Déclaration du comité international pour la défense des droits du peuple libyen sur les événements actuels en Libye
20 juin 2019
Déclaration du comité international pour la défense des droits du peuple libyen sur les événements actuels en Libye
Depuis l’année 2011, date du renversement du régime légitime libyen et la destruction de son État par les forces du mal auxquelles 40 Etats ont mobilisé leur armada potentielle venues de tous les coins du monde, en créant une véritable tragédie, le peuple libyen vit une situation tragique qui est exacerbée chaque jour par la domination des milices criminelles, des djihadistes extrémistes, subissant le pillage et le vol de gangs criminels qui terrorisent quotidiennement les Libyens par des meurtres, des enlèvements, des tortures et la famine.
L’élimination de toutes ces manifestations destructrices et la construction de l’État libyen en tant qu’espace sûr et prospère ne peut être réalisée qu’avec la création d’une armée nationale forte, une police, des dispositifs de sécurité efficaces et des institutions constitutionnelles et économiques démocratiques et indépendantes. Ainsi, l’expérience humaine nous a appris tout au long de l’histoire que l’État moderne ne peut être établi que sur ces bases, et que la vie et la sécurité du citoyen sont en danger et vulnérables à toute intrusion et toute violation.
Les événements qui se déroulent autour de Tripoli, où de violents affrontements ont lieu avec toutes sortes d’armes, sont le résultat de l’incapacité de la communauté internationale à résoudre la crise libyenne et à mettre fin à la présence des milices qui laissent la Libye dans l’obscurité, l’extrémisme, le pillage et le vol, et qui contrôlent toutes les installations de la vie depuis 2011. Nous mettons en garde la communauté internationale dans la responsabilité de la prolongation du conflit et de sa persistance.
CPIL, dans le cadre de la réalisation de ses objectifs juridiques et humanitaires s’engage aux côtés du peuple libyen victime de cette guerre qui vise tout le monde : civils, enfants, femmes. Ces civils sont pris pour cible chaque jour, tués, agressés et déplacés. Le comité dénonce cette violation du droit humanitaire international pratiquée par les milices qui prennent les civils comme des boucliers humains pour marquer une victoire médiatique par les biais des formules erronées et mensongères qui visent à différencier les Libyens et à en faire des ennemis qui s’affrontent, comme ce fut le cas en 2011 lorsqu’ils ont trompé le peuple libyen par leurs propagandes et les propos falsifiés qui ont amené les libyens à cette situation tragique.
Le Comité souhaite que la paix règne sur la Libye et que toutes les formes de violence, de terrorisme et de combats s’arrêtent, et appelle les milices à rendre leurs armes et munitions à l’armée libyenne, de se retirer des villes et de quitter toutes les institutions de l’Etat. Le Comité encourage les jeunes Libyens qui ont été engagés dans la guerre de se diriger vers les combats pour le développement plutôt qu’à se rendre sur les champs de bataille, appelant chacun à faire preuve de retenue et de respect pour le sang libyen et les droits des citoyens qui subissent chaque jours la violation de leurs droits politiques et sécuritaires.
Le Comité appelle les composantes de la société libyenne et les forces de paix à prendre des mesures efficaces et à accélérer la tenue d’une réunion entre tous les Libyens sans intervention d’aucune force étrangère, réunion dans laquelle toutes les parties participent à l’élaboration des décisions qui aident la Libye à sortir de la crise et toutes les parties doivent s’engager à les respecter et de les appliquer, y compris les Nations Unies.
Nous attirons l’attention de tous les acteurs sur le terrain à respecter les règles du droit international humanitaire et à protéger la vie et les biens des citoyens. Nous appelons les organisations de défense des droits de l’homme (Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Croissant rouge, Croix-Rouge, Human Rights Watch, Amnesty International et l’Office de secours des Nations Unies) pour déployer leurs efforts afin protéger les détenus des partisans du système de l’ancien régime, incarcérés dans les prisons des milices, de les transférer dans des lieux sûrs et d’accélérer leur libération afin d’empêcher les milices de les utiliser comme boucliers humains ou de faire l’objet des mauvais traitements.
Nous appelons tous les Libyens à rationaliser et à respecter les principes suivants afin de préserver l’unité et la souveraineté de la Libye ainsi que la liberté des citoyens et de protéger leurs droits :
- Désarmer les milices et mettre les armes sous le contrôle d’une force d’observation africaine neutre jusque que l’armé libyenne devienne une armée bien construiste.
2 – L’élaboration d’un accord de réconciliation nationale à l’égide du Conseil suprême des tribus et des villes libyennes incluant toutes les composantes de la société libyenne.
3 – Tenir une conférence nationale de dialogue pour élaborer une charte nationale définissant les caractéristiques du futur État libyen.
4 – La formation d’un conseil de transition de civils chargé de superviser la réconciliation ainsi que le dialogue et l’organisation d’un référendum sur la constitution ainsi que des élections législatives et présidentielles.
5 – La formation d’un gouvernement d’union nationale de conciliation nationale dirigé par des technocrates.
6 – L’arrêt des discours de haine et l’incitation à la violence par tous les réseaux médiatiques.
- Retirer toutes les forces étrangères déployées dans toute la Libye.
- Libérer tous les détenus dans toutes les prisons.
9 – Le retour des personnes déplacées et refugiées à l’intérieure et à l’extérieur de la Libye, et la remise de tous les corps des morts à leurs familles, ainsi que le signalement et la recherche des personnes disparues.
En dehors de cette feuille de route on ne peut pas parler de la construction d’un État, de la restauration d’une Libye libre et indépendante, du maintien de son unité et du rétablissement de sa stabilité et de sa sécurité. Cela sera difficile et un objectif difficile à atteindre, ce qui nécessitera peut-être des dizaines d’années.
en avant …..
Comité international pour la défense des droits du peuple libyen
20/06/2019