Présidentielle : l’Appel de 565 militants laïques
6 février 2022
Emmanuel Macron a saccagé au-delà de tout ce qui était possible une place forte de la République depuis 1905, la laïcité. Il ne s’agit pas de dresser un catalogue exhaustif mais de porter haut et fort l’exigence du rétablissement de la Loi de Séparation de 1905 qui a garanti la paix civile dans ce pays. Voila quelques raisons pour lesquelles nous, connu·es pour notre engagement en défense de la laïcité, nous nous engageons avec Jean-Luc Mélenchon, pour le respect de la laïcité…
Emmanuel Macron a saccagé au-delà de tout ce qui était possible une place forte de la République depuis 1905, la laïcité. Aujourd’hui, plus personne ne sait ce que c’est et une partie non négligeable de nos concitoyens et concitoyennes utilise ce terme comme synonymes de discrimination, de xénophobie, de rejet, de stigmatisation.
Le principal responsable de cette situation doit être clairement et nettement désigné, c’est le gouvernement d’Emmanuel Macron, ses inspirateurs, ses relais, ses avocats.
La laïcité c’est d’une part pour l’autorité publique et ses représentants une obligation d’abstention au sujet des croyances et incroyances de chacun et chacune et d’autre part pour tout citoyen-ne la garantie de la liberté d’expression, individuelle et collective : chacun doit pouvoir défendre ses convictions ou ses croyances, avoir le droit de défendre comme de critiquer une religion.
Cela est possible parce que la laïcité repose sur la séparation des Églises et de l’État, et donc le refus de l’immixtion du clérical dans le politique et le refus de l’immixtion du politique dans le domaine religieux. L’État ne doit pas être sous la surveillance des religions et les religions ne doivent pas être sous la surveillance de l’État : « L’Église chez elle et l’État chez lui », Victor Hugo.
Cela est encore plus valable pour les individus. Personne n’a de compte à rendre sur ses opinions. Cela s’appelle la liberté de conscience, garantie depuis la Déclaration de 1789 qui assure liberté d’opinion et d’expression dans les articles 10 et 11. Cette liberté, qualifiée de « première des libertés » est à la base de la laïcité. Elle permet suivant une formule hélas galvaudée « le vivre ensemble ».
Il ne s’est pas passé un jour, une heure qui n’ait vu une agression contre le régime de laïcité et, perversion suprême, en invoquant la laïcité, qui n’ait vu une agression contre tout ou partie de la population, en fonction de ses opinions réelles ou supposées, amalgamées sans preuve à tous les crimes possibles.
Il ne s’agit pas ici de dresser la liste des manquements et des attaques, elle serait à la fois trop longue et incomplète. Emmanuel Macron n’a-t-il pas voulu réparer le lien avec les Églises, au rebours du principe de séparation de 1905 ?
Après la révélation des affaires de pédophilie, un haut responsable d’une Église a maintenu que le secret de la confession était supérieur aux lois de la République. Réponse du gouvernement ? Une simple convocation à s’expliquer !Tout le monde s’est interrogé : et si cela avait été un imam, que ce serait-il passé ? Nous n’acceptons pas la différence de traitement suivant les opinions religieuses ou autres.
Il faut revenir aux principes de base de la République. Ce sont donc des demandes simples et de bon sens, républicaines dans le sens le plus haut du terme, que nous formulons :
- L’abrogation du Concordat d’Alsace Moselle, résurgence napoléonienne. Comment peut-on dire combattre le séparatisme et laisser une législation séparée sur une partie du territoire de la République ? Il en est de même pour les dispositions discriminatoires dans les différents départements régions et collectivités d’outre-mer, notamment la Guyane, Mayotte, la Polynésie française, Wallis et Futuna et la Nouvelle-Calédonie, à commencer par la Guyane qui vit selon les dispositions d’un texte de Charles X.
- L’abrogation de la Loi Séparatisme et des dispositions en découlant dont le Contrat d’Engagement Républicain. Nous n’acceptons pas qu’un principe aussi simple et aussi libéral que la liberté de s’associer qui existe dans ce pays depuis 1901 soit remis en cause brutalement .
- L’abrogation de la loi Debré qui permet le financement massif de l’enseignement sous contrat, essentiellement confessionnel.
Il ne s’agit pas de dresser un catalogue exhaustif mais de porter haut et fort l’exigence du rétablissement de la Loi de Séparation de 1905 qui a garanti la paix civile dans ce pays.
Voila quelques raisons pour lesquelles nous, connu(e)s pour notre engagement en défense de la laïcité, nous nous engageons avec Jean-Luc Mélenchon, pour le respect de la laïcité, de la liberté de conscience, du plein rétablissement de l’esprit et de la lettre de la Loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat.
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