Par Zhang Mengxu (revue de presse : Le Quotidien du Peuple – 8/5/21)*
Le 14 avril, le président américain Joe Biden a annoncé qu’il retirerait les dernière troupes américaines d’Afghanistan avant le 11 septembre, mettant fin à la plus longue guerre de l’histoire des États-Unis. La guerre de 20 ans en Afghanistan a coûté la vie à au moins 2 500 soldats américains. Plus de 30 000 civils afghans ont été tués, plus de 60 000 blessés et environ 11 millions sont devenus des réfugiés. L’armée américaine est entrée en Afghanistan au nom de la lutte contre le terrorisme, laissant derrière elle un désordre sans nom tout en se retirant tranquillement. De l’Irak à la Syrie et l’Afghanistan, les États-Unis ont lancé à plusieurs reprises des guerres étrangères sous couvert de moralité et de justice, créant toute une série de tragédies humaines qui ont causé chaos et abandon et apportant des souffrances sans fin aux populations locales.
L’ancien président américain Jimmy Carter a souligné en avril 2019 que les États-Unis étaient le pays le plus belliqueux de l’histoire du monde. En 242 ans depuis leur fondation, les États-Unis n’ont pas connu de guerre pendant seulement 16 ans. Les ingérences à l’étranger traversent leur politique étrangère. Pendant la conquête de l’ouest, qui a rapidement suivi la fondation des États-Unis, les colons blancs ont lancé un génocide brutal contre les tribus indiennes et les ont contraintes à vivre dans des réserves désolées et isolées. Au 19e siècle, les États-Unis ont édicté la « doctrine Monroe » et ont ouvertement inscrit l’Amérique comme leur sphère d’influence, s’engageant dans l’annexion et l’expansion. Ensuite, pendant la guerre froide, d’une part les États-Unis ont été directement impliqués dans la guerre de Corée et la guerre du Vietnam et d’autre part, ils se sont engagés dans des guerres par procuration en Asie, en Afrique et en Amérique latine pour répondre à la soi-disant « menace communiste » et pour attaquer les gouvernements étrangers qui leur étaient hostiles. Après la fin de la guerre froide, l’interventionnisme des États-Unis à l’étranger a également atteint de nouveaux sommets. Comme Robert Keohane, spécialiste américain des relations internationales, l’a souligné dans son livre « Après l’hégémonie – Coopération et désaccord dans l’économie politique internationale », « depuis le drame du 11 septembre, nous sommes entrés dans une nouvelle période caractérisée par un exercice sans précédent des États-Unis de leur pouvoir politique et militaire ».
Les dettes de guerre de l’Amérique sont trop nombreuses pour qu’on puisse en établir une liste. Le média américain The Intercept a recensé ce genre de cas. Le 29 janvier 2017, à 1 heure du matin, les U.S. Navy Seals, protégés par des hélicoptères armés, ont attaqué Al-Ghayil, un village isolé du gouvernorat d’Al Bayda, au Yémen. Sur le flanc inférieur de la colline, les Seals ont subi un feu nourri, puis, dans ce qui semblait être une panique aveugle, des hélicoptères armés ont bombardé tout le village, attaqué plus d’une douzaine de bâtiments et rasé des maisons en pierre où des gens dormaient paisiblement. L’opération a coûté la vie à au moins 6 femmes et 10 enfants de moins de 13 ans et tué plus de 120 chèvres, moutons et ânes. Le Pentagone a expliqué plus tard que le but du raid était de capturer ou de tuer Kassim al-Raymi, le chef d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique. Cette affaire n’est que la quintessence des innombrables cas de « bombardements accidentels » et de « blessures accidentelles » de civils au cours des 20 dernières années depuis que les États-Unis ont commencé la guerre contre le terrorisme. Le magazine américain Nationl Journal a souligné que ces dernières années, les forces spéciales américaines ont été accusées à l’étranger de meurtres, d’assassinats, de maltraitance de prisonniers, de viols d’enfants, d’abus sexuels, de trafic de drogue et de vol de biens gouvernementaux. Cependant, rares sont ceux qui ont rendu des comptes pour leurs actes.
Les États-Unis sont littéralement obsédés par l’ingérence à l’étranger et l’exportation de leur système, plongeant de nombreux pays initialement calmes dans des troubles sans fin. Au Moyen-Orient, les États-Unis ont utilisé la force pour rompre l’équilibre régional d’origine. L’Irak et la Syrie, autrefois des pays stables, sont devenus des foyers de terrorisme. L’organisation extrémiste État islamique y a pris de l’ampleur, apportant de grands dangers cachés à la paix et à la sécurité mondiales. Dans certains pays de la CEI, les États-Unis ont créé des organisations non gouvernementales au nom de la « transformation démocratique », cultivé des forces antigouvernementales, mené une infiltration politique à long terme et recruté de jeunes organisations étudiantes radicales comme avant-garde du lancement de la révolution des couleurs et la « politique de la rue », conduisant à la déchirure interne des pays concernés, qui ont plongé dans une situation de luttes internes et d’instabilité sans fin. La recherche sur le projet « Coût de la guerre» du Watson Institute of International and Public Affairs de l’Université Brown aux États-Unis a révélé que la guerre contre le terrorisme, qui a duré de 2001 à aujourd’hui, a fait plus de 800 000 morts par les violences guerrières directes, dont environ 335 000 civils. Environ 21 millions de personnes en Afghanistan, en Irak, au Pakistan et en Syrie ont été déplacées ou vivent dans des conditions extrêmement difficiles.
Celui qui joue avec le feu finit toujours par se brûler. Le magazine américain Foreign Affairs a souligné : « la poursuite de l’hégémonie par les États-Unis a fait naître toujours plus d’opposants et d’ennemis, corrodé le système politique des États-Unis et conduit à davantage de division et d’exclusion des États-Unis ».
Le monde est riche et coloré, mais certains politiciens américains refusent de le voir. Ils regorgent d’arguments anciens tels que le jeu à somme nulle, le suprématisme et le choc des civilisations, et avec eux, dans le monde, leur position est « Ceux qui me suivent prospéreront, ceux qui seront contre nous périront ». Les troubles exportés par les États-Unis ont ravagé de nombreux pays et régions, détruit des vies et séparé d’innombrables familles. Si cela ce sont les « droits de l’homme » dont les États-Unis ne cessent de parler, alors c’est vraiment effrayant.
*Source : Le Quotidien du Peuple