Pas d’agenda commun entre la Russie et l’OTAN,
déclare Moscou à l’issue des pourparlers
Les discussions étaient « directes » et « sincères », mais ont révélé des différences fondamentales de points de vue. La Russie a annoncé qu’elle allait déployer des mesures militaires et techniques réciproques pour contrer la présence de plus en plus menaçante de l’OTAN à ses frontières.
Source : RT, le 12 janvier 2022
Traduction : lecridespeuples.fr
Le bloc militaire de l’OTAN dirigé par les États-Unis est revenu à une stratégie totale de « confinement » de guerre froide envers la Russie et cherche à atteindre une « domination absolue sur tous les terrains », a déclaré mercredi à la presse le vice-ministre des Affaires étrangères de Moscou, Alexander Grushko.
Le diplomate a ajouté que Moscou pense que le comportement de l’OTAN crée une menace « inacceptable » pour la Russie qu’elle devra contrer.
Grushko a également allégué que le bloc est responsable de la fin de toute coopération avec la Russie sur des questions de sécurité communes clés telles que la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et la piraterie. Il a dénoncé les États-Unis à propos de « l’effondrement » des accords de contrôle des armements, évoquant la sortie de Washington des traités INF et Ciel Ouvert et traînant les pieds pour prolonger le nouveau Traité START.
La Russie a proposé des mesures de désescalade, mais l’OTAN les a jusqu’à présent ignorées, a ajouté le diplomate. Le bloc semble reconnaître la sécurité comme quelque chose qui ne s’applique qu’à ses membres, en violation directe de nombreux traités internationaux. La Russie trouve cela inacceptable, a déclaré Grushko, ajoutant que si l’OTAN persiste dans sa politique de confinement, de dissuasion et d’intimidation, Moscou réagira de la même manière.
Plus tôt mercredi, le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré aux journalistes que les deux parties avaient eu une « discussion franche et ouverte sur un large éventail de questions, en se concentrant bien sûr sur les tensions en Ukraine et autour ». Cependant, Stoltenberg a exclu tout accord sur une nouvelle expansion de l’OTAN, affirmant que « la Russie n’a pas de veto » sur ce processus et que « seuls l’Ukraine et 30 alliés peuvent décider quand l’Ukraine deviendra membre ».
Moscou est catégorique sur le fait que l’Ukraine et la Géorgie ne doivent « jamais, jamais » devenir membres de l’OTAN, selon le collègue de Grushko, Sergueï Ryabkov.
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« Aucune raison » de poursuivre les pourparlers sur la sécurité, affirme Moscou
Source : Washington Post, 13 janvier 2021
Traduction : lecridespeuples.fr
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a déclaré qu’il ne voyait « aucune raison » de poursuivre les pourparlers, portant ainsi un coup aux efforts visant à apaiser les tensions. Ses commentaires sont intervenus alors que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) se réunissait à Vienne dans le cadre de la dernière tentative d’éviter une crise européenne majeure alors que la Russie masse des troupes à la frontière ukrainienne. […]
S’exprimant à la télévision russe, Ryabkov a déclaré que les États-Unis et leurs alliés avaient rejeté les principales demandes de la Russie – y compris son appel à la fin de la politique de porte ouverte de l’OTAN pour les nouveaux membres –, proposant de négocier uniquement sur des sujets d’intérêt secondaire pour Moscou.
« Il y a, dans une certaine mesure, une impasse ou une différence dans les approches », a-t-il déclaré. Sans quelque signe de flexibilité de la part des États-Unis, « je ne vois pas de raisons de m’asseoir dans les prochains jours, de se réunir à nouveau et d’entamer ces mêmes discussions ».
Ryabkov a également refusé d’exclure l’envoi d’infrastructures militaires russes à Cuba ou au Venezuela si les tensions avec Washington continuaient de monter. Ces dernières semaines, Ryabkov a averti que le duel actuel avec l’Occident pourrait se transformer en un scénario de crise des missiles à Cuba, faisant référence à l’épreuve de force de 1962 qui a amené le monde au bord d’une éventuelle guerre nucléaire.
Lavrov, qui a qualifié la position occidentale d’ « arrogante, inflexible et intransigeante », a déclaré que Poutine déciderait de nouvelles mesures après avoir reçu des réponses écrites aux demandes de Moscou la semaine prochaine.
En plus d’avoir qualifié les pourparlers d’échec, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a souligné jeudi un projet de loi annoncé la veille par les sénateurs démocrates pour de nouvelles sanctions sévères contre les Russes, y compris Poutine, en cas d’action militaire contre l’Ukraine.
Peskov l’a qualifié de « extrêmement négatif, en particulier dans le contexte de la série de négociations en cours, bien qu’infructueuses, mais de négociations ». Sanctionner un chef d’État « est une mesure scandaleuse qui est comparable à une rupture des relations », a-t-il déclaré.
Peskov a également accusé les États-Unis et l’OTAN d’intensifier le conflit en s’efforçant d’« inciter » de nouveaux pays à rejoindre l’OTAN [en particulier la Suède et la Finlande, frontalière de la Russie].
Loukachevitch, ambassadeur de Russie auprès de l’OSCE, a mis en garde contre des « tendances très dangereuses ». Il a déclaré que la Russie n’avait entendu de réponse adéquate à aucune de ses propositions.
« Nous avons oublié comment nous écouter et nous entendre et comment parvenir à des accords. Il y a une confrontation contre la Russie, et c’est un gros problème. J’ai dit clairement aujourd’hui que nous devons abandonner cette pratique vicieuse consistant à considérer la Russie comme un ennemi. »
La Secrétaire générale de l’OSCE, Helga Schmid, a déclaré à l’issue de la réunion de l’OSCE que la situation dans la région restait « très périlleuse », faisant écho aux remarques d’ouverture de la réunion.
« Il semble que le risque de guerre dans l’espace de l’OSCE soit maintenant plus grand que jamais au cours des 30 dernières années », a déclaré au début le président du Conseil permanent du groupe, le Polonais Zbigniew Rau.
L’Europe est confrontée à « une menace particulièrement grave pour la paix », a-t-il ajouté, et doit s’en tenir à ses principes fondateurs selon lesquels les États sont égaux et ne doivent pas recourir à la force ou aux menaces militaires. […]
Voir également : Poutine sur la « crise des missiles » en Ukraine : face à l’OTAN, la Russie ne peut plus reculer
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Source : Le Cri des Peuples
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