La Corée du Sud et les États-Unis vont organiser les 29 et 30 mars 2023 à Séoul la deuxième édition du « Sommet sur la démocratie ». Parmi les pays co-organisateurs figurent le Costa Rica, les Pays-Bas et la Zambie. Joe Biden présidera les débats dont on devine que la principale cible sera la Chine.
Vladimir Marciac
Quelques chiffres pour mieux comprendre :
- Sur les 800 bases militaires dont les Etats-Unis disposent à travers le monde, 7 sont en Corée du Sud.
- Séoul est à 1 310 km de Beijing et à 11 200 km de Washington.
- Parmi les 193 pays membres de l’ONU, et pour une population mondiale de près de 8 milliards d’habitants, les 2 organisateurs ont enrôlé 3 co-organisateurs qui pèsent 43 millions d’habitants.
L’importance de ce lilliputien sommet sera donc essentiellement médiatique. Cela ne signifie pas qu’il faille en sous-estimer les capacités de nuisance. D’autant plus que de nombreuses autres nations seront appelées à intervenir par visioconférences, comme pour le sommet de 2021 où des dirigeants d’autres pays avaient participé (en « distanciel ») afin de lutter contre la corruption et contre l’autoritarisme et pour améliorer les droits de l’Homme. Tous ensemble, ils avaient présenté au total 750 promesses à mettre en œuvre pour défendre et renforcer la démocratie.
Ainsi que le dit un communiqué de la Maison Blanche, ce deuxième sommet, 15 mois après, doit « faire le point sur l’exécution des promesses de la première édition dédiée au rétablissement de la résilience de la démocratie et présenter de nouveaux engagements ».
La Maison Blanche affirme également qu’il permettra d’affirmer « le rôle central des institutions démocratiques pour la prospérité et la préservation de la liberté », et de souligner « l’efficacité de l’action collective pour relever les défis les plus pressants de notre époque ».
Dans un communiqué qui copie celui de la présidence états-unienne, les pays impliqués déclarent par ailleurs : « Cette réunion montrera comment les démocraties profitent à leurs citoyens, et sont les mieux équipées pour répondre aux défis mondiaux les plus urgents ».
Je vais démontrer ici que les États-Unis et les prétendues « institutions démocratiques » (comprendre les systèmes pro-états-uniens) n’ont aucune compétence pour promouvoir la liberté, apporter la prospérité, faire face aux défis de notre époque. Au contraire.
Joe Biden répète à l’envi que le monde est à un « tournant », qu’il est travaillé par une tentation de l’autoritarisme qui menace les démocraties. C’est une affirmation tragi-comique quand on voit le lourd passé oppresseur des États-Unis et l’agressivité de ce pays envers la Chine et la Russie, ainsi que son écrasante responsabilité dans le déclenchement de la guerre en Ukraine et dans sa prolongation, en s’opposant à des négociations et en multipliant les aides financières et militaires au régime de Zelinsky.
Joe Biden et ses acolytes capitalistes veulent colporter un produit baptisé « démocratie » comme les missionnaires européens apportèrent la civilisation en Amérique du sud et en Afrique. Le premier président du Kenya indépendant, Jomo Kenyatta, a dit : « Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible ».
Définir la démocratie
Pour défendre la démocratie, il faut d’abord la définir. Le terme « démocratie », du grec ancien dêmos, « peuple », et kratos, « pouvoir », désigne à l’origine un régime politique dans lequel les citoyens participent aux décisions publiques et à la vie politique de la cité. Étaient cependant exclus du statut de citoyen et donc du droit de vote : les femmes, les esclaves et les métèques (habitants originaires d’autres cités qu’Athènes).
En Europe, on dit que le sage grec Solon (né en l’an 640 avant notre ère) est l’inventeur de la démocratie. Quand on lui demandait : « Maître, dites-nous quel est le meilleur système politique ? », il répondait : « Dites-moi d’abord où, dans quel pays et à quelle époque ».
Les votes « démocratiquement » bafoués
En France, on considère que la démocratie est un système politique qui permet et organise des affrontements électoraux. Et qu’importe si, après leur victoire, les élus font le contraire de ce qu’ils ont annoncé dans leur programme. Ils sont élus, ils ont une légitimité issue des urnes. Il existe dans quelques pays (Venezuela, Suisse …) un système de « référendum révocatoire » qui permet, à mi-mandat et à la demande d’un nombre important de citoyens, de révoquer l’élu qui ne tient pas ses promesses ou qui fait le contraire de ce qu’il a dit. Mais, ailleurs, les élus sont assurés de pouvoir aller impunément au bout de leur mandat en prenant les décisions qu’ils veulent.
Le philosophe suisse Jean-Jacques Rousseau a écrit en 1762 « Le peuple anglais pense être libre; il se trompe fort, il ne l’est que durant l’élection des membres du parlement; sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien ».
La pire expérience électorale qu’ont vécu les Français est celle du référendum du 29 mai 2005 sur le projet de Constitution européenne. Malgré un matraquage idéologique de la classe médiatico-politique presque unanime qui appelait à voter « oui », près de 55 % des Français ont voté « non ».
Alors, le président de la République a réuni les parlementaires en Congrès à Versailles le 4 février 2008 pour leur faire voter un texte qui est la négation de la volonté populaire exprimée en 2005. Le peuple a dit « non », le gouvernement le transforme en « oui ». Démocratiquement.
Quoi d’étonnant si l’abstention ne cesse de progresser ? Pour le second tour des élections législatives 2022 en France, elle est de plus de 50 %. Ce phénomène de désintérêt croissant des citoyens pour les élections affecte de nombreux pays « démocratiques ».
Pour les élections à deux tours, le candidat élu est celui qui est en tête au second tour. Si l’on tient compte que de nombreux habitants ne sont même pas inscrits sur les listes électorales, que les inscrits s’abstiennent massivement et que les voix des votants se dispersent sur plusieurs candidats, on observe qu’il suffit parfois à un candidat d’obtenir 10% des suffrages des citoyens en âge de voter pour devenir un élu de la nation. Oui, même si 90% n’ont pas glissé dans l’urne un bulletin portant son nom ! Quelle est la légitimité des élus dont la majorité du corps électoral n’a pas voulu ?
De cela il ne sera pas parlé à Séoul.
Les royautés en Europe
Dans un entretien donnée au journal hebdomadaire « Le 1» paru le 8 juillet 2015, Emmanuel Macron a dit ceci en parlant de la France : « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! »
Personnellement, je pense qu’il y a encore beaucoup trop de royautés à travers le monde.
Dans l’Union européenne, nous voyons les royaumes suivants : Royaume Uni (soit Angleterre, Pays de Galles, Ecosse et Irlande du Nord), Pays-Bas, Belgique, Espagne, Danemark, Suède, Norvège. Le Président de la République française est co-prince d’Andorre. Nous avons aussi, dans les îles françaises de Wallis et Futuna, des rois dont le pouvoir, même s’il est limité, est une injure à la République. Sur le territoire de l’Europe, mais hors de l’Union européenne, nous avons à nos frontières la principauté de Monaco et le Grand-Duché du Luxembourg.
Le puissant « roi d’Angleterre »
Contrairement à l’idée reçue, Charles III n’est pas roi d’Angleterre, mais de bien d’autres royaumes du Commonwealth. Il faut en effet compter (outre le Royaume-Uni) le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Jamaïque, la Barbade, Bahamas, Grenade, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Îles Salomon, Tuvalu, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, soit un total de près de 135 millions de sujets, répartis sur 19 millions de km² dans le monde.
Qui a élu leur roi ? Personne. Le Royaume Uni est une monarchie parlementaire sans président. Le gouvernement est dirigé par un Premier ministre. Le roi, lui, est le chef de l’Etat. Quels sont ses pouvoirs ? Il ouvre et suspend les sessions du parlement, il promulgue les lois votées en son nom, il désigne le Premier ministre, il est habilité à nommer et à révoquer ses ministres et à lever des impôts. Il approuve (ou pas) le budget de la nation. Il est le chef des armées et une guerre ne peut être déclarée sans son accord.
En dehors du système démocratique prôné par les donneurs de leçon de Séoul et de Washington, ajoutons le plus petit État du monde : le Vatican (800 habitants sur 0,44 km2) dont le dirigeant est le pape, chef de l’Église catholique. Pour les chrétiens, il est le représentant vivant de Dieu sur terre, après avoir été élu par les cardinaux. Par contre, les monarques ne s’embarrassent d’aucune formalité électorale. Ils règnent directement « par la grâce de Dieu » sans aucune sorte de désignation terrestre préalable. Et leurs enfants leur succéderont aussi naturellement.
Quand les États-Unis et les Sud-Coréens discutent de démocratie, ce n’est évidemment pas pour mettre en cause ces régimes où des individus et toute leur famille bénéficient de fortunes, de privilèges et de pouvoirs qui ne leur ont pas été donnés par le peuple et qu’ils transmettront à leur descendance. De cela il ne sera pas parlé à Séoul, comme il ne sera pas parlé de dictatures qui, un peu partout dans le monde, oppriment des peuples et ruinent leur pays, mais qui sont utiles aux donneurs de leçons planétaires inspirés par Washington.
Je vais donc en parler, avec quelques exemples.
Notre ami cannibale
Les Français se souviennent de Jean-Bedel Bokassa qui fut président de la République centrafricaine de 1966 à 1976, puis « empereur » jusqu’en 1979. En dépit de la violence de son régime qui pratiquait tortures et exécutions sommaires, il fut décoré par la France de la Légion d’honneur. Il fut reçu par le général de Gaulle (qu’il appelait « papa »), puis par le président Georges Pompidou (qu’il appelait « mon frère »), puis par le président Valéry Giscard-d’Estaing (qu’il appelait « mon cousin ») et à qui il offrit des diamants.
En 1977, il s’est fait couronner empereur dans une cérémonie qui a coûté le quart du budget annuel du pays, pratiquement le montant de l’aide annuelle au développement versé par la France à la Centrafrique. La même année, à la suite d’un dîner donné à Bangui, il a dit a un ministre français : « Vous venez de manger de la chair humaine ».
Bien entendu, c’était un prévaricateur et il possédait des châteaux en France.
Tel est le chef d’État qui a bénéficié de la bienveillance de trois présidents français. Il est vrai qu’il avait accédé au pouvoir par un putsch en expliquant que des agents communistes chinois avaient essayé de renverser le gouvernement et qu’il a dû intervenir pour entraver l’influence du communisme. Il affirmait que les Chinois entraînaient et armaient des habitants des campagnes pour lancer une révolution. Il avait expulsé les Chinois et rompu les relations diplomatiques avec la Chine.
Jean-Bedel Bokassa faisait donc partie des dictateurs que l’Occident ne condamne pas mais, au contraire, maintient au pouvoir et finance, quels que soient leurs crimes et les dommages qu’ils infligent à leur malheureux pays. Il y a de par le monde des tyrans féroces dont le bouclier est leur anticommunisme. Beaucoup ont sévi en Amérique latine, parfois mis en place par les Etats-Unis et protégés par eux, pour le plus grand malheur des peuples et du développement de leurs pays qui ont, la plupart du temps, fait un grand bond en arrière.
Mais de cela il n’a jamais été parlé dans des sommets internationaux « pour la démocratie ».
Les esclaves dans les prisons états-uniennes
Avec 331 millions d’habitants, les États-Unis comptent 2 millions de prisonniers ; presque six fois plus que la Chine (qui a 1,4 milliard d’habitants). C’est le taux d’incarcération le plus élevé du monde. Il faut savoir que les shérifs sont généralement élus et qu’ils ont intérêt à prouver leur efficacité à leur électorat. De plus, certains sont également chargés de gérer les prisons. Beaucoup de détenus travaillent pour des salaires dérisoires. Ces prisons sont des centres d’affaires fermés, un business qui rapporte des milliards de dollars par an. La moitié des détenus sont des Afro-américains et un quart sont des latinos. S’il y a dans le monde une pratique de l’emprisonnement au faciès, du travail forcé, de l’esclavage, c’est là qu’on peut la trouver.
Mais de cela il ne sera pas parlé à Séoul.
Les mortelles désorganisations « démocratiques »
Au plus fort de la pandémie de Covid, les États-Unis ont choisi une gestion décentralisée. Au nom de la conception états-unienne de la liberté, les décisions de lutte contre la pandémie ont été éparpillées, par villes, par États, organisées par près de 2000 agences de santé aux niveaux national, régional, et local. On a vu les résultats de cette option « démocratique » : plus d’un million de morts.
Les sommes énormes que les États-Unis consacrent à leur armée font défaut pour entretenir leurs infrastructures. Leurs routes et leurs ponts sont en mauvais état. Une série de catastrophes secoue ce pays, des usines explosent, des trains déraillent. J’ai déjà eu l’occasion de faire remarquer que, avec les ravages de la pauvreté, avec les meurtres par armes à feu et le Covid, l’espérance de vie à la naissance aux États-Unis est désormais moins élevée qu’en Chine.
Mais de cela il ne sera pas parlé à Séoul.
La démocratie par les armes
Le budget militaire des États-Unis pour 2023 dépasse mille milliards de dollars, si l’on compte l’aide militaire internationale et les pensions aux retraités. Il est supérieur au total des budgets militaires des 9 puissances militaires qui suivent, y compris la Chine et la Russie. L’aide militaire à l’Ukraine est supérieure au budget militaire total de la Russie.
Pour les États-Unis, la démocratie est propagée en faisant entrer des morceaux d’acier dans des morceaux de chair.
Mais de cela il ne sera pas parlé à Séoul.
Bombardement d’une ambassade et meurtres de journalistes
Le 7 mai 1999, 5 bombes états-uniennes frappent l’ambassade de la République populaire de Chine à Belgrade, tuant 3 journalistes chinois en poste en Yougoslavie, dernier pays communiste d’Europe.
Le gouvernement états-unien a prétexté qu’il s’agissait d’une erreur due à de mauvaises informations. C’est l’excuse favorite des Etats-Unis quand ils commettent ce que la Chine a appelé « Un acte barbare ».
Le 8 avril 2003, un tir d’obus de l’armée états-unienne contre l’hôtel Palestine de Bagdad avait tué le cameraman espagnol José Couso. Cet hôtel logeait la plupart des journalistes qui couvraient la guerre en Irak. Le monde entier le savait, l’armée d’occupation en avait été informée. Mais les autorités militaires états-uniennes avaient fait connaître leur agacement, accompagné de menaces, contre les journalistes qui n’étaient pas « embedded » (embarqués avec les troupes états-uniennes). Là aussi, l’excuse a été : une mauvaise information. Au total, plus de 200 journalistes de différents pays ont perdu la vie pendant la guerre en Irak.
Mais, de la légalité de l’invasion, du meurtre de ces journalistes, il n’a jamais été question dans un sommet international dont le sujet est la démocratie.
Les démocraties formelles
Pour les États-Unis, la preuve de la démocratie, c’est qu’on en parle, c’est qu’on a établi des règles (prétendument universelles!) une fois pour toutes. Ceux qui ne s’y plient pas, ceux qui n’abandonnent pas leur propre modèle, leur culture, leurs coutumes, ceux qui écoutent le sage Solon ne sont pas démocrates.
Karl Marx refusait de parler de démocratie en général. En occident, nous avons des démocraties « formelles », des démocraties « par délégation » le plus souvent phagocytées par la classe dominante. Le citoyen a le droit de voter, d’exprimer des choix, mais il n’est pas souvent invité à la table où est servie la démocratie. Or, pour Lénine, « La preuve du pudding, c’est qu’on le mange ».
La preuve de « l’efficacité » des « systèmes démocratiques » dans « les actions collectives » n’a pas été faite quand, au début de la pandémie du Covid 19, l’Italie, pays membre de l’Union européenne n’a trouvé pour lui porter secours que la Chine et Cuba. Même carence dans l’efficacité quand la Grèce, autre pays membre de l’Union européenne, plongée dans une grave crise économique en 2008, a été étranglée par Bruxelles. Notons au passage qu’il a été imposé à la Grèce de graves restrictions dans les droits sociaux. De plus, si la démocratie est synonyme de privatisation, le déraillement d’un train (54 morts) le 28 février 2023 en Grèce montre qu’il vaut mieux laisser à l’État un espace pour la gestion et les contrôles.
Les juges hémiplégiques
Un proverbe dit que pour monter au mât, il vaut mieux avoir le derrière propre. Pour Confucius « L’homme honorable commence par appliquer ce qu’il veut enseigner ; ensuite il enseigne ». Mais la règle politique des États-Unis et de leurs alliés est : « Fais ce que je dis, pas ce que je fais ». C’est pourquoi Washington peut lancer une campagne mondiale de fake news sur le « génocide des Ouïghours » en faisant oublier le plus grand génocide de l’Histoire, celui des indiens d’Amérique. Un génocide bien réel : le socle de la nation états-unienne.
Naguère, Gil Robles, fasciste espagnol, partisan du dictateur Francisco Franco avait dit : « La démocratie n’est pas pour nous une fin, mais un moyen pour aller à la conquête du nouvel État ». Plus récemment, Jean-Claude Juncker, alors président de la Commission européenne, a eu ces mots : « Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » (28 janvier 2014, le Figaro).
Le 9 mars 2015, Barak Obama a signé un décret désignant le Venezuela comme « menace à la sécurité nationale des États-Unis ». Jack Lew, secrétaire états-unien au Trésor avait insisté : « Nous sommes déterminés à défendre les droits de l’Homme et à promouvoir les principes démocratiques au Venezuela en utilisant des sanctions financières ». Alors, tout naturellement, le 29 août 2019, lors d’un discours de politique étrangère devant les ambassadeurs français réunis à Paris, Emmanuel Macron a qualifié le Venezuela de dictature. Bien que Nicolas Maduro ait été élu président de la République bolivarienne du Venezuela au terme d’une élection contrôlée par des observateurs du monde entier, le camp occidental a désigné comme président, Juan Guaido, putschiste lié aux narco-trafiquants colombiens et qui a la particularité de ne pas avoir été candidat à l’élection ! Cependant, il a été reçu dans les capitales européennes comme président légitime du Venezuela. La force de la propagande états-unienne est telle, relayée par nos médias que, le 4 février 2019 sur la chaîne de télévision BFM-TV, la présidente du groupe de députés mélenchonistes au parlement européen a défendu l’idée que Nicolas Maduro n’est pas plus président légitime de son pays que Juan Guaido. Déclaration d’autant plus choquante que Jean-Luc Mélenchon est un ami du Venezuela et qu’il soutient la politique de ce pays pour échapper à l’emprise des Etats-Unis. Cependant, à l’occasion de la COP27 (sommet sur le climat) en novembre 2022 à Charm el-Cheikh en Egypte, dans une rencontre avec Nicolas Maduro, le président français a fait une volte-face en l’appelant publiquement « président ».
Bref, solliciter la classe politico-médiatique occidentale pour qu’elle nous désigne une dictature et définisse la démocratie est aussi pertinent que de demander à une girouette d’indiquer le nord, à un hérisson de nous aider à traverser la route ou à Colin Powell de nous montrer un échantillon d’Armes de Destructions Massives de Saddam Huss