifs se sentent menacés. Cela dit, aujourd’hui, le bourreau est essentiellement musulman. La journaliste auteur du livre L’Affaire Sarah Halimi, Noémie Halioua, rappelait récemment que l’antisémitisme d’extrême droite est résiduel. Il tend vers sa disparition. En tout cas, il n’a pas récemment fait de victime. Inutile est-il donc de rappeler que les douze victimes des meurtres antisémites de ces quinze dernières années ont toutes et tous été frappées par des islamistes. Les Juifs se ghettoïsent, ou quittent la France, qu’ils chérissent pourtant.
Nommer une rue de Paris au nom d’un terroriste ayant du sang juif sur les mains comme Par exemple Yasser Arafat est un soutien à tous ses actes ! Non seulement la France ramène une fois de plus le conflit israélo-palestinien dans les esprits, mais elle autorise indirectement les actes similaires de la personne nommée dans son pays ! Que la France ne s’étonne pas de la présence de terroriste sur son territoire après son soutien au père du terrorisme palestinien !
Breizh-info.com : Pourquoi Benyamin Netanyahu veut-il envoyer des migrants en Europe alors même qu’il a récemment déclaré que les migrants constituaient une menace pire que les islamistes ?
LDJ Paris : Ravis d’apprendre le volte-face de Netanyahu quant à ce transfert de migrants vers l’Europe puisque cet accord avec l’ONU devait permettre à seize-mille Soudanais et Érythréens (la moitié de ceux présents actuellement en Terre Sainte) d’obtenir un titre de séjour en Israël. Tous les migrants clandestins illégaux doivent quitter Israël. Là-bas, ils causent de nombreux problèmes aux habitants, de par leur comportement délictuel. Cela dit, aucun pays tiers ne veut accueillir ces migrants. Pas même les pays africains. D’ailleurs les médias condamnent cette décision d’Israël, mais qu’en est-il de condamner les massacres de ces personnes dans leurs pays natals !
Breizh-info.com : Comment vous positionnez-vous en matière de liberté d’expression et d’opinion en France ? Il semblerait que la censure sur Internet commence à prendre de l’ampleur…
LDJ Paris : Il faut distinguer deux choses différentes à savoir la liberté d’expression et celle d’opinion. Celle d’opinion doit être totale. Forcer un citoyen à adhérer à « la pensée unique » relèverait d’un régime dictatorial nord-coréen que l’on débecte. Mais liberté de penser n’est pas liberté d’expression. Avoir des opinions nauséabondes, racistes par exemple, c’est un droit. Les partager, c’est une toute autre histoire. La liberté d’expression doit être régulée. Ni trop, ni pas assez. Par exemple. Ne pas attendre la prochaine sortie raciste ou antisémite lors d’une future vidéo d’Alain Soral ou d’un prochain spectacle de Dieudonné pour les condamner. Pouvoir interdire de micro ceux qui entraînent à la haine raciale. Et pas à ceux qui essaient au contraire de défendre l’antisémitisme. En effet, la LDJ vient de nouveau d’être victime de censure sur les réseaux sociaux. Le monde à l’envers !
LDJ Paris
Propos recueillis par Yann Vallerie-
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LDJ ou BETAR c’est la même chose : ce sont des organisations terroristes qui nous empêchent de soutenir un peuple opprimé : le peuple palestinien
UNE JUSTICE À DEUX VITESSES
Une agression terroriste à domicile par des membres du BETAR en 2006, jugée en 2008 et 2009, condamnée et dont la sentence n’a toujours pas été exécutée
par Ginette Hess Skandrani
J’ai été agressée à mon domicile parisien, le 25 octobre 2006, par un commando de quatre sbires du BETAR dans une agression préméditée et concertée. Pendant que deux d’entre eux faisaient la garde dans le couloir, deux autres se sont acharnés sur moi au risque de me tuer ou de me rendre invalide me tabassant avec des casques jusqu’au sang. J’avais de nombreuses blessures, un traumatisme crânien qui m’a laissé un adénome.
Cette agression barbare a été jugée le 3 février 2009 :
Ruben Collen, en fuite en Israël a pris deux ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis. Il faisait le guet dans la rue.
Steven Elie, en train de faire son service militaire en Israël avec l’accord de la Cour a envoyé une lettre accusant les autres membres du commando qui s’était réunis rue des Rosiers afin de programmer mon agression a également pris deux ans de prison dont 18 mois avec sursis. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.
Mike Sfez que j’avais reconnu comme un de mes agresseurs a également été condamné à deux ans de prison dont 18 mois avec sursis.
Ils ont tous trois été déclaré coupables Ils devaient me verser 10000 euros en réparations des dommages et 15000 euros de frais de justice.
Le quatrième agresseur, mineur au moment des faits a ait jugé par un tribunal pour enfants le 18/11/2008 et a été également condamné à six mois de prison avec sursis et 8000 euros de réparations.
C’était la première fois que ces extrémistes, entraînés comme des paramilitaires, tolérés par le pouvoir français et qui agressent tous ceux et celles qui s’opposent à la politiques israélienne ont été traduits devant un tribunal. Maître Missamou, mon avocat ne s’est pas laisser intimider par les menaces et a gagné le procès.
Quatre plus tard, nous en sommes au même point. Deux d’entre eux sont en fuite en Israël, les deux autres, sont soi-disant insolvables et aucun d’entre eux n’a été sommé d’accomplir les six mois de prison fermes, ni de payer les réparations ou les frais de justice.
Nous avion décidé, avec mon avocat, de nous adresser à une association de justice pour les victimes des agressions mais nous avons été débouté car le profil de l’agression n’était pas traditionnel.
Nous attendons toujours que ce jugement soit mis à exécution
Paris le 7 avril 2013