Interview de Sergueï Lavrov par TF1
1 juin 2022
Le Cri des Peuples |
Interview de Sergueï Lavrov par TF1
Interview du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov accordée à la chaîne de télévision française TF1, Moscou, le 29 mai 2022.Source : Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Question : Trois mois après le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, la Russie fait face aux défis non seulement sur le champ de bataille, mais également sur la scène internationale où elle est accusée de crimes de guerre. Quel est le résultat de cette opération militaire? Pouvez-vous le résumer maintenant: s’agit-il d’un succès ou plutôt d’un échec? Par ailleurs, comme vous l’avez déclaré il y a quelques jours: “l’Occident collectif nous a déclaré une guerre hybride totale. Moscou avait tout fait pour éviter un affrontement direct, mais comme le défi a été lancé, nous l’avons accepté.” Que vouliez-vous dire par cela? Quelle sera votre réponse au défi? Cela signifie-t-il que dans une semaine ou un mois la troisième guerre mondiale pourrait éclater et qu’une frappe nucléaire pourrait être portée? Quel bilan faites-vous de cette opération? Pourriez-vous commencer par résumer les résultats de cette opération? Est-ce un succès ou un échec? Sergueï Lavrov: Contrairement à nos collègues occidentaux, nous ne courons pas après les effets de manche, nous ne cherchons pas une approbation ou une réussite, comme vous l’avez dit, sur la scène internationale. Nous faisons ce que nous devons faire, à savoir protéger les populations et la langue russe, qui a été directement discriminée et agressée par les régimes ukrainiens d’abord sous Porochenko et ensuite sous Zelenski. Nous défendons l’Ukraine de la nazification qui s’y poursuit depuis des années avec la complaisance directe de l’Occident, qui ne s’intéressait pas à ce qui se passait avec la langue et l’éducation russes, les médias russes qui étaient interdits par la loi. Depuis de nombreuses années, nous avons frappé à différentes portes en Europe, aux États-Unis en les appelant à forcer l’Ukraine à respecter ses obligations en vertu de nombreuses conventions européennes et internationales. L’Occident y est resté sourd, tout comme ils sont restés sourds quand l’Ukraine a publiquement refusé de se conformer à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies approuvant les Accords de Minsk signés par la France et l’Allemagne. Pendant des années, nous avons essayé de persuader l’Occident qu’il ne devait pas entraîner l’Ukraine dans l’Otan. L’Alliance s’est déjà approchée de nos frontières cinq fois, malgré toutes les promesses qu’ils nous avaient faites lorsque l’Union soviétique a disparu. Entraîner l’Ukraine dans l’Otan signifierait de créer une menace directe à la frontière de la Fédération de Russie. La réaction de l’Occident aux décisions prises par les États-Unis et l’Otan dans des situations en Yougoslavie (1999), en Irak (2003) et en Lybie (2011) est la meilleure preuve de l’hypocrisie de sa position. Les États-Unis ont lancé toutes ces aventures militaires sous prétexte que ces foyers de tension représentaient une menace pour eux, alors que cette menace était à plus de 10.000 km de leurs côtes, comme vous le savez. Pour autant, tous les pays ont docilement suivi les Américains en détruisant d’abord la Yougoslavie, puis l’Irak et la Lybie. Plus d’un million de civils sont morts dans ces conflits. Personne n’a réagi. Tout le monde a trouvé cela normal, parce que le suzerain principal du monde commande tous les pays. À l’exception de la crise en Irak, lorsque la France et l’Allemagne ont tenté de faire objection aux actions injustifiées et totalement inacceptables de Washington, les pays européens ont toujours accepté que les États-Unis aient le droit de déclarer une menace à leur sécurité partout dans le monde pour faire ce qu’ils voulaient. La Russie n’a pas déclaré une menace à sa sécurité du jour au lendemain, pendant des années nous appelions l’Occident à ne pas faire de l’Ukraine un pays antirusse, à ne pas créer des menaces militaires à la Russie sur le territoire ukrainien, à ne pas discriminer la langue, la culture et l’éducation russes. L’Occident ne prenait pas cela au sérieux tout en fermant les yeux sur la menace près de nos frontières contre laquelle nous mettions en garde depuis des années. Par exemple, comment la France réagirait-elle si la Belgique interdisait la langue française? Ou que ferait l’Angleterre si l’Irlande interdisait l’anglais? Imaginez un instant que la Finlande interdise le suédois. En Europe, on ne peut pas imaginer cela. Mais quand il s’agit du russe, personne en Europe ne s’en soucie. Notre opération militaire était inévitable. Nous essayions de raisonner l’Occident depuis longtemps. En décembre 2021, nous avons de nouveau proposé aux États-Unis et à l’Otan un traité de sécurité européenne. Nous n’avons pas été entendus. En 2009 encore, la Russie a proposé le Traité de sécurité européenne qui permettrait de fixer le principe d’une sécurité égale et indivisible et l’obligation de ne pas renforcer sa sécurité au détriment de la sécurité d’autrui. Tous les pays membres de l’Otan et de l’OSCE y ont souscrit. Cependant, en dépit de cet outil politique et de ces obligations, l’Alliance continuait de s’élargir, tout en ignorant les préoccupations de la Russie et les intérêts de notre sécurité. En 2009, nous avons proposé de signer un accord pour légiférer cet engagement politique. On nous a dit de ne même pas y penser, car on ne donne les garanties de sécurité juridiquement contraignantes qu’aux membres de l’Alliance. Nous avons été assez patients. Une autre tentative a été faite en décembre 2021. Le 7 février 2022, le président français Emmanuel Macron s’est rendu à Moscou. Apparemment, il voulait savoir comment la situation évoluait. Il a tenu des entretiens intéressants avec le président Vladimir Poutine, y compris sur la question dont nous parlons maintenant. Lors de la conférence de presse à l’issue des négociations, le président Vladimir Poutine a publiquement déclaré que la Russie était prête à mettre au point des garanties de sécurité de l’Ukraine, de la Russie et de tous les pays européens, mais des garanties qui n’entraîneront pas l’élargissement de l’Otan. Le président Macron a également parlé à plusieurs reprises de la nécessité d’une nouvelle architecture de la sécurité européenne. Mais les États-Unis ne le permettent pas et ne permettront pas de le faire. Les États-Unis ont complètement assujetti l’Europe. Nous voyons la volonté de la France de promouvoir l’idée d’une autonomie stratégique. Le président Macron a toujours appuyé ce concept. Mais aucun autre pays ne se montre enthousiaste à cette idée. Même les Allemands disent que la sécurité de l’Europe est impossible sans l’Otan. Ces problèmes sont devenus encore plus graves dans le contexte de la situation en Ukraine. La férocité avec laquelle l’Occident défend sa “créature”, le régime de Kiev, a montré que ce régime avait été spécialement conçu pendant des années pour créer une menace pour la Fédération de Russie, saper notre place légitime dans l’architecture de la sécurité, diminuer le rôle réel de la Russie et l’assujettir. J’ai mentionné la visite du président Macron et ses bonnes relations de confiance avec le président Vladimir Poutine. Malheureusement, la France joue un rôle actif dans l’attisement du nationalisme et du néonazisme en Ukraine. Paris arme activement l’Ukraine, y compris avec des armes offensives. La France réclame une guerre jusqu’au bout pour vaincre la Russie. Cela montre seulement que tous nos appels à l’Occident à parvenir à un accord sur un pied d’égalité ont été vains, que ces appels ont été consciemment ignorés. Cela signifie que l’Occident n’a jamais voulu une coopération égale avec la Russie. Nous comprenons mieux maintenant ce qui se passait et les raisons de l’euphorie après la fin de la guerre froide et la dissolution de l’Union soviétique. À cette époque tout le monde parlait des valeurs humaines communes, du destin commun européen de l’Atlantique à l’Oural et au Pacifique. C’étaient de belles paroles. Dès qu’il s’agissait de concrétiser ces slogans, l’Europe s’y opposait. Nous ne voulons pas dire que la voie pour reprendre le dialogue est coupée. Mais nous jugerons les intentions de l’Europe uniquement sur la base de ses actions concrètes. Nous avons tiré une leçon sérieuse. En ce sens, la situation est différente par rapport à la période après la guerre froide. En ce qui concerne l’opération militaire, elle se déroule comme prévu. Question : Parlons maintenant de la guerre dans le Donbass où les combats s’intensifient. J’ai passé trois mois dans le Donbass, voyageant entre Donetsk et Lougansk, et je me suis rendue à Marioupol plusieurs fois. La ville est complétement détruite, j’ai vu beaucoup de souffrance. Et tous les militaires que j’ai rencontrés m’ont dit que cette guerre allait durer, qu’elle serait sanglante. Cette bataille sur le front du Donbass est-elle la dernière? Est-ce que l’opération militaire russe va s’arrêter après? Y aura-t-il de réelles négociations de paix? Que demandez-vous à l’Ukraine aujourd’hui? Sergueï Lavrov: Nous ne demandons que ce que le président russe Vladimir Poutine a déjà annoncé depuis le début de l’opération spéciale, à savoir que le régime de Kiev cesse de tuer des civils dans le Donbass. Il le faisait pendant huit longues années après le coup d’État de 2014, malgré la signature des Accords de Minsk avec les garanties de la France et de l’Allemagne. Nous avons exhorté l’Allemagne et la France à mettre fin à cette agression et à arrêter de soutenir ce régime qui tue ses citoyens. Ils nous ont répondu qu’ils comprenaient les raisons pour lesquelles Kiev ne voulait pas communiquer avec Donetsk et Lougansk. Ils les comprennent et les soutiennent. Contrairement à ce qui a été écrit et signé par le président français et la chancelière allemande, la France et l’Allemagne ont rejeté le dialogue direct entre Kiev et les républiques autoproclamées. Je voudrais souligner qu’il serait difficile de comprendre la situation actuelle sans connaître l’histoire de cette question, le fait que l’Occident a alimenté ce conflit en faisant de l’Ukraine un ennemi de la Russie. Il ne fait aucun doute qu’il s’agissait d’une politique délibérée. Il n’y avait pas d’autre choix que de protéger les populations russes en Ukraine soumises à l’arbitraire néonazi, et de protéger la langue et la culture russes. Que ferait le président Macron si la Belgique interdisait la langue française? Proposerait-il à ses électeurs de l’accepter? J’en doute. Nos objectifs sont de protéger la population et de démilitariser l’Ukraine (il ne doit plus y avoir d’armes sur son territoire qui représentent une menace pour la Fédération de Russie), de rétablir les droits de la langue russe conformément à la Constitution de l’Ukraine, que le régime de Kiev a violé en adoptant des lois antirusses, et aux Conventions (dont l’Ukraine est membre), et de dénazifier l’Ukraine. Les idées et les actes néonazis sont ancrés dans la vie et la législation en Ukraine. Nous avons également attiré l’attention sur ce point. Nos amis occidentaux gardaient le silence. Il est clair maintenant qu’ils l’ont même trouvé utile. Ils avaient pour objectif de créer des menaces pour la Russie et d’endiguer notre pays. Certes, des gens meurent. Mais si l’opération prend autant de temps, c’est d’abord parce que les militaires russes ont reçu l’ordre d’éviter à tout prix les attaques et les frappes contre les infrastructures civiles. Seuls les infrastructures, les équipements et les effectifs militaires doivent être ciblés. C’est pourquoi nous agissons de manière complétement différente par rapport à l’armée ukrainienne et aux bataillons néonazis qui utilisent des civils en tant que boucliers humains. Si vous avez été sur place, vous avez vu (ou entendu) comment ces bataillons déploient des armes lourdes dans les zones résidentielles, près des écoles, des hôpitaux, et des écoles maternelles. Ils bombardent régulièrement Donetsk et ce sont les civils qui en souffrent. Notre objectif évident est de repousser l’armée ukrainienne et ses bataillons au-delà des régions de Donetsk et de Lougansk. En ce qui concerne le reste des territoires, où il y a des gens qui ne veulent pas rompre les liens avec la Russie, ce sera aux populations de ces régions de décider. Je ne pense pas qu’ils seront contents de vivre sous le régime néonazi qui s’est montré complétement russophobe. C’est au peuple lui-même de décider. Question : La bataille dans le Donbass sera-t-elle la dernière? Beaucoup d’Européens se demandent s’il y aura d’autres batailles après celle sur le front du Donbass. Sergueï Lavrov: Je viens de répondre à cette question. Notre priorité absolue, c’est la libération des régions de Donetsk et de Lougansk qui sont désormais reconnues par la Fédération de Russie comme des États indépendants. Pour le reste des territoires ukrainiens où se déroule l’opération militaire spéciale, le peuple doit décider de son avenir dans ces régions. Ils devraient décider par eux-mêmes dans quel environnement ils vont vivre: celui créé par Vladimir Zelenski où la langue, la culture et les médias russes sont interdits, où un autre où ils pourront élever leurs enfants comme ils voudront. Question : Les républiques RPD et RPL ont-elles été annexées par la Russie? Sergueï Lavrov: Il ne s’agit pas d’annexion. Si vous avez été sur place, vous savez probablement qu’en réponse au coup d’État anticonstitutionnel de 2014, lorsque les signatures de la France, de l’Allemagne et de la Pologne ont été simplement ignorées (l’opposition a rompu l’accord avec le président de l’époque se moquant de ces signatures), en réponse au putsch et aux déclarations des dirigeants de l’opposition sur la nécessité de chasser les Russes et d’interdire la langue russe en tant que langue officielle en Ukraine, les habitants de l’est de l’Ukraine ont déclaré qu’ils ne reconnaissaient pas le coup d’État et ne voulaient pas reconnaître les autorités qui avaient pris Kiev et s’étaient proclamés gouvernement. C’est là que tout a commencé. La France, l’Allemagne et l’Union européenne gardaient le silence. Probablement, ils se réjouissaient. C’est alors que les républiques RPD et RPL ont été proclamées. En conséquence, Kiev y a envoyé ses troupes et a commencé les bombardements de Donetsk et de Lougansk. L’Europe gardait le silence. Le président français de l’époque François Hollande a mis en place le format Normandie. Pendant des mois, nous essayions d’arrêter le conflit. Nous avons persuadé Donetsk et Lougansk de renoncer à leur souveraineté proclamée si les Accords de Minsk étaient mis en œuvre, il fallait seulement accorder un statut spécial à ses territoires. La France et l’Allemagne ont elles-mêmes signé ce que devrait être ce statut: la langue russe, leurs propres forces de l’ordre et les liens économiques spéciaux avec la Fédération de Russie. Rien de tout cela n’a été fait. Pendant huit longues années, ils continuaient de tuer des civils. Toute l’Europe a gardé le silence en nous disant que si les Ukrainiens ne voulaient pas mettre en œuvre les Accords de Minsk, qu’ils laissaient la Russie les appliquer. Maintenant Zelenski affirme d’être prêt à négocier, mais d’abord ils vont conquérir tout ce qui était sous leur contrôle au 24 février et ensuite ils négocieront. C’est pourquoi nous n’avions pas d’autre choix que de reconnaître l’indépendance de ces républiques. Pour nous, il s’agit d’une opération militaire demandée par les États souverains de RPD et RPL, en vertu de la Charte des Nations unies, dont l’article 51 prévoit le droit de légitime défense individuelle et collective. Nous défendons ces populations et nous les aidons à rétablir leur intégrité territoriale. Question : Le président Macron n’a jamais coupé le canal de communication avec le président Poutine. Souhaitez-vous qu’il continue ainsi? Et selon vous, quels sont les objectifs de cette communication? Compte tenu de l’intensification des sanctions économiques de l’Occident, de la livraison d’armes françaises à l’Ukraine et de l’expulsion mutuelle de diplomates, pensez-vous que la Russie et la France resteront des partenaires? Sergueï Lavrov: Nous ne nous imposons à personne. Si quelqu’un veut communiquer avec nous, le Président russe Vladimir Poutine ne refuse jamais la demande d’un homologue qui demande un appel téléphonique ou une rencontre personnelle. Tout le monde le sait. Le ministre des Affaires étrangères et d’autres membres de la direction russe font de même. Vous venez d’évoquer l’expulsion mutuelle de diplomates. Nous n’avons expulsé personne. Ces sanctions sont hystériques (je dirais même qu’elles relèvent de l’agonie) et elles ont été initiées par l’Occident. La rapidité avec laquelle elles ont été appliquées et leur envergure montrent qu’elles n’ont pas été développées du jour au lendemain. Elles ont été préparées il y a longtemps, et il est peu probable qu’elles soient bientôt levées. Les États-Unis ne le disent pas publiquement mais dans leurs contacts avec leurs alliés ils disent que lorsque tout cela sera terminé, les sanctions resteront en vigueur. Il ne s’agit pas de l’Ukraine qui n’est qu’un outil, une monnaie d’échange, il s’agit d’endiguer le développement de la Russie, car elle empêche l’Occident d’affirmer le monde unipolaire proclamé par Washington avec l’assentiment de l’Europe. Je ne sais pas ce que l’Europe a à y gagner sur le plan géopolitique, mais selon les experts politiques, elle sera le principal perdant dans cette histoire. Nous avons toujours respecté la volonté de la France de défendre l’indépendance du continent. Le président Macron dans ses discours tente de poursuivre la tradition de ses grands prédécesseurs par rapport à l’autonomie stratégique. Ils ont développé la « Boussole stratégique » afin de militariser l’Union européenne et de lui apporter une dimension militaire. Cela ne servira pas à grand-chose, car de toute façon l’Union européenne militarisée est déjà considérée par l’Otan comme un appendice de l’Alliance et non comme une entité indépendante qui pourrait décider elle-même où et comment utiliser ses forces armées. Je suis convaincu que l’UE ne sera pas autorisée à le faire. Mais il est nécessaire de parler de ses choses. Si nous voulons que la justice soit faite et que tous les arrangements signés par nos présidents dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe soient mis en pratique, à savoir que la sécurité ne doit être qu’égale et indivisible et que personne ne doit renforcer sa sécurité au détriment des intérêts d’autrui, alors bien sûr nous devons en parler. Après tous ces événements qui ont montré les véritables intentions de l’Occident à l’égard de la Russie, nous parlerons d’une perspective différente et nous ne pourrons pas prendre les promesses pour argent comptant. Question : Attendez-vous à ce que la France et Macron se joignent pour mettre fin à cette « guerre »? Sergueï Lavrov: Comme je l’ai dit, ce n’est pas à nous d’en décider. Si le président Macron approche le président Poutine avec une proposition de communication, je vous garantis que la demande sera satisfaite. Nous ne nous imposons à personne. Nous entendons tous les dirigeants de l’Union européenne, sans exception, accuser publiquement la Russie d’agression et utiliser un langage assez belliqueux. Si derrière ce langage il y a une volonté de résoudre les problèmes qui ont causé la crise actuelle de la sécurité européenne, alors nous serons toujours prêts à négocier. Le président Macron a une relation de confiance de longue date avec le président Vladimir Poutine. S’il propose une discussion, elle sera acceptée. Question : Vous êtes l’un des ministres les plus proches du président Vladimir Poutine, vous devez communiquer avec lui tous les jours. En Europe, certains disent que le président Poutine est malade et qu’il est en colère parce que son plan initial n’a pas été mis en œuvre. Est-ce vrai? Sergueï Lavrov: Le président Poutine apparaît en public tous les jours. Vous pouvez le voir à la télévision, lire et écouter ses discours. Je ne pense pas que des personnes saines d’esprit puissent voir des signes de maladie ou de malaise chez cet homme. Je le laisse à la conscience de ceux qui propagent de telles rumeurs malgré les opportunités quotidiennes de voir son apparence. Voir notre dossier sur la situation en Ukraine. |