Par OCF.
Il y avait parait-il un monde avant le virus, et il devrait y avoir un monde d’après ! Meilleur bien sûr (sic). Mais qui nous fait cette promesse extravagante ? Qui cessera ce crime de 25 000 humains mourant de faim chaque jour ? Qui alimentera les 820 millions (10.8% de la population mondiale) d’êtres humains souffrant de malnutrition ? Ne cherchez pas, seuls des « bienfaiteurs » de l’humanité sont capables de cette … générosité.
Leurs noms ? vous les connaissez. Pour le moment (14 avril 2020) ils sont 180. Nul doute que de bonnes âmes les rejoignent sous peu tant leur projet est frappé du bon sens. D’ailleurs, preuve «qu’on y croit» leur tribune a été publiée dans Le Monde (France), La Libre Belgique, le Corriere della Sera (Italie), Publico (Portugal), SEM (Slovaquie), Politico et El Diario (Espagne). Chers lecteurs voici la composition de ce groupe nommée «alliance européenne pour une relance verte», groupe fondé à l’initiative de Pascal Canfin, un ancien «Vert» devenu macronien LREM Président de la Commission Environnement du Parlement Européen:
79 eurodéputés des groupes du Parlement européen Renew Europe, Verts/ALE (auquel appartient Europe Ecologie – Les Verts – Yannick Jadot fait d’ailleurs partie des signataires), S&D (sociaux-démocrates) et PPE (droite),
37 patrons et hauts responsables d’entreprise, dont Jean-Paul Agon, PDG du Groupe L’Oréal, Torbjörn Lööf, PDG d’Inter IKEA Group, ou encore Tim Brett, président de l’Unité Europe de l’Ouest de Coca-Cola, Nestlé, Suez, Umicore, H&M
28 associations d’entreprises, dont la confédération européenne des syndicats (CES) avec à sa tête le Français Laurent Berger (CDFT),
des ministres de 11 pays, dont la ministre française de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne ou le ministre luxembourgeois de l’Economie, Franz Fayot,
sept ONG et six think tanks.
( Source RT France)
Ce sont ceux-là mêmes qui, depuis des dizaines d’années amassent des profits colossaux en exploitant des ouvriers et employés dans le monde entier dans des conditions indignes. Ceux-là mêmes qui , comme le groupe L’Oréal ( à l’époque Schueller), fournissait l’industrie chimique nazie et recyclait ( entre autres) F. Mitterrand – La Francisque (décoration attribuée par le Maréchal Pétain) en l’embauchant comme directeur du magazine « Elle ».
Ce sont ceux-là mêmes eurodéputés de tous bords, dont pourtant les français n’ont jamais voulu de leur europe (référendum de 2004).
Ce sont ceux-là même qui, au sein de la confédération européenne des syndicats (dont fait partie la CGT française), œuvrent main dans la main avec le patronat international pour briser tous les mouvements de luttes ouvrières (cf le rôle de la CFDT et de Laurent Berger dans la trahison du mouvement ouvrier en France, fin 2019).
Ce sont ceux-là mêmes, aujourd’hui employés du capital dans les gouvernements de l’Europe, ministres et autres larbins chargés de la police salariales, de la répression violente, de la destruction de l’hôpital public, des transports ….. qui cultivent des liens plus ou moins directs avec les pétroliers, les labos pharmaceutiques, les géants de l’énergie, de l’agro-industrie, des GAFA ……
Ce sont tout ces pollueurs, accapareurs, magouilleurs qui nous proposent une nouveau DEAL dont le credo est simple : «Si nous relançons l’économie dans la mauvaise direction, nous irons encore plus vite dans le mur de la crise climatique». Pour les lecteurs intéressés voici le lien vers le texte-appel pour le : «GREEN RECOVERY, Plan de relance verte pour un monde durable. Appel à mobilisation» https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-35318-relance-verte-appel.pdf
Des peuples (? ) Il n’en est pas question dans cet appel. Soyons clairs :
« Nous appelons à une alliance mondiale de décideurs politiques, de chefs d’entreprise et de dirigeants financiers, de syndicats, d’ONG, de groupes de réflexion et de parties prenantes à soutenir et à mettre en œuvre la mise en place de paquets d’investissement pour la relance verte et la biodiversité, qui serviront d’accélérateurs de la transition vers la neutralité climatique et des écosystèmes sains ».
Prolétaires et paysans de tous les pays, circulez. Il n’y a rien à voir. Il y a un monde, unique, le même « qu’avant » celui des «décideurs».
Mais toute cette agitation est une pitoyable mascarade. Elle montre à quel point le capital international est désorienté, non pas par une soi-disant pandémie (la mortalité statistique par pays n’a pas fait des bonds exceptionnels, on a simplement dit aux malades d’aller aux urgences en fin de processus viral et avant cela de rester à la maison et de prendre du doliprane !), il est désorienté par sa propre méconnaissance des lois de l’économie qui sont le substrat de toute crise.
Depuis le dernier trimestre 2019 le monde du « Marché » est en récession. – 30% sur les échanges mondiaux dans le dernier trimestre. On produit plein d’objets, on casse les salaires. Des voitures, des téléviseurs, des biens divers d’un côté et de l’autre les crédits à la consommation à la grande joie du secteur bancaire. Mais le navire prend l’eau.
Comme l’analysait Marx il y plus de 150 ans les capitalistes croient faire du profit en « externalisant » leurs productions vers des salariés payés à 1 ou 3 dollars de l’heure. Ce faisant ils créent des masses de chômeurs et de précaires non solvables dans les pays « riches », c’est-à-dire impérialistes ; et leurs esclaves des pays « pauvres », c’est à dire les pays colonies ou néo colonies, ne sont pas en mesure d’acheter ces même produits. Le profit tant espéré n’est jamais réalisé, c’est ce que Marx appelle la « baisse tendancielle du taux de profit ».
Longtemps cette tendance inexorable de la « loi d’airain » du profit n’est pas apparue car le capital international, dirigé par les U$A, contraint par son échec inexorable face au peuple Vietnamien et au coût de la guerre, a joué un coup de poker lors de la rupture des accords de Breton Woods (18 Décembre1971) en prononçant unilatéralement la désindexation du dollar par rapport à l’or.
49 ans plus tard, les faits économiques étant très têtus, la planche à billet imprime et imprime encore des milliards de dollars et l’économie s’effondre. Les anciens capitalistes européens imitent leur géniteur U$ et font pareil : sans succès. Les nouveaux capitalistes chinois, puis russes, font de même ; et tous ne font que creuser leur tombe.
Le virus de la monnaie frelatée est arrivé à son terme. Il a rongé le corps malade de toute l’économie capitaliste. Et il serait erronée de croire que c’est le méchant capital financier qui a fait tomber le gentil capital productif comme le pense les gens de …. comment dire : « gauche » ? Qui hurlent à la financiarisation de l’économie. Il y a bien longtemps que ces deux versants de la montagne du capital ont fait leur jonction. L’interpénétration, la fusion complète des deux formes du capital sont la caractéristique de ce stade impérialiste, stade suprême du capitalisme si bien décrit par Lénine en 1916.
Aussi, le répétons nous, le capital international est désemparé. Que les verts aspirent à l’oxygène et à la santé avec leurs copains de Nestlé, Coca-Cola, Ikea ou L’Oréal après tout pourquoi pas. Certains croient bien aux petits hommes verts ! Mais qu’ils ne viennent pas nous vendre leur camelote d’arrivistes. Leur manœuvre est assez grossière et lamentable pour que les peuples – s’ils se mettent en marche – s’y opposent.
Mais d’autres plans plus discrets se discutent dans les salons confinés de l’état profond, de ceux qui animent ces marionnettes imbéciles qu’on appelle « les politiques ».
Le coup du virus – dont la mortalité mondiale, rappelons-le n’est pas supérieure aux statistiques des années précédentes ! – on doit le dire est un coup de génie. Ça craquait de partout, les gilets jaunes ici, les grèves en Inde, les révoltes au Liban, en Algérie, la résistance de la Syrie, de la Palestine, le départ américain de l’Afghanistan, les défaites saoudienne …… s’en était trop !.
Hasard, création volontaire, au fond peu importe et nous nous conterons des faits, que les complotistes de tout poil cessent de spéculer. Ce qui est sûr c’est que la réaction de TOUS les capitalistes fut la même :
Mettre leurs peuples aux arrêts. Désormais nous les « décideurs » nous vous emprisonnons à domicile, vous serez tracés par vos portables (merci les GAFA), vous devrez présenter des papiers imprimés par vous à la police et l’armée. Plus de manifs, plus de grève. Contrôle de la population, étude de ses réactions, mise en place de lois d’exceptions (travail possible jusqu’au 60h par semaine jusqu’au 31 décembre 2020 en France).
L’économie s’effondre pleurent les radios et les télés : faux elle était déjà effondrée, ça n’a fait qu’accélérer le processus… Les bourses s’enfoncent : faux, les banques centrales renflouent les capitaliste en faisant tourner la planche à billet ou en «nationalisant» les entreprises « fragiles ».
Par contre camarade ouvriers et paysans, il faudra bien rembourser tout cela. Par contre, petit autoentrepreneur, artisan, petit commerçant, tant pis pour toi. Il y a les lois de «Monsieur le Marché et Madame la concurrence» : les petits crèvent, dorment dans la rue ou leur voiture ; et puis il y a les restos du cœur, la croix rouge, ne vous plaignez pas …. Vous n’êtes pas mort : l’espoir fait vivre !
L’après ? Il ne dépend que de nous. L’avenir ne dépend que de nous. Nous français, vous italiens ou mexicains ou palestiniens….. De notre détermination internationale qui doit à tout prix tisser des liens, des relations par-delà les frontières avant que l’horreur capitaliste n’arrive à son terme. Nous connaissons tous l’issue de la crise de 1929 : une guerre et 80 millions de morts, dont 26 millions de soviétiques et, « bouquet final » : des bombes atomiques étasuniennes larguées sur des centaines de milliers de civils japonais. Est-ce cela que nous attendons comme une fatalité ?
Il y a d’autres choix pour les peuples. Mais aucun autre pour les capitalistes.
« Le capital est du travail mort, qui, semblable au vampire, ne s’anime qu’en suçant le travail vivant, et sa vie est d’autant plus allègre qu’il en pompe davantage ». Marx, Le Capital Livre I.
Vert ou de quelque couleur qu’il soit le capital reste et restera un vampire. Malheur à tous ces opportunistes électoralistes, cette « gauche » collaboratrice des pseudos partis communistes qui à la suite de Khrouchtchev ont répandu la fable du développement pacifique vers le socialisme.
Les peuples du monde ont trop cher payé cette collaboration de classe à l’échelle internationale comme nationale.
Au bout de cette crise, des sursauts désespérés du capital pour contribuer à « sucer le travail vivant », si nous ni prenons pas garde, si nous ne prenons pas – DES A PRÉSENT – des mesures concrètes d’union internationale des travailleurs, les « décideurs » qui considèrent qu’il y a des humains surnuméraires (chômeurs, pauvres, sans emploi, précaires, vieux, malades …. Autant de bouches à nourrir sans rentabilité) n’hésiteront pas un instant à recourir à la force, à tenter de nous dresser les uns contre les autres, à nous faire mourir pour leurs profits.
Un seul virus : le Capital. Un seul remède : la révolution.
OCF – 17 Avril 2020 ocf@kominform.org