Communiqué du Bureau national de l’AFPS (29/1/20)*
Quel spectacle révoltant nous ont offert ce 28 janvier Trump et Nétanyahou, qui prétendaient présenter ensemble un « plan de paix » concernant au premier chef les Palestiniens …sans la moindre présence palestinienne. Ces deux individus, tous deux sous le coup de poursuites pour des actes commis dans le cadre de leur activité politique, tous deux obnubilés par l’échéance électorale à venir, unis par leurs conceptions racistes et suprémacistes.
Une seule réalité : Trump fait un cadeau électoral à Nétanyahou en lui donnant sa bénédiction à l’annexion de toutes les colonies et de la Vallée du Jourdain. Cynique jusqu’au bout, il l’adosse à la promesse d’un supposé État palestinien fractionné et dépouillé de sa capitale Jérusalem et de toutes ses ressources…
L’annexion ? C’est dès que vous voulez, dit-il aux Israéliens.
Le supposé État de Palestine, même dépouillé de tout pouvoir et de toute ressource ? C’est pour dans 4 ans si vous êtes sages.
Pas besoin d’en dire plus, on avait compris depuis longtemps : il s’agit d’aller toujours plus loin dans la dépossession des Palestiniens de leurs terres, de leurs ressources et de leurs lieux emblématiques, de perpétuer le régime d’apartheid, de maintenir les Palestiniens sous occupation.
En entendant liquider la cause palestinienne, ce n’est pas seulement toute perspective de paix que Trump enterre, c’est une conception des relations internationales fondée sur le droit. Ce n’est pas seulement en Israël et Palestine que la paix est menacée : le suprémacisme est à l’œuvre, il mine nos démocraties, il menace la paix dans le monde entier.
La voie de la paix est toute autre : elle passe d’abord par la reconnaissance de l’Autre, de l’injustice et des torts qui lui ont été faits, elle passe par le respect du droit à l’autodétermination du peuple palestinien et du droit au retour des réfugiés palestiniens, elle passe par la fin de l’occupation, de la colonisation, du blocus de Gaza. Ce n’est que sur cette base-là, celle du Droit que Palestiniens et Israéliens pourront inventer leur avenir commun.
La première réaction de la France est de « saluer les efforts du président Trump » ! C’est indigne ! La seule réaction possible au « plan Trump » de la France, de l’Europe, de tous les États qui affirment refuser la loi de la jungle et la loi du plus fort, est un rejet clair et net, sans détour, assorti de menaces de sanctions si l’État d’Israël s’avisait de le mettre en œuvre. Il est inconcevable que la France se rende ainsi complice d’un tel plan. C’est une solution basée sur le droit qui doit s’imposer.
*Source : AFPS