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17 novembre 2024

Déstabilisation de l’Ethiopie (V) : le facteur de l’ingérence et de l’influence d’Israël


Vendredi 27 novembre 2020

Luc Michel

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 11 12/
(Série III/2020-1280

2e édition, mise à jour ce 26 11 2020

I-
L’ACTION ET L’INFLUENCE D’ISRAEL EN ETHIOPIE

Un crime a secoué l’Ethiopie début juillet. Celui du meurtre d’une vedette de la chanson appartenant à l’ethnie majoritaire oromo (celle d’abiy Ahmed), qui s ‘oppose à la minorité  du Tigré. Prémice à la déstabilisation actuelle …

À QUI PROFITE L’INSTABILITÉ EN ETHIOPIE ?
QUI CIBLE ABIY AHMED ? (PRESS TV)

Dans son allocution télévisée du 4 juillet dernier, Abiy Ahmed n’a pas nommé ceux qu’il visait en dénonçant l’assassinat de Hachalu Hundessa, artiste et idole de la jeunesse oromo. Le meurtre de ce dernier, a-t-il dit, a été « commis et inspiré par des ennemis intérieurs et étrangers, dans le but de déstabiliser la paix et nous empêcher de terminer les choses que nous avons commencées ». Le sous-entendu pourrait viser l’Égypte et ses complices potentiels, et faire allusion au barrage de la Renaissance éthiopien », écrivait RFI à ce sujet. Alors que l’Égypte est de plus en plus impliquée dans la guerre en Libye, le PM éthiopien évoque des éléments internes et externes ayant été impliqués dans un complot qui viserait l’état éthiopien.

Le PM éthiopien qui venait alors tout juste de signer un accord avec le président égyptien n’avait pas précisé l’identité de cette partie qui tirerait profit d’une Éthiopie en désordre, mais les médias mainstream dont RFI l’ont fait à sa place. Pour eux, il s’agissait « d’une allusion indirecte à l’Égypte et à son contentieux avec l’Éthiopie sur le barrage de la Renaissance ».

CET ISRAEL QUE L’ON NE VEUT PAS NOMMER …

Et si cette partie que RFI dit être l’Égypte n’était autre qu’Israël ?
Après tout cela fait longtemps que le régime israélien tente de s’emparer des eaux du Nil pour satisfaire les besoins de ses futures colonies dans les territoires occupés. Quoi de mieux donc que de créer un différent interafricain et d’en profiter pour atteindre son but : la divergence éclatée entre l’Égypte et l’Éthiopie sur le barrage de la Renaissance a été donc saisie comme du pain béni. En Éthiopie, Israël maintient une forte présence ce qui lui permet de revenir sur le projet du transfert des eaux du Nil vers les territoires occupés, sans susciter trop de susceptibilité.

De son côté, le PM éthiopien ne marche plus trop sur les pas israélo-américain ce qui inquiète fortement le clan occidental. Depuis qu’il s’est rapproché substantiellement de la Chine lui demandant aide et assistance, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, tout en refusant une médiation américaine dans le dossier hautement stratégique du barrage du Nil, l’Éthiopie inquiète et s’attise le feu de la puissance colonialiste. Addis-Abeba est aussi proche de Moscou ;

QUI VEUT METTRE L’ÉTHIOPIE SENS DESSUS DESSOUS ET POURQUOI?

Des manifestations ont éclaté, dès le mardi 30 juin, dans plusieurs villes du pays suite à l’assassinat d’un célèbre militant et chanteur oromo, Hachalu Hundessa. Des affrontements ont opposé militants de la cause oromo aux forces de sécurité, disait RFI avant d’ajouter : « Hachalu Hundessa est mort à l’hôpital dans la nuit. L’image de son corps sous une couverture a très vite circulé sur les réseaux sociaux. Le Premier ministre Abiy Ahmed, lui-même oromo, mais contesté au sein de sa nation d’origine, a aussitôt exprimé son “chagrin” … ». Les insinuations dans le texte sont bien claires : cet assassinat a-t-il été politisé ? Bien probable dans la mesure où une déstabilisation politique à connotation ethnique était la bienvenue dans une Éthiopie qui tente de se montrer plutôt conciliante vis-à-vis de l’Égypte et du Soudan dans le dossier du barrage de Renaissance. Pour une OTAN qui vise à transformer la Libye en un bourbier pour l’Égypte et l’Algérie, le PM éthiopien est trop « mou ».

Mais qui tirerait profit d’une guerre Éthiopie-Égypte si celle-ci avait lieu ?

Depuis que l’Éthiopie a démarré les travaux de construction d’un méga-barrage sur le Nil bleu, le plus grand fleuve d’Afrique en 2011, Addis-Abeba et Le Caire ont eu de multiples négociations sur le dossier en contentieux. Des négociations qui ont capoté jusqu’à présent. Entre les deux pays de la Corne de l’Afrique, on dit qu’il y a « une impasse sur le Nil » et que le « différent pourrait même conduire à un conflit militaire ». Et si cette impasse était une œuvre israélienne? Après tout, Tel-Aviv cherche à s’emparer des eaux du Nil pour satisfaire les besoins de ses futures colonies dans les territoires occupés.

ISRAEL ET LA CRISE DE L’EAU

La crise de l’eau, Israël la connaît depuis des années. D’où ses efforts destinés à détourner par Éthiopie interposée les eaux du Nil : une obligation pour en alimenter ses colonies de peuplement à venir. Les médias israéliens ont rapporté ces dernières années que bon nombre de lacs, de fleuves et de sources d’eau souterraines sur les territoires occupés ont atteint leur niveau le plus bas en 20 ans ; le lac de Tibériade qui fournit une grande quantité de la consommation des colons a dangereusement atteint un niveau virant au rouge. Quelque 600 millions de mètres cubes d’eau par an sont nécessaires pour alimenter les colonies actuelles et à venir, sans quoi Israël connaîtra une crise économique et sociale majeure à franchir.

Quoi de mieux donc que de créer un différent interafricain et d’en profiter pour atteindre son but : la divergence éclatée entre l’Égypte et l’Éthiopie sur le barrage de la Renaissance a été donc saisie comme du pain béni. En Éthiopie, Israël maintient une forte présence ce qui lui permet de revenir sur le projet du transfert des eaux du Nil vers les territoires occupés, sans susciter trop de susceptibilité…

ISRAËL ET LE SOUDAN VONT COMMENCER À COOPÉRER SUR L’EAU, L’AGRICULTURE ET LA COVID-19

Dans les Soudan voisins, l’influence israélienne est aussi très forte, depuis les Années 1960 et le processus de sécession du Sud-Soudan. Le Soudan est le troisième pays arabe à accepter de normaliser ses relations avec Israël.

« Israël et le Soudan commenceront à coopérer sur les moyens de lutter contre la pandémie de la COVID-19, ainsi que sur l’eau et l’agriculture », a déclaré ce mercredi l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Gilad Erdan, après avoir rencontré son homologue soudanais à New York. « Première rencontre historique avec la mission des Nations Unies du Soudan et l’ambassadeur Omer Siddig! Pour traduire la paix entre nos nations, nous commencerons à coopérer dans les domaines de l’agriculture, l’eau et contre le coronavirus », a écrit Erdan dans un message Twitter après la réunion. « Je me sens honoré de représenter Israël pendant cette période » , a-t-il déclaré.

La réunion intervient avant la visite prévue d’une délégation israélienne au Soudan dimanche prochain. Le Soudan est le troisième pays arabe à accepter de normaliser ses relations avec Israël à travers les accords d’Abraham de l’administration Trump. Dans le cadre de ces accords, l’État juif a déjà signé des accords de normalisation avec les Émirats arabes unis et Bahreïn. Israël a ratifié son traité avec les Emirats Arabes Unis et est en train de ratifier celui avec Bahreïn, que la Knesset n’a approuvé que ce mardi.

ABIY AHMED DANS LE PIÈGE ISRAÉLIEN

Faire des paris en politique est toujours difficile à tenir c’est le cas du PM éthiopien Abiy Ahmed, qui a promis « d’en finir avec la crise du Tigré en moins d’une semaine ». « Au fait, le problème est qu’il a fait trop confiance aux Occidentaux et pire à Israël ».

Ce samedi, plusieurs roquettes, tirées depuis la région éthiopienne dissidente du Tigré, ont touché la capitale de l’Érythrée frontalière, Asmara. Deux diplomates basés à Addis Abeba ayant requis l’anonymat ont indiqué à l’AFP que plusieurs roquettes étaient tombées samedi à proximité de l’aéroport d’Asmara. La radio érythréenne d’opposition Erena, basée à Paris (et sous protection du Quai d’Orsay), citant des habitants d’Asmara, rapporte que quatre « missiles » ont touché la capitale de l’Érythrée. Les rebelles du Tigré qui sont particulièrement proche d’Israël pour cause de leur confession  (la question des « falashas », originaires du Tigré), viennent donc de tirer des roquettes sur la capitale érythréenne Asmara, mettant en danger les accords de réconciliation entre l’Érythrée et l’Éthiopie.

C’est donc une perspective forte dangereuse qui vient de s’ouvrir en Éthiopie, l’état qui a su intelligemment contrer une guerre régionale la première fois quand les parties occidentales ont tout fait pour que le Soudan et l’Égypte l’affrontent autour du dossier du barrage de la renaissance. Il est intéressant de savoir que « cette évolution périlleuse intervient seulement quelques jours après la signature de l’accord dit sécuritaire avec Israël permettant l’ancrage du Mossad et d’autres composantes de l’appareil de renseignement israélien en Éthiopie », précise Pars Today.

Les rebelles du Tigré, qui en conflit avec le gouvernement régional ont décidé de tenir un scrutin législatif en septembre dernier, en s’opposant ainsi à l’exigence du Premier ministre éthiopien de reporter ces élections, et ont ainsi affirmé leur volonté visant d’ouvrir une sécession de la région du Tigré de l’Éthiopie. Cette région réclame une indépendance et désormais via un parlement avec des députés qui ont la mission d’activer les plaques tectoniques confessionnelles et ethniques à travers la grand Éthiopie et ainsi mener le pays droit au démembrement.

LA FONCTION DES SECESSIONNISTES DU TIGRE

Les rebelles tigréens ont donc une double fonction : ils tentent en effet de déstabiliser le pays aussi bien à l’intérieur que sur les frontières avec les pays voisins dont l’Érythrée ou pourquoi pas le Soudan. D’ailleurs l’Égypte et le Soudan ont lancé des exercices militaires conjoints, a annoncé samedi l’armée égyptienne, dans le dernier signe d’un approfondissement des liens de sécurité entre les voisins de la vallée du Nil.

Et tout ceci alors que l’Éthiopie est une « des économies dont la croissance est la plus rapide au monde ». Les données du Fonds monétaire international pour la décennie 2010 à 2019 confirment cette affirmation. L’Éthiopie a le taux de croissance économique le plus élevé des 194 pays suivis par le FMI.

Selon les analyses, cette reprise des affrontements pourrait avoir des répercussions dans tout le pays, mais aussi au-delà des frontières de l’Éthiopie, en Somalie, au Soudan, voire même au Yémen. Le chaos en Éthiopie serait donc dans l’intérêt de l’axe USA-Israël. Le respect de la souveraineté de beaucoup de pays d’Afrique et du monde est bafoué, et l’Éthiopie en est un nouvel exemple parmi tant d’autres.

II-
LE FACTEUR DEMOGRAPHIQUE ET HUMANITAIRE : LA QUESTION DES FALASHAS

Les rapports particuliers d’Israël avec l’Ethiopie reposent aussi largement sur la communauté des juifs éthiopiens, au cœur même du Tigré, les « falashas ». En effet, au Tigré et pendant plusieurs siècles, les juifs éthiopiens, les falashas (1), ont principalement été installés dans la province du Gondar et, à moindre mesure, dans celle du Tigré où ils bénéficient de petits États indépendants.

« Des militants supplient le Premier ministre de ramener tous les Juifs d’Éthiopie » titrait hier le Times of Israel : « La commission de l’alyah de la Knesset va interpeller les autorités mercredi, alors que des combats dans le nord-ouest de l’Éthiopie ont tué un Juif de Gondar la semaine dernière ». Un organisme qui fait campagne pour faire venir en Israël les Juifs d’Éthiopie a averti lundi que ceux qui attendent à Gondar et à Addis-Abeba sont en « danger immédiat, réel et mortel » et devraient être évacués par avion immédiatement.

Les combats entre le gouvernement du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le Front populaire de libération du Tigré [FPLT] du nord-ouest du pays ont fait sa première victime au sein de la communauté juive de Gondar le 12 novembre dernier – Girmew Gete, 36 ans. Il a été tué dans la zone frontalière entre le Tigré et Amhara, qui est contestée par les deux régions voisines. Il attendait avec sa famille d’immigrer en Israël depuis 24 ans et laisse derrière lui sa compagne et leur fille de quatre ans. Vendredi soir, le FLPT a lancé des roquettes sur deux aéroports d’Amhara, dont l’un dessert Gondar, où la plupart des personnes en attente sont basées.

JUSQU’À 14 000 PERSONNES AYANT DES RACINES JUIVES ATTENDENT DE VENIR EN ISRAËL

« Jusqu’à 14 000 personnes ayant des racines juives attendent de venir en Israël, la grande majorité ayant quitté leurs villages il y a des années pour tenter de survivre près des centres communautaires juifs de Gondar et d’Addis-Abeba  (…) La pandémie de coronavirus a entraîné un tarissement des dons et du soutien des familles installées en Israël, et la pauvreté et la malnutrition sont monnaie courante », résument les médias israéliens, louchant vers l’ingérence humanitaire. Dans sa lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu et au ministre des Finances Israël Katz, la Campagne pour l’alyah des Juifs d’Éthiopie a mis en garde non seulement « contre la détérioration de la situation sécuritaire, mais aussi contre la crainte qu’en période d’instabilité, les Juifs ne soient exposés à des attaques antisémites ».

INGERENCE HUMANITAIRE

Il y est fait référence à deux décisions du gouvernement israélien – l’une prise en novembre 2015, mais seulement partiellement mise en œuvre, pour faire venir quelque 8 000 personnes en Israël dans les cinq ans, et l’autre prise en septembre pour en amener 2 000, sous réserve de la « disponibilité des fonds ».

« Dans ce contexte, et dans l’esprit du Sigd [la fête éthiopienne qui a eu lieu lundi], qui nous ordonne de sonder nos âmes dans l’espoir d’une rédemption et d’un retour à Sion, nous vous demandons d’agir de toute urgence pour mettre en œuvre les décisions 716 et 429 du gouvernement afin d’amener toute la population qui attend de venir en Terre d’Israël », peut-on lire dans la lettre. « En ce jour de fête du Sigd, des milliers de citoyens israéliens ayant de la famille en Éthiopie se tournent vers vous dans l’espoir que vous puissiez sauver la vie de leurs proches. »

Mercredi dernier, la commission de l’alyah de la Knesset s’est réunie pour interroger les responsables des ministères et de diverses organisations sur la situation. Des représentants du ministère de l’Intérieur et de l’Agence juive sont déjà sur le terrain en Éthiopie, où ils sélectionnent 2 000 personnes et préparent leur convoi aérien vers Israël en janvier.

NOTES EN RENVOIS :

(1) Les Juifs éthiopiens (ou Beta Israel, la « maison d’Israël » au sens de la « famille d’Israël ») sont des Éthiopiens de religion juive ou leurs descendants qui ont pour la plupart émigré en Israël. Selon leurs traditions, ils descendent de la tribu de Dan. Ils ont vécu pendant des siècles au nord de l’Éthiopie (Gondar, Tigré), où ils ont constitué des États indépendants, qui ont été détruits au XVIIe siècle par le pouvoir impérial. Ils deviennent alors une minorité marginalisée, le plus souvent sans droit de posséder des terres et, à l’occasion, accusée d’avoir le « mauvais œil ». Beta Israel est le nom qu’ils se donnaient lorsqu’ils vivaient en Éthiopie. Le nom Falacha (amharique : « exilé », « errant », « sans terre »), couramment utilisé pour les désigner en Europe, est rejeté par les Juifs éthiopiens qui le considèrent péjoratif. Depuis l’immigration en Israël, le terme Beta Israel tend à y être remplacé, y compris au sein de la communauté elle-même, par l’expression Juifs éthiopiens ou Etiopim (« Éthiopiens »). Ils n’avaient pas de relations avec le judaïsme européen lorsque celui-ci est entré en contact avec eux à la fin du XIXe siècle. Mais ils se sont alors immédiatement identifiés à l’ensemble du monde juif et, désireux de l’intégrer, ils réduisent progressivement leurs particularismes religieux pour rapprocher leurs rites de ceux du judaïsme orthodoxe.
Le gouvernement d’Israël reconnaît leur judaïté en 1975. À partir de 1977, sur décision du gouvernement Begin, la plupart des Beta Israel émigrent en Israël. Leur exode s’opère dans des conditions difficiles et grâce à un pont aérien. Leur intégration en Israël pose moins de problèmes, quoique malaisée au vu de la différence entre les cultures. N’ayant pour la plupart pas bénéficié d’une éducation à l’occidentale, ils sont en butte à diverses discriminations qui les mènent à manifester à plusieurs reprises dans les premières décennies du XXie siècle. Les conditions économiques dont ils jouissent sont cependant meilleures qu’en Éthiopie et mènent les Falash Mura, descendants de Beta Israel qui avaient adopté le christianisme et été par conséquent exclus du groupe, à revendiquer une origine ou un statut de Juif. Celui-ci leur a généralement été reconnu et ils sont venus rejoindre les rangs de la population qui comptait environ 110 000 personnes en 20096 en Israël, et environ 138 200 en 20142.

(Sources : AFP – Pars Today – Times of Israel – EODE Think Tank)

Photo :
Des femmes israéliennes de la communauté juive éthiopienne prient pendant la fête du Sigd, marquant le désir de « retourner à Jérusalem », alors qu’elles la célèbrent depuis une colline de la ville sainte surplombant le mont du Temple, le 16 novembre 2017. (AFP Photo/Gali Tibbon/File)
Les «Kessim» israéliens ou chefs religieux de la communauté juive éthiopienne dirigent les prières pendant la fête du Sigd marquant le désir de « retourner à Jérusalem », qu’ils célèbrent depuis une colline dans la ville sainte au-dessus du mont du Temple, le 16 novembre 2017. (Crédit : AFP PHOTO / GALI TIBBON)

 

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
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