Après deux ans de mandats, c’est l’occasion de faire un premier bilan du gouvernement Macron.
21 juin 2021
Un gouvernement de bras casséspar Olivier Cabanel |
Etonnamment, celui que d’étranges électeurs ont désigné « champion de l’environnement », est paradoxalement celui, qui en Europe, à le plus mauvais bilan en ce qui concerne la transition énergétique, et la défense de la biodiversité.
Qu’en est-il réellement ?
On a bien noté, lors du dernier discours présidentiel, qui tentait le bilan de son « grand débat », que la défense de la biodiversité et de l’écologie n’ont jamais été évoquées…c’est dire l’importance que lui attribue Macron. lien
Remplacer les véhicules diésel et essence par des véhicules électriques est le type même de la mauvaise « bonne idée », car c’est oublier que ces véhicules nécessitent des batteries, batteries très polluantes difficiles et chères à recycler, lesquelles vont relancer la consommation électrique, et donc l’énergie nucléaire. lien
C’est aussi l’utilisation de métaux rares…dont l’extraction et le raffinage sont extrêmement polluant. lien
De plus le recyclage des métaux rares représente un coût supérieur à leur valeur.
Le report à plus tard pour l’interdiction du glyphosate (lien)…idem pour la réduction de la part du nucléaire (lien)…on notera au passage que la centrale nucléaire de Fessenheim est toujours en activité : elle devait fermer en 2018…il est question maintenant de 2022 (lien) …et qu’un projet de nouveaux EPR est sur la table (lien), alors que celui de Flamanville a vu son budget passer de 3 à quasi 12 milliards, tandis que son jour d’inauguration est repoussé systématiquement, accumulant déjà 7 ans de retard. lien
De plus, conseillé probablement par son 1er ministre dont on connait le passé nucléaire au sein d’AREVA, Macron affirme que l’énergie nucléaire est une réponse au changement climatique, alors que chacun sait que cette énergie produit du CO².
De l’extraction au transport, en passant par la construction des centrales nucléaires, et leur démantèlement, il est mensonger d’affirmer que le nucléaire est une énergie propre. lien
N’affirmait-il pas, dès 2016, que le nucléaire EPR était la réalisation du « rêve prométhéen » ?
Il ajoutait, « non seulement on va entretenir le parc nucléaire français, mais on va aussi le reconstruire et redéployer l’EPR ». lien
Par contre, les chasseurs, souvent peu soucieux de respecter la biodiversité, ont reçu un appui financier considérable…l’agriculture biologique a perdu une bonne part de ses subventions, tout comme les associations soucieuses de défendre l’environnement. lien
Il est par contre le champion dans un domaine moins glorieux, celui des ministres et secrétaires d’état démissionnaires. lien
Du quasi jamais vu…
En moins d’un an et demi, 10 ministres et 4 secrétaires d’état ont quitté le gouvernement.
De Benjamin Griveaux, à Mounir Mahjoubi, en passant par Nicolas Hulot, François Bayrou, Laura Flessel, Françoise Nyssen et Gérard Collomb, tout ça donne un peu l’image de « rats quittant le navire »…
Si le patron du Modem a quitté ce gouvernement à peine quelques jours après avoir été nommé, c’est, on le sait, pour des menaces juridiques…et pour les autres, les raisons sont diverses.
D’autres départs ont fait des vagues, et continuent d’en faire, à l’image de l’affaire Benalla…avec une autre affaire qui pointe son nez, celle du chauffeur présidentiel, poursuivi pour refus d’obtempérer et de s’arrêter suite à un excès de vitesse…et si la présidence lui a retiré son poste de chauffeur, l’homme, n’a pas pour autant quitté l’Elysée, en tant que membre du GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la république). lien
Amusante coïncidence, puisque Benalla faisait partie de ce groupe, et lui aussi avait été coupable d’un délit de fuite.
En effet, c’est lorsqu’il était au service d’un ancien ministre socialiste, Arnaud Montebourg en l’occurrence, que Benalla avait tenté de prendre la fuite après avoir provoqué un accident de voiture. lien
Et quid de Castaner qui invente un délit d’agression d’hôpital, déniant les violences policières, (vidéo) et qui, en pleine crise de GJ, s’amuse dans une boite de nuit.
Quid aussi de Loiseau, dont le décollage fait long feu, et « qui ne prend pas son envol », dixit Olivia Grégoire, porte-parole LREM sur l’antenne de France inter le 6 mai 2019, alors qu’elle est la tête de liste de LREM aux européennes. lien
Elle s’est illustrée récemment en déclarant que ceux qui lui reprochait avoir été présente sur une liste d’extrême droite mentaient…puis admettant qu’elle l’avait oublié…pour finalement le reconnaître du bout des lèvres, mettant ça sur le compte de sa jeunesse…et encore plus récemment, dévoilant son homophobie. lien
Inquiet pour sa candidate qui ne décolle pas, Macron, oubliant qu’il est le président de tous les français, lance la mobilisation générale de son parti. lien
Quant aux réponses de ce gouvernement face aux GJ, mobilisés et préparant leur 26ème acte, elles ont fait pour beaucoup l’effet d’un enfumage, puisque les principales attentes n’ont pas reçu l’assentiment présidentiel.
Pas de RIC, pas de prise en compte des votes blancs…pas grand-chose sur le pouvoir d’achat, ni sur la baisse des dépenses publiques, pas grand-chose à se mettre vraiment sous la dent… des vagues promesses d’un peu de proportionnelle, de moins de députés…
Finalement, ce grand débat aura été une tentative d’étouffoir démocratique, et n’a convaincu que ceux qui l’étaient déjà.
D’ailleurs, si l’on en croit l’enquête Viavoice, effectuée en partenariat avec France Télévision, France Média Monde, Radio France et le journal du dimanche, y compris le sondage Elabe/BFM TV, 66% des sondés pensent que Macron, après un beau discours de clôture est persuadé par ses conseillers d’être venu à bout de « la racaille » Gilets Jaunes, et qu’il ne tiendra finalement aucun compte ni de leurs revendications, ni des conclusions du « grand » débat.
Il n’y a que 6% des sondés pour penser que Macron a obtenu ce qu’il disait vouloir pour l’Europe, et 79% estiment qu’il ne saura pas résoudre la crise des GJ.
En résumé, comme l’écrit dans son blog sous le pseudo Minurne : depuis son élection, c’est pour le chef de l’état, une dégringolade systématique.
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L’internaute poursuit : « Macron n’a toujours pas compris que le fond du problème ne pouvait pas être résolu par un cadeau mal ficelé de 10 milliards. Or en énarque qu’il est, c’est la seule réponse qu’il sait apporter à tout problème de gouvernance qui se pose : taxer et règlementer. C’est exactement l’inverse que veulent les GJ, et de plus en plus de français.
Moins de règles, moins de normes, moins d’Etat dans les affaires courantes de la vie que les Français savent très bien gérer eux-mêmes en famille, ou dans le cadre municipal. « Laissez-nous vivre », disent-ils…laissez-nous un petit surplus à la fin du moins pour que l’on puisse rêver à une dépense exceptionnelle au lieu de calculer dès le 15 du mois combien il va falloir garder pour pouvoir manger ou payer le loyer ». lien
Finalement, Macron joue la carte : « moi ou le FN », sous-entendu « moi ou le chaos », alors que les différences qui caractérisent ces deux partis sont infimes, tant sur le chapitre de l’environnement, que sur le reste.
Pas étonnant dès lors que, pour les européennes qui viennent, ils sont de plus en plus nombreux à se déclarer TSM… (Tout Sauf Macron), voire TSM&RN…y ajoutant donc le Rassemblement National. lie
En effet, le RN trimballe derrière lui de belles casseroles, et même s’il a changé de nom, il est toujours l’un des partis le plus condamnés par la justice. lien
D’autre part, le programme environnemental du RN défend le nucléaire, suivant ainsi l’exemple de son fondateur qui critiquait « l’écologisme, nouvelle religion des bobos gogos ».
Question environnement, elle est en effet plutôt timide dans son engagement concernant le changement climatique, se disant incapable de mesurer l’impact de l’activité humaine sur le climat, et on comprend bien que si elle tente de verdir son programme, ç’est probablement par démagogie électorale (lien)…ce qui n’est pas un cas isolé, puisque quasi tous les partis ont décidé très opportunément de se verdir.
Alors l’appel TSM&RN sera-t-il entendu ?
Nous le saurons un jour, car comme dit mon vieil ami africain : « le temps est une lime qui travaille sans bruit ».