- Entre succès tactiques, pertes croissantes et massacres, la France en quête d’une stratégie de désengagement au Mali
- Sang contre uranium : l’intervention de la France au Mali n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme
- L’armée algérienne récupère 80 000 euros que la France a versés aux terroristes, et dénonce le paiement de rançons et les échanges d’otages contre des prisonniers
Entre succès tactiques, pertes croissantes et massacres, la France en quête d’une stratégie de désengagement au Mali
Source : RFI, 6 janvier 2021
Traduction : lecridespeuples.fr
Huit ans après que la France a envoyé des troupes au Mali, officiellement pour empêcher des forces terroristes d’envahir le pays, elle fait face à des choix difficiles sur la façon de continuer à poursuivre ses opérations sans s’enliser dans une guerre potentiellement impossible à gagner.
Cinq soldats français ont été tués par des bombes placées sur des routes au Mali au cours des 10 derniers jours, portant à 50 le nombre de soldats tués à travers le Sahel depuis que la France a lancé une campagne visant officiellement à débarrasser le nord du Mali des factions extrémistes en janvier 2013.
Parmi les dernières victimes figurent le sergent Yvonne Huynh, la première femme soldat tuée depuis le début de l’intervention française.
Sa mort samedi, revendiquée par un groupe lié à al-Qaïda, a coïncidé avec un massacre de l’autre côté de la frontière dans l’ouest du Niger, où des hommes armés non identifiés ont tué une centaine de villageois dans l’une des pires atrocités commises récemment dans la région.
Ces décès, ainsi que les affirmations mardi de villageois du centre du Mali selon lesquelles jusqu’à 20 invités à une cérémonie de mariage ont été tués dans une frappe aérienne française, ont assombri les récents succès mis en évidence par la force antiterroriste française Barkhane, composée de 5 100 combattants, et ses partenaires africains.
Mali : que s’est-il réellement passé à Bounti ?
L’humeur changeante de l’opinion publique
Au cours de l’année écoulée, les Français ont tué le chef du tristement célèbre groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique, Abdelmalek Droukdel, ainsi que l’un des chefs militaires du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à al-Qaïda.
Soucieux d’éviter de s’enliser dans un long conflit comme celui de l’Afghanistan, Paris s’apprêterait à annoncer le retrait des 600 soldats supplémentaires déployés au Sahel l’année dernière.
Mais est-ce que ce retrait signale le début de la fin de la mission de la France au Sahel ? Ce n’est pas encore clair.
Des sources de la défense ont déclaré à l’AFP que le Président Emmanuel Macron souhaiterait aller plus loin dans la réduction du nombre de troupes françaises dans la région du Sahel avant la prochaine élection présidentielle en avril / mai 2022.
« Jusqu’à présent, les Français n’ont pas vraiment remis en question le rôle de la France au Sahel. Mais il faut être très prudent. L’opinion publique peut changer très rapidement », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale.
Gagner du temps
Signe que la mission française au Sahel pourrait faire l’objet d’un vif débat national politique national, certaines figures de l’opposition ont déjà commencé à remettre en question la sagesse de maintenir le cap.
« Guerre au Mali : pour combien de temps encore ? » s’est interrogé le parti d’extrême gauche France Insoumise lundi.
« Plus nous ‘aidons’ le Mali, plus il s’effondre », a déclaré Marc-Antoine Pérouse de Montclos de l’Institut français de recherche pour le développement (IRD).
Il a évoqué un coup d’État militaire en août qui faisait écho à un putsch en 2012, un an avant l’arrivée des Français.
« Plus nous restons longtemps, plus il sera difficile de partir », a déclaré Pérouse de Montclos, ajoutant : « Au-delà du nombre de morts (français), la vraie question est de savoir comment se retirer sans perdre la face. »
Mais pour Michael Shurkin, politologue senior au groupe de réflexion de défense américain Rand Corporation, « il n’a jamais été question d’une intervention rapide ».
Citant des problèmes de gouvernance de longue date dans la région, il a déclaré : « Tout ce que la France peut faire est de gagner du temps et de créer un espace pour que ses partenaires africains fassent ce qu’ils devraient faire ».
Daech contre Al-Qaïda
L’assertivité croissante du GSIM, lié à al-Qaïda, quant à elle, pourrait contrarier les plans de retrait progressif.
La France avait identifié Daech dans le groupe du Grand Sahara comme la menace numéro un pour la région, mais ses efforts pour empêcher ce groupe, qui a été vaincu en Syrie [malgré tous les efforts anti-Assad de Washington, Londres et Paris], de se regrouper au Sahel ont eu pour effet de renforcer son rival.
« Aujourd’hui, le GSIM est le pire ennemi du Mali », a affirmé le général Marc Conruyt, commandant de Barkhane, en novembre.
La France place de nombreux espoirs sur une nouvelle force d’élite européenne, Takuba, mise en place pour soutenir les troupes de combat maliennes à la suite des appels répétés de Paris pour un meilleur partage du fardeau par ses partenaires de l’UE.
Au cours de l’année écoulée, Barkhane a également intensifié sa coopération avec une force régionale de cinq pays, le G5 Sahel, dont la France espère officiellement à terme qu’elle assumera la sécurité régionale.
Mais le G5 Sahel reste mal formé et sous-financé ; il manque chroniquement de puissance aérienne, de surveillance et de collecte de renseignements.
Dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI) début décembre, le commandant du G5 Sahel a admis que la force était toujours dépendante de la France « pour compenser les lacunes de nos forces nationales ».
« Pour nous, en tant que force conjointe, il serait prématuré d’envisager une réduction de Barkhane, et ce serait risqué pour le G5 Sahel », a prévenu le général Oumarou Namata Gazama.
La ministre de la Défense Florence Parly, dans une interview accordée au journal Le Parisien cette semaine, a rappelé que les forces françaises n’étaient « pas destinées à rester éternellement » au Sahel.
Elle a cependant insisté sur le fait qu’elles resteraient « aussi longtemps que nécessaire » pour que les nations du Sahel « soient capables de répondre elles-mêmes à la menace, ce qu’elles commencent à faire ».
Voir le récit de Mediapart : Comme toujours, l’armée française nie toute bavure au Mali
***
Sang contre uranium : l’intervention de la France au Mali n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme
Par Adam Elliott-Cooper
Ecrivain et activiste, Adam Elliott-Cooper est rédacteur en chef adjoint de Ceasefire et doctorant à l’Université d’Oxford. Dans cet article, il se penche sur les intérêts géostratégiques et économiques qui façonnent l’actuelle intervention française au Mali.
Source : Ceasefire Magazine, 17 janvier 2013
Traduction : lecridespeuples.fr
La France a inauguré l’année 2013 par une série de frappes aériennes sur le nord du Mali pour empêcher « l’établissement d’un État terroriste ». Au moment de la rédaction du présent rapport, 11 civils (dont deux enfants) ont été tués et, selon l’ONU, environ 30 000 personnes ont été déplacées. Les dirigeants français semblent aveugles à l’ironie morbide de leur action, consistant à bombarder des civils au nom de la lutte contre un « État terroriste », mais cela peut être dû au fait que leurs yeux sont tournés vers quelque chose de bien plus important : l’économie du Mali.
L’invasion de l’Irak en 2003 dans le cadre de la « Guerre mondiale contre le terrorisme » a été une guerre à laquelle la France de Chirac a refusé de participer directement. Le consensus général est que l’invasion de l’Irak était une tentative de mainmise sur le pétrole irakien, et l’invasion française du Mali n’est pas différente.
À l’instar de son voisin, le Niger, le Mali est riche d’un certain nombre de ressources, dont l’uranium. À la suite du « choc pétrolier » de 1973, au cours duquel les pays producteurs de pétrole ont fortement augmenté le prix du pétrole, les Français ont décidé qu’une voie alternative était nécessaire. Cette alternative était l’énergie nucléaire, et au cours des 15 années qui ont suivi le choc pétrolier, la France a construit 56 réacteurs nucléaires, plus que tout autre pays au monde. La France compte désormais 59 réacteurs nucléaires, générant près de 80% de son électricité, ce qui en fait le premier exportateur net d’électricité au monde. En 1999, le Parlement français a confirmé trois objectifs par rapport à cette richesse nouvellement retrouvée, le premier étant « la sécurité d’approvisionnement ».
Cette « sécurité » était remise en cause par des syndicats et mouvements sociaux locaux en Afrique, tels que l’association Almoustapha Alhacen d’Aghirin, qui se bat depuis 2002 au Nord Niger dans le domaine de l’éducation, de la protection de l’environnement et de la santé, en particulier face aux conséquences de l’exploitation de l’uranium par des filiales du groupe AREVA. Cette association a découvert que l’eau potable locale avait été contaminée par des niveaux de radioactivité alpha et bêta qui excédaient les normes de l’UE ou de l’Organisation mondiale de la santé.
Les manifestations au Niger contre la société minière d’uranium AREVA, également présente au Mali, sont devenues si populaires que la présidente d’AREVA, Mme Anne Lauvergeon, a dû venir en personne pour rassurer la population.
Inspirés par cela, les citoyens maliens ont créé des organisations communautaires dans les zones minières, telles que Falea, pour protester contre la dégradation de l’environnement et le flux de ressources nationales au profit de bénéficiaires étrangers. Bien que le Niger ait été le principal partenaire commercial de la France pour l’uranium dans la région, les investisseurs estiment qu’il y a actuellement 5 200 tonnes de sources d’uranium inexploitées au Mali, ce qui, aux yeux de Paris, rend d’autant plus urgentes les exigences d’un gouvernement favorable à la France et de répression de la société civile.
Une partie de la population du nord du Mali est touareg. Les Touareg, comme les autres nations colonisées, sont divisés à travers les frontières artificielles construites par les Français, précisément là où le nord du Mali rencontre le Niger. Les Touareg des deux côtés de cette frontière font campagne et se battent pour l’autonomie depuis l’indépendance obtenue dans les années 1960, et il y a eu une résurgence de ces exigences d’autonomie suite au nettoyage ethnique des Touareg et d’autres Africains sub-sahariens expulsés de Libye par les rebelles d’Al-Qaïda, alors soutenus par l’OTAN. Dans ce contexte, une résistance touareg unie a le potentiel d’éroder le pouvoir du gouvernement central du Mali, et même de contrôler les zones de terre dans lesquelles vivent les Touareg, mais que les Français veulent exploiter.
Pour justifier l’invasion, la menace de terrorisme devait au moins paraître tangible. Selon le Dr Jeremy Keenan de la SOAS (Ecole d’Etudes orientales et africaines), à l’Université de Londres,
En 2004, le Président Tandja a tenté d’acculer les Touaregs à des actions qui pourraient être présentées aux Américains comme des « anciens rebelles se tournant vers le terrorisme ». Il a arrêté et emprisonné Rhissa ag Boula, ancien chef du Front de libération rebelle de l’Azawak et de l’Aïr (FLAA) et signataire de l’Accord de paix de 1995, puis ministre du gouvernement, l’accusant de meurtre sans l’ombre d’une preuve. Il a été libéré sans inculpation au bout de 13 mois, mais pas avant qu’un certain nombre de Touareg aient été poussés à prendre les armes. Cela a permis au gouvernement d’envoyer quelque 150 de ses troupes nouvellement formées aux États-Unis dans le bastion touareg des montagnes de l’Aïr ».
À partir de ce moment, les gouvernements du Mali et du Niger ont pu affronter des Touaregs relativement peu disposés au combat, ce qui a donné naissance aux affiliés d’Al-Qaïda qui contrôlent actuellement les villes du nord du Mali.
Cette transition a facilité non seulement le soutien des États-Unis, mais l’invasion ultérieure. Contrairement à l’Irak, les intérêts de la France et des États-Unis convergent sur la politique militaire, et Africom, le commandement américain pour les opérations militaires sur le continent africain, fournit l’infrastructure pour les drones et autres avions pour soutenir l’actuelle invasion française.
Voir Les forces spéciales US sont actives dans la moitié de l’Afrique, y compris en Algérie
David Cameron a annoncé que l’armée britannique fournirait à son homologue français un soutien logistique dans le conflit, expliquant qu’un tel soutien est « dans notre intérêt ». Reste à savoir s’il faisait référence à la guerre contre le terrorisme ou au fait que le Royaume-Uni dépend énormément de la société énergétique française EDF.
Bien entendu, les formes militarisées d’impérialisme ont également des conséquences négatives pour les nations « d’origine ». La Grande-Bretagne et les États-Unis étant constamment en alerte terroriste, la France renforce désormais sa sécurité intérieure, poursuivant le processus de contrôle des territoires, des personnes et des ressources.
Sur la Françafrique, voir Colonialisme, clientélisme et censure : l’autre visage de la Mission laïque française
Les échos de la ruée vers les ressources irakiennes et de la catastrophe humanitaire qui a suivi sont saisissants. Les restrictions aux libertés civiles en Occident que la soi-disant guerre contre le terrorisme impose aux citoyens font partie de la même lutte que les militants en Afrique de l’Ouest mènent contre les sociétés minières d’uranium. Ce n’est qu’en établissant des liens de solidarité entre nos continents que les peuples pourront commencer à résister à l’intersection désastreuse des industries énergétiques et du militarisme d’État, tant chez soi qu’à l’étranger.
***
L’armée algérienne récupère 80 000 euros que la France a versés aux terroristes, et dénonce le paiement de rançons et les échanges d’otages contre des prisonniers
L’armée algérienne a saisi 80 000 euros de rançon que la France a versés aux terroristes en échange de ses otages, et prévient que les différentes « rançons » ont financé des organisations terroristes à hauteur de 30 millions d’euros ces dernières années.
Source : Al-Mayadeen, 30 décembre 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Le ministère algérien de la Défense a annoncé que l’armée algérienne avait saisi un montant de 80 000 euros auprès d’un groupe terroriste, ajoutant que ce montant représentait le premier versement des rançons que la France a payées aux terroristes en échange de la libération d’otages en octobre dernier.
Le ministère de la Défense a déclaré dans son communiqué : « Grâce à des informations fournies dans les aveux du terroriste nommé Rizkan Ahsan, dénommé Abu Al-Dahdah, l’armée a pu attaquer 5 repaires terroristes près de la zone d’El-Nasr dans le gouvernorat de Jijel dans l’est de l’Algérie, et y a saisi un montant de 80 000 euros. »
A la mi-décembre, l’armée algérienne a arrêté le dangereux terroriste Rizkan Ahsan, appelé « Abu Dahdah », qui a rejoint des groupes terroristes en 1994, lors d’une opération dans le quartier Tamangar de Jijel.
Dans des aveux diffusés sur la télévision officielle algérienne, « Abu Dahdah » a déclaré que cette somme faisait partie de l’accord d’échange entre les autorités françaises et les organisations terroristes au Mali, selon lequel des ressortissants français enlevés ont été libérés en échange de la libération de 200 terroristes des prisons de Bamako en octobre dernier. Les autorités algériennes avaient dénoncé cet accord, le considérant comme une menace sérieuse pour la sécurité nationale.
Auparavant, le ministère de la Défense avait révélé l’arrestation d’un dangereux terroriste nommé « Mays » dans le gouvernorat de Tamanrasset, à la frontière avec le Mali. Son arrestation est intervenue après un suivi attentif de ses mouvements suspects dès son entrée dans les frontières algériennes. Mays a été libéré dans le cadre de l’accord français qui a été négocié par des parties étrangères.
En octobre dernier, les forces de sécurité algériennes ont arrêté un terroriste nommé « Mustafa Darar » dans le gouvernorat de Tlemcen, à l’ouest de la capitale, quelques jours après sa libération dans le cadre d’un accord entre le gouvernement malien et l’organisation terroriste « Soutenir l’Islam et les Musulmans » au Mali.
Voir Guerre au Yémen : selon Amnesty International, des soldats saoudiens s’entraînent en France
Trois opérations spécifiques en moins de trois mois ont confirmé la gravité des avertissements lancés par l’Algérie il y a plus de 15 ans, date de l’émergence des opérations d’échanges menées par plusieurs pays occidentaux, dont l’Allemagne et la France, le plus célèbre étant l’accord de libération des otages occidentaux kidnappés dans le désert algérien par un groupe terroriste affilié à Al-Qaïda en 2003, pour être libérés plus tard en échange de 5 millions d’euros que l’Allemagne a versés aux terroristes.
Selon les rapports de sécurité algériens, l’argent des rançons, le trafic d’êtres humains et le trafic de drogue sont les principales sources de financement des groupes terroristes dans la région du Sahel et du Sahara.
Pendant des décennies, la diplomatie algérienne a mené une bataille féroce dans les couloirs des Nations Unies pour obtenir une résolution de l’ONU criminalisant le paiement de rançons aux groupes takfiris, mais la plupart des pays européens, dirigés par Paris et Londres, s’y sont opposés, tandis que l’administration américaine soutenait ces efforts.
À plus d’une occasion, l’Algérie a dénoncé ce qu’elle a appelé « l’hypocrisie occidentale » dans la lutte contre le terrorisme, et les avertissements des autorités militaires algériennes étaient clairs et stricts dans ce contexte, comme le magazine L’Armée l’a souligné dans son numéro du mois dernier, qui dénonçait la gravité du processus d’échange au Mali et ses répercussions, soulignant que les organisations terroristes, grâce à la « politique de rançon », avaient obtenu plus de 30 millions d’euros, selon les aveux de plusieurs terroristes.
Pour soutenir ce travail censuré en permanence et ne manquer aucune publication, faites un don, partagez cet article et abonnez-vous à la Newsletter. Vous pouvez aussi nous suivre sur Facebook et Twitter.
Non mais ce que vous ne comprenez pas, c’est qu’il y a des gens qui, avec tout le sérieux du monde, vont vous dire qu’Areva n’a pas besoin de l’uranium au Sahel car ils achètent majoritairement à l’extérieur. Et ils oublient, avec toute la malhonnêteté qui leur est caractéristique, de dire que leurs chiffres viennent… d’Areva lui-même. Qui ne peut certainement pas dévoiler dans ses comptes qu’une énorme partie de cet uranium qui lui provient est en réalité blanchi par les pays dans lesquels il dit s’approvisionner, et qu’il lui faut piller l’uranium d’un pays par les pions qu’il place au pouvoir et sa présence militaire pour être rentable.
C’est de plus en plus rare de croiser des gens qui n’ont pas perdu la raison, à suivre des faux intellectuels et des faux sauveurs. Un grand merci à vous pour votre travail.
Aimé par 1 personne