Par la rédaction d’Al Manar (10/2/22)*
Le Comité central de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a décidé de suspendre la reconnaissance d’Israël et de mettre fin à tous les engagements de l’Autorité palestinienne pris dans le cadre des accords conclus avec lui jusqu’à ce qu’il reconnaisse un État palestinien dans le cadre des frontières du 4 juin 1967.
La déclaration a été lue par un membre du comité exécutif de l’organisation, Azzam al-Ahmad, qui a affirmé qu’Israël devrait aussi reconnaitre Jérusalem-Est comme capitale de l’Etat palestinien, et cesser la construction des colonies dans les territoires de 1967. Il a également indiqué que la coordination sécuritaire avec l’entité sioniste dans ses différentes formes variées a été suspendue.
« Aucune reconnaissance aucune normalisation de la part des Etats arabes et islamiques qu’après la fin de l’occupation et l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec al-Qods de l’est comme capitale », a stipulé le comité central.
Ce dernier estime que l’administration américaine devrait exécuter ce que le président Joe Biden et son ministre des Affaires étrangères ont dit sur la solution des deux Etats, l’arrêt des colonies, la politique d’expulsion arbitraire des Palestiniens de Jérusalem al-Qods et la préservation du statut historique de la mosquée al-Aqsa.
Comme la décision de 2018?
Mais cette décision risque de ne jamais voir le jour à l’instar de la première qui avait été prise en octobre 2018, mais n’a jamais été mise en œuvre.
Selon les experts palestiniens, le fait que le comité exécutif de l’organisation a été chargé d’œuvrer pour développer les mécanismes appropriés pour mettre en œuvre ces décisions, « comme l’exige l’intérêt national suprême du peuple palestinien », risque de compromettre l’exécution des décisions prises et les rend inefficaces.
A noter que 4 factions palestiniennes ont boycotté la réunion du Comité central qui est un organe permanent émanant de l’Assemblée nationale, l’équivalent du plus haut organe législatif de l’OLP et investi des pouvoirs du Conseil. A savoir : le Front populaire de libération de la Palestine, le Parti de l’initiative nationale, le Commandement général du Front populaire et les Avant-gardes du Parti de libération populaire, condamnant une invitation qui s’est déroulée « sans consensus national ».
Le Hamas et le Jihad islamique ont aussi condamné les réunions du Comité central.
Le mardi 8 févriers, après l’assassinat à Naplouse de trois combattants des Brigades des Martyrs al-Aqsa, branche armée du Fatah, par un commando israélien, toutes les factions palestiniennes ont demandé à l’AP de suspendre la coordination sécuritaire avec l’entité sioniste.
Aucun Palestinien n’accepte d’être un agent
Interrogé par la chaine de télévision libanaise d’information al-Mayadeen, le membre du Conseil révolutionnaire du Fatah, Jamal Howayl a assuré que la direction palestinienne se trouve face à une épreuve très importante en raison du vide sécuritaire à al-Khalil et ailleurs.
« Aucun Palestinien libre n’admettra être un agent de l’occupation. Les membres des Martyrs al-Aqsa sont capables d’exécuter des opérations de qualité dans toutes les villes palestiniennes », avait-il souligné auparavant. Estimant que l’assassinat des trois combattants est un message humiliant adressé directement au Comité central.
Selon M. Howayl, « on est en train de retracer la carte de la région afin qu’elle se plie devant l’occupation et pour transformer l’Iran en l’ennemi, à la place d’Israël, qui cherche seulement à ajourner et gagner du temps ».
« C’est la résistance qui unit le peuple palestinien et qui est capable d’enrayer les divergences. Il faut établir la complémentaire et la résistance ne devrait pas être saisonnière », a-t-il affirmé.
*Source : Al Manar