Des émeutiers ont bloqué des routes et tenté de bloquer l’autoroute reliant Tripoli à l’aéroport international de Mitiga. Des véhicules ont été incendiés dans un quartier périphérique où les forces de maintien de l’ordre se sont abstenus d’intervenir. Selon des informations locales, les causes de ces émeutes ne sont pas d’ordre politique mais économique et seraient liées à la hausse des tarifs d’électricité, de l’approvisionnement en eau, de téléphonie mobile et de certaines commodités qui étaient gratuites sous l’ancien régime.
Des manifestants sont dans la rue pour dénoncer la corruption et le rejet des trois gouvernements rivaux de Libye et leurs soutiens.
Indubitablement, le gouvernement rival non reconnu de Benghazi ainsi que le parlement autonome basé à Tobrouk a promptement exploité ces incidents pour promouvoir sa cause mais il semble que la prolifération de façon totalement inédite de la délinquance « dure » et de la criminalité organisée en Cyrénaïque aient ruiné ses prétention à une meilleure gouvernance que celle du gouvernement de Tripoli.
En réalité, la majorité des libyens rejettent toutes les figures politiques et militaires qu’ils jugent responsables de la corruption, l’effondrement du service public, l’augmentation des prix, des ingérences étrangères multiples et tous les malheurs qui se sont abattus sur la Libye.
Selon des statistiques partielles officielles, l’ensemble de la Libye a connu plus de 85 000 émeutes ou formes de protestation populaire violente en 2019.