Par Arnaud Lefebvre (revue de presse : Express Business – 3/9/19)*
À la suite des sanctions imposées par les États-Unis, les exportations iraniennes de pétrole brut ont été réduites de 80%. Cependant, les ventes de produits pétroliers iraniens restent importantes. Ces exportations ont rapporté à l’Iran environ 500 millions de dollars par mois, rapporte l’agence de presse Reuters.
L’Iran ne produit pas seulement du pétrole brut. Le pays commercialise également de l’essence, du mazout, des combustibles marins et du gaz naturel. Selon Bijan Zanganeh, ministre iranien du Pétrole, les exportations de produits iraniens ont atteint leur plus haut niveau en août
Chine
« Nous n’avons aucun problème en ce qui concerne les exportations de produits », a déclaré Zanganeh. Les rapports d’études montrent que l’Iran exporte chaque jour de 400.000 à 500.000 barils de produits pétroliers. C’est plus plus que les exportations de pétrole brut, estimées à 400.000 barils par jour en juillet.
Par ailleurs, le pays a exporté plus de 230.000 barils de mazout en août. Ces exportations ont été entièrement destinées aux Émirats arabes unis. Aux prix actuels, ces ventes rapportent à l’Iran plus de 300 millions de dollars par mois.
Selon Reuters, l’Iran a exporté 514.000 tonnes de gaz en juillet. La Chine a représenté plus de 95% des exportations iraniennes de gaz de pétrole liquéfié en juin. Cette activité fournirait à l’Iran 180 millions de dollars supplémentaires par mois.
Samantha Hartke, analyste des marchés du gaz chez le consultant Energy Aspects, indique que les importations chinoises de gaz iranien ne devraient pas diminuer rapidement. « La nouvelle capacité pétrochimique que la Chine est en train de construire crée une demande importante pour les matières premières », a déclaré Hartke. « Ironiquement, sans la guerre commerciale avec la Chine, les États-Unis auraient pu tirer parti de la plus grande demande de gaz chinois ».
Sanctions américaines sur les produits pétroliers iraniens
« Tout comme le pétrole brut, les produits pétroliers sont également soumis aux sanctions américaines« , rappelle l’avocat américain Erich Ferrari, spécialisé en droit des sanctions. « Les étrangers impliqués dans le commerce de ces produits pétroliers courent le risque de s’exposer aux sanctions américaines. »
« À la différence du pétrole brut, où l’acheteur final est une raffinerie, le mazout et le gaz peuvent se retrouver potentiellement parmi des milliers d’acheteurs industriels ou résidentiels à petite échelle », a déclaré à Reuters Iman Nasseri, directeur général pour le Moyen-Orient chez Facts Global Energy (FGE).
L’Iran a une capacité de raffinage d’environ 2,23 millions de barils par jour. Cela place le pays en deuxième position après le leader du marché régional, l’Arabie saoudite. « Mais des années de sanctions et de sous-investissement font que le secteur du raffinage du pays est à la traîne par rapport à ses voisins du Golfe, qui ont investi des milliards de dollars pour créer certaines des raffineries les plus complexes du monde », explique Reuters.
Malgré ces difficultés, l’Iran affirme qu’il est autosuffisant en essence. Le pays a inauguré la troisième phase de la raffinerie de Persian Gulf Star, plus tôt cette année. Cette raffinerie a maintenant une capacité de 350.000 barils par jour.
Selon le ministre Zanganeh, l’Iran produit environ 105 millions de litres d’essence par jour. Cela correspond à 660.000 barils par jour. La consommation iranienne reste inférieure à 100.000 barils.
« L’Iran a même pu exporter de l’essence cette année pour la première fois », a déclaré Reuters. En outre, le pays produit environ 720.000 barils de diesel par jour.
*Source : Express Business