Boston Tea Party bis ? Pas tout à fait mais, patience, ça vient…
Il y a 60 ans…
le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba voyait s’achever son effroyable agonie
Seul, à notre connaissance, le PCB (Parti Communiste de Belgique) tient à célébrer cette mémoire
Voici son communiqué :
Hommage à Patrice Lumumba et au peuple congolais
Il y a 60 ans, le 17 janvier 1961, Patrice Emery Lumumba premier ministre élu par le peuple de la jeune République du Congo était lâchement assassiné avec ses partisans Maurice Mpolo et Joseph Okito en présence d’officiers belges.
Le 30 juin dernier, à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance du Congo, notre souverain exprimait de fades « profonds regrets » à propos de la tragédie coloniale. Il se gardait bien d’évoquer le sabotage de l’indépendance par la Belgique dont le premier acte fut l’assassinat de Patrice Lumumba et de ses partisans qui allait ouvrir la voie à la longue dictature de Mobutu, marquée par la persistance de l’inféodation du Congo aux intérêts du capitalisme belge et de l’impérialisme américain. Cette commémoration est l’occasion d’exprimer le point de vue du Parti et des forces de progrès sur cette page particulièrement sombre de notre histoire en rappelant la lourde responsabilité de l’État belge dans ce qui fut un véritable crime d’État.
Le Parti Communiste de Belgique rappelle ses exigences légitimes de faire toute la lumière sur l’assassinat de Lumumba, de restituer ses restes à sa famille et d’aborder sans délai la question des dommages dus au peuple congolais en raison du pillage de ses richesses.
Nous vous informons que nous avons obtenu l’accord du bourgmestre de Bruxelles pour organiser un évènement dans les limites du respect des normes sanitaires.
C’est dans ces conditions que nous vous invitons à cette commémoration qui aura lieu
le dimanche 17 janvier à 14h00
au Square Patrice Lumumba à Bruxelles
(Rassemblement à 13h45 porte de Namur)
La cérémonie sera rehaussée par la présence de Mr Jean Paul Kasende, représentant l’association HONLEX 61 (Hommage aux Nationalistes Lumumbistes Exécutés en 1961).
Nous espérons vous rencontrer pour honorer ensemble la mémoire de Patrice Emery Lumumba, héros de l’indépendance du Congo et de la lutte contre l’impérialisme .
Pour le Comité Central du Parti Communiste de Belgique.
M. Denonville, Secrétaire politique.
Source : http://www.particommuniste.be/
Que la neige ne dissuade personne d’y participer !
Nous profitons de l’occasion pour rappeler qu’il n’y a eu, en Belgique, qu’un seul auteur pour oser célébrer « l’ennemi public N°1 » dans un roman… lequel aurait dû à sa sortie être couronné par le Prix Rossel mais ne le fut pas, suite à de florentines manœuvres, de l’espèce qui agrémente aujourd’hui si fort la politique US.
Est-il utile de souligner que l’ostracisme qui frappe depuis si longtemps un des plus brillants hommes de lettres du pays trouve là son origine, jamais ouvertement revendiquée par les ostraciseurs.
Rappelons-le, car il faut le lire ou le relire :
Jean-Louis LIPPERT
MAMIWATA
Talus d’approche (22 mai 1998)
Broché : 435 pages
Quatrième de couverture :
Nos lecteurs savent que, sous son identité alternative d’Anatole Atlas, Jean-Louis Lippert s’exprime couramment dans nos colonnes, mais aussi, et surtout, sur le site qui lui est consacré :
Pour les curieux : Voici comment le journal Le Soir présentait à l’époque les finalistes du fameux « Goncourt belge » : https://www.lesoir.be/art/les-cinq-finalistes-du-prix-rossel-1994_t-19941125-Z08TQU.html
L’aède Lumumba ne meurt pas
Jean-Louis Lippert – spherisme.be
Patrice Lumumba ne fut pas seulement une figure politique de premier plan. Il est devenu rapidement un mythe littéraire, au sens le plus fort, comme l’incarne notamment la pièce d’Aimé Césaire Une Saison au Congo. À l’heure où le journaliste Ludo De Witte fait paraître un livre établissant les responsabilités de l’État belge dans l’assassinat du Premier Ministre congolais de l’Indépendance, Jean-Louis Lippert reparle du « Satan de Stan », l’une des figures tutélaires de son roman Mamiwata.
L’Afrique est là et elle n’est pas là. Son cadavre non encore né hante le monde civilisé. Un foyer moyen de chez nous ne consomme-t-il pas chaque année le revenu de mille familles congolaises ? Économie cannibale oblige, nous avons tous mille nègres dans notre frigidaire. Quel effet sur nos rêves, nos mémoires, nos consciences ? Mais l’art, la pensée, la culture occupent-ils dans cette société la part du cœur et de l’esprit dans l’organisme humain ? Quel rapport entre nos réalités, nos représentations ? Quelle communion quand tout n’est qu’intérêts particuliers ? Où les êtres, réduits à l’état d’objets, ne voient accorder le statut de sujets qu’à une représentation falsifiée d’eux-mêmes sur le marché des images, Patrice Lumumba paya de sa vie le crime d’avoir posé la question de l’humaine universalité. On voudrait réduire cet assassinat à quelque exaction de l’État, quand c’est la société belge entière, coloniale et métropolitaine, qui fomenta son élimination physique aussi bien qu’elle arma les basses œuvres.
Source : http://www.spherisme.be/Texte/AedeLumumba.htm
Pour mémoire :
Ludo DE WITTE
L’assassinat de Lumumba
Karthala – 12 janvier 2000
416 pages
Aimé CÉSAIRE
Une saison au Congo
Points (16 février 2001)
Poche : 168 pages
DEMONIAC CAMERA CRY
Adresse à Alain Berenboom, avocat du Roi et comique troupier
Qui d’autre que Gilgamesh pouvait-il avoir, en géantes lettres de sang, tracé ces trois mots sur les façades inaccessibles de la Maison Blanche et de l’Elysée, la nuit précédant l’investiture du nouveau président yankee ? DEMONIAC CAMERA CRY : cette inquiétante anagramme, figurant dans Axiome de la Sphère, déjà dissuadait l’officielle gendelettrie d’explorer ce territoire littéraire éclairé par un regard cinq fois millénaire. Le héros de la première épopée n’est-il pas l’ancêtre de son équivalent phénicien Marduk, duquel s’inspirèrent maints créateurs d’une immortelle Odyssée ?…
Quelle globalisation plus réelle que celle opérée par l’aède à travers les siècles, d’Homère à Aimé Césaire, d’Ulysse à Ulysses ? L’urbanisation du globe tue son urbanité, comme à mondialité s’oppose mondialisation. D’où la difficulté de relater cette guerre de Troie prenant depuis cent ans forme d’un Guernica permanent, dans ces conditions schizonoïaques où les glaives ont apparence de boucliers et les fauteurs de bombardements sont présentés par l’industrie des images en protecteurs des populations…
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