Les Grosses Orchades, les Amples Thalamaneges
6 avril 2020
Mauvaises nouvelles
(de nature et d’intensité variables)
L’état de droit suspendu en Russie pour raison de coronavirus : qui pourra le restaurer ?
Karine Bechet Golovko – Russie Politics – 3.4.2020
Hier, le Président russe a adopté un oukase mettant de facto la Russie dans un régime d’état d’urgence pour cause de coronavirus, sans pour autant fonder sa décision en droit. Et ce directement jusqu’au 30 avril, allant encore plus loin que les pays Européens. En effet, l’oukase présidentiel, qui donne au Gouvernement et aux régions des pouvoirs exceptionnels pour suspendre les libertés individuelles et le fonctionnement normal des institutions, n’est pas fondé sur l’article 88 de la Constitution russe – qui reconnaît pourtant ce pouvoir au Président, et l’encadre – mais sur l’article 80, faisant du Président le garant des institutions, et ne lui conférant strictement aucun pouvoir normatif. Par cet acte, la hiérarchie des normes en Russie est momentanément, espérons-le, suspendue, l’exécutif est supérieur au législatif et sans contrôle, et les pouvoirs locaux s’affirment hors cadre légal face au pouvoir législatif central noyé dans la détermination du montant des amendes. C’est d’ailleurs, comme le rappelle parfois la presse russe, la voie qui avait conduit, sous Eltsine, au démembrement de l’Union soviétique. C’est en tout cas la suspension de l’État.
Hier, le Président russe, Vladimir Poutine, s’est adressé à la Nation pour la seconde fois, afin de présenter les mesures adoptées pour lutter contre le coronavirus. L’intervention était attendue et nécessaire, car beaucoup de questions juridiques se posent quant au fondement légal des restrictions massives des droits et libertés, entraînant une suspension du fonctionnement normal des institutions, par des décisions locales, hors cadre juridique fédéral, c’est-à-dire en dehors du régime des circonstances exceptionnelles de l’état d’urgence, prévu par la Constitution fédérale.
Source : http://russiepolitics.blogspot.com/2020/04/letat-de-droit-suspendu-en-russie-pour.html
Élargissons ce qui précède :
Pourquoi peut-on parler d’une instrumentalisation de la crise du coronavirus : de l’information à la propagande
Karine Bechet-Golovko – Russie Politics – 6.4.2020
Le coronavirus existe et remettre en cause la crise sanitaire n’a aucun sens. Pourtant, ce qu’elle nous révèle est autre. Impossible de fermer les yeux sur l’ampleur de la dégradation des institutions étatiques dans notre monde néolibéral, qui n’a eu de cesse de réduire le public au profit du privé et montre son incapacité à gérer une poussée virale, une pandémie, qui n’est ni la première, ni la dernière, mais qui, surtout, n’est pas la seule en cours et pas la plus meurtrière aujourd’hui.
Or, des mesures absolument inédites sont adoptées à travers le monde, les pays qui résistent font l’objet de pressions sans précédent. Et parallèlement, l’on voit une peur grandissante s’infiltrer dans les populations et pour cause, elles sont mises en situation de détresse psychique, artificiellement en situation de survie. Autant la réalité de l’existence de la crise sanitaire est incontestable, autant son instrumentalisation apparaît toujours plus clairement. Toute approche est réduite à deux camps, aussi fanatiques l’un que l’autre, niant le fait ou niant la possibilité de l’analyser. Ce qui présente le grand intérêt de rejeter toute tentative d’approche objective, qui ne soit pas catastrophiste. Or, l’analyse est possible. Pour cela, il convient d’une part de remettre les statistiques du coronavirus dans leur environnement, afin de pouvoir les comparer et d’autre part de réfléchir, puisque nous sommes dans un monde de la communication aux méthodes employées afin de convaincre toute une époque du caractère extraordinaire d’une attaque virale, qui si elle est importante, n’est pas extraordinaire. En ce sens, l’information diffusée n’est pas neutre, elle sous-tend un projet, elle devient alors propagande. C’est ce que je vous propose d’analyser.
Source : http://russiepolitics.blogspot.com/2020/04/pourquoi-peut-on-parler-dune.html
Selon Edward Snowden, le Covid-19 pourrait conduire à une surveillance étatique étendue et durable
Gilles Munier – France-Irak Actualités – 6.4.2020
De nombreux pays ont déjà mis en place des systèmes de surveillance utilisant l’intelligence artificielle afin de lutter contre la pandémie de Covid-19. Edward Snowden alerte sur leur caractère potentiellement durable une fois la crise terminée.
Edward Snowden, ancien informaticien de la Central Intelligence Agency (CIA) et de la National Security Agency (NSA) exilé en Russie depuis 2013, a une nouvelle fois lancé l’alerte sur la surveillance de masse omniprésente facilitée par les nouvelles technologies liées à l’intelligence artificielle, lors d’une interview par vidéoconférence pour le Festival du film documentaire de Copenhague, le 23 mars.
Cette fois-ci, le lanceur d’alerte américain a averti qu’une augmentation de la surveillance de masse par les structures étatiques, dans le cadre de la pandémie de Covid-19, pourrait demeurer après la fin de la crise sanitaire, et ainsi avoir des effets durables sur les libertés civiles.
« L’urgence a tendance à se pérenniser »
Mauvaise nouvelle : le Pentagone a démis le capitaine Crozier de ses fonctions…
Le SOS infâmant du USS Theodore Roosevelt
Philippe Grasset – DeDefensa – 2.4.2020
Via LGS
Le porte-avions de l’US Navy USS Theodore Roosevelt, dont on sait qu’il a été « attaqué » et durement « touché » par l’« ennemi » nommé Codiv-19, est finalement arrivé à la base de Guam pour désinfection et soins d’urgence pour les matelots touchés. (Sans qu’on sache le chiffre exact, il semble que la pandémie, qui touchait 23 matelots jeudi dernier, en toucherait actuellement près de 200.)
Mais le drame ne s’arrête pas là, et un événement sensationnel est survenu : un appel au secours absolument exceptionnel, sans précédent dans cette sorte de circonstance, du commandant du navire, le capitaine de vaisseau Brett Crozier, natif de Santa Rosa en Californie. Crozier a écrit une note de quatre pages qu’il a adressée au Pentagone, plus précisément au secrétaire à la Navy et à la direction des opérations navales (le chef d’état-major de l’US Navy est le Chief of Naval Operations), pour demander de toute urgence qu’une organisation soit mise en place pour accélérer le dépistage et le traitement des marins, leur confinement en quarantaine, sous peine de voir l’infection gagner la plus grande partie des 5 000 hommes d’équipage.
(Crozier rappelle dans sa note le cas du paquebot Diamond Princess, infecté par le virus et mis en quarantaine au Japon au début de la pandémie. Une intervention très rapide avait permis de limiter l’infection à 17% de l’équipage et des passagers, alors qu’une étude a depuis estimé que sans cette intervention, ce sont 79% des personnes à bord qui auraient été contaminées.)
Source : https://www.legrandsoir.info/le-sos-infamant-du-uss-theodore-roosevelt.html
Source d’origine : » https://www.dedefensa.org/article/le-sos-infamantdu-usstheodore-roosevelt
Bonne nouvelle : le capitaine Crozier a forcé le Pentagone à isoler les marins malades en les envoyant à terre pour y être soignésn au lieu de les déclarer « morts au combat »…
Brett Crozier, le capitaine du porte-avions nucléaire USS Theodore Roosevelt (CVN-71) relevé de ses fonctions par le Pentagone pour avoir alerté sa hiérarchie sur la propagation du COVID-19 à bord, quitte son navire, acclamé par les marins
C’est toute la différence entre se battre ou se soumettre.
Crozier & Covid-19 contre Trump
Philippe Grasset – DeDefensa – 7.4.2020
La saga du commandant du USS Theodore Roosevelt se poursuit avec l’annonce que le capitaine de vaisseau Brett Crozier a été testé positif au virus Covid-19, donnant ainsi une touche personnelle émotionnelle et que l’on qualifierait presque d’héroïque sinon de tragique, à une affaire qui s’avère plus significative que simplement symbolique ou marginale à la pandémie. En fait, une “affaire” qui est presque une “crise”, – déjà ! – qui est dans tous les cas en train de prendre une allure de crise, dans tous les cas comme illustration symbolique et significative à la fois des rapports extrêmement ambigus entre les militaires et Trump… Dans ces temps explosifs, cela n’est certainement pas indifférent.
L’on dit bien “les militaires” (et Trump), c’est-à-dire les chefs, les cadres et les soldats eux-mêmes, et non pas le Pentagone en tant que tel, dans la mesure où la direction civile du département de la défense s’avère dans cette affaire assez inconsistant et sans ligne directrice bien arrêtée sinon celle d’intérêts personnels divers. Ce n’est sans doute pas un hasard si les deux personnalités civiles impliquées dans l’affaire, le secrétaire à la défense Esper et le secrétaire à la Marine par intérim Modly, sont tous deux d’anciens lobbyistes pour l’industrie d’armement et toute cette sorte de milieux où la valeur se mesure en dollars et rien d’autre, c’est-à-dire sans la moindre conviction politique ni vision stratégique.
Source : https://www.dedefensa.org/article/crozier-covid-19-contre-trump
Cri dans le désert :
L’appel d’une syrienne au monde : « soyez humains, levez les sanctions » !
Michel Raimbaud – Comité Valmy – 5.4.2020
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Mme Noomah Ali, journaliste à la télévision syrienne, vient d’écrire, « de la part de tous les Syriens », une lettre dans laquelle elle interpelle « le Monde »… Vous en trouverez ci-après le texte dans une traduction libre, mais qui se veut fidèle.
Citation :
En tant que Syriens, avec vous nous faisons face au coronavirus….Mais, savez-vous que depuis 2011 nous affrontons seuls tous ces pays puissants qui marchent aux côtés de l’Amérique…Il faut ajouter, et c’est une grosse affaire, qu’un petit virus invisible à l’œil nu nous oblige à rester confiné à la maison, nous interdit de sortir, de travailler, nous obligeant à mettre en veilleuse notre volonté de vivre. Et cela alors qu’il y a toutes ces attaques terroristes, ces organisations takfiristes, de Da’esh à « Al Nosra » et « Ahrar Al Sham », de Machin et Truc & Cie et tout le bataclan, avec tout le sinistre bilan de leur terrorisme, de leur traîtrise : ils ont massacré, coupé les têtes, dévoré les cœurs des soldats de l’armée syrienne, fait rôtir les têtes, écorché vif…. Ils ont organisé le commerce d’organes, pris les femmes en captivité, vendu des êtres humains sur les marchés aux esclaves, pratiqué le nettoyage confessionnel, cultivé le mensonge, l’hypocrisie, réduisant à presque rien les fondamentaux à respecter : des coupures d’électricité aux pénuries de carburant, jusqu’à l’incendie des récoltes de blé et l’abattage des oliviers.
Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article11783
Mme Noomah Ali se fait des illusions sur « le Monde » aussi appelé « Communauté Internationale »…
Vous avez dit Tour panoptique ?
De Tour de contrôle à Planète en confinement : « Ceci n’est qu’un test ! »
Pepe Escobar – Strategic Culture Foundation –
Traduction : Mondialisation.ca
Autant le Covid-19 est un disjoncteur, une bombe à retardement et une véritable arme de destruction massive (ADM), un débat acharné fait rage dans le monde entier sur le bien-fondé d’une quarantaine de masse appliquée à des villes, des États et des nations entières.
Ceux qui s’y opposent affirment que le confinement de la planète non seulement n’arrête pas la propagation du Covid-19, mais qu’il a également fait basculer l’économie mondiale dans un état de cryogénie – avec des conséquences imprévues et désastreuses. Ainsi, la quarantaine devrait s’appliquer essentiellement à la population présentant le plus grand risque de décès : les personnes âgées.
Avec le confinement de la planète stupéfiée par les rapports déchirants de la ligne de front du Covid-19, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une affirmation incendiaire.
En parallèle, une prise de contrôle totale des médias corporatifs insinue que si les chiffres ne diminuent pas substantiellement, le Confinement de la Planète – un euphémisme pour dire « assignation à résidence » – sera maintenu, indéfiniment.
URL de cet article : http://blog.lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.fr/index.php/9486-2/
Ce n’est pas qu’il veuille nous faire peur, Pepe, mais enfin, les choses étant ce caleçon… Autant savoir à quelle sauce nous serons mangés en l’ayant bien mérité.
Des pionniers :
Prison panoptique d’Autun
On ne vous a pas parlé du double confinement de Gaza et de la Cisjordanie…
À quoi bon prêcher dans le désert ?
Mis en ligne le 6 avril 2020