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21 novembre 2024

2,1 millions de Marocains sous-alimentés selon la FAO


Publié par Gilles Munier sur 6 Avril 2023, 09:23am

Catégories : #Maroc, #FAO

Par Laïla Zerrour (revue de presse : Aujourd’hui la Maroc – 4 avril 2023)*

Le coût d’une alimentation saine au Maroc est estimé à 2,80 dollars par personne et par jour

Rapport 
Selon le nouveau rapport de la FAO, 2,1 millions de Marocains sont sous-alimentés. La prévalence de la sous-alimentation a atteint un taux de 5,6% entre 2019 et 2021 contre 4,4% entre 2018 et 2020.

L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient de publier son dernier rapport intitulé « Aperçu régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Proche-Orient et Afrique du Nord». Ce rapport, élaboré en collaboration avec le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM), l’OMS et la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (UNESCWA), révèle que 53,9 millions de personnes souffraient d’insécurité alimentaire grave dans la région arabe en 2021, soit une hausse de 55% depuis 2010 et une augmentation de cinq millions de personnes par rapport à l’année précédente. Au Maroc, 2,1 millions de personnes souffraient de malnutrition entre 2019 -2021 contre 1,6 million entre 2018-2020. La prévalence de la sous-alimentation par rapport à la population totale a atteint un taux de 5,6% entre 2019 et 2021 contre 4,4% entre 2018 et 2020. Par ailleurs, le rapport révéle que la prévalence du retard de croissance chez les enfants marocains de moins de cinq ans est à 12,9 % en 2021, contre 13,4 % en 2020. La prévalence du surpoids chez les enfants de moins de cinq ans est de 11,3%.

Ce taux demeure inchangé en comparaison avec l’année 2019. Le rapport précise également que le taux de prévalence des femmes en âge de procréer (15-49 ans) et présentant des signes d’anémie est passé de 29,7% en 2018 à 29,9% en 2019. En matière d’obésité, le document signale qu’entre 2000 et 2016, le nombre d’adultes obèses s’est accru au Maroc. La prévalence de l’obésité est ainsi passée de 16,7% en 2000 à 26,1% en 2016. Le rapport fait savoir que 6,2 millions de Marocains n’avaient pas les moyens de s’offrir un régime alimentaire sain en 2020, ce qui représente un taux de prévalence de 16,7%. Le coût d’une alimentation saine au Maroc est de 2,80 dollars par personne et par jour. Il atteint 3,47 dollars par personne dans la région arabe et de 3,54 dollars dans le monde. A ce sujet, il est important de signaler que plus de la moitié de la population des États arabes, soit 162,7 millions de personnes, n’avaient pas les moyens de s’offrir un régime alimentaire sain.

L’insécurité alimentaire modérée ou sévère touche 154,3 millions de personnes

L’insécurité alimentaire modérée ou sévère a poursuivi sa tendance haussière affectant près de 154,3 millions de personnes en 2021, soit une augmentation de 11,6 millions de personnes par rapport à l’année précédente, selon le rapport. La région arabe continue de souffrir de multiples formes de malnutrition. Alors que la prévalence du retard de croissance (20,5%) touche un enfant de moins de 5 ans sur cinq et est inférieure à la moyenne mondiale, le rapport indique que les indicateurs régionaux relatifs à l’émaciation (7,8%) sont supérieurs à la moyenne mondiale de 6,7%. La prévalence du surpoids chez les enfants de moins de 5 ans est en augmentation constante depuis 2000 et avait atteint 10,7% en 2020. Le rapport souligne, aussi, que 28,8% de la population adulte (18 ans et plus) de la région arabe est obèse, ce qui représente plus du double de la moyenne mondiale, selon les dernières estimations disponibles.

La FAO estime que la région arabe n’est pas sur la bonne voie pour atteindre la faim zéro et les Objectifs de développement durable (ODD) liés à la nutrition. «Une situation exacerbée davantage par l’effet de la pandémie et la guerre en Ukraine ; celles-ci ont donné lieu à des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et ont fait grimper les prix des céréales, des engrais et de l’énergie», indique la FAO. Ces crises ont touché les pays arabes de manière disproportionnée et ont aggravé l’insécurité alimentaire et la malnutrition dans la région, surtout que celle-ci dépend fortement des importations de denrées alimentaires pour répondre à ses besoins en matière de sécurité alimentaire.

Outre ces événements mondiaux, le changement climatique, les conflits et les problèmes structurels tels que la pauvreté et l’inégalité alourdissent, encore plus, le fardeau de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans la région. C’est pourquoi les partenaires des Nations Unies ont conclu qu’il était peu probable que la région arabe parvienne à l’objectif « faim zéro» (ODD 2) d’ici à 2030.

Le commerce, un outil essentiel

La FAO reconnaît que le commerce est un outil essentiel pour garantir les quatre dimensions de la sécurité alimentaire et de la nutrition (disponibilité, accès, utilisation et stabilité) en augmentant la quantité et la variété des aliments et en réduisant leur prix pour les pays importateurs nets de denrées alimentaires. La plupart des pays de la région n’ont pas, encore, intégré le commerce dans les politiques de sécurité alimentaire. « Celles-ci doivent, ainsi, être révisées et les systèmes agroalimentaires de la région transformés pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résistants et plus durables» recommande l’organisation onusienne.

Le rapport recommande aux décideurs politiques de se focaliser sur des politiques susceptibles de fluidifier le commerce alimentaire, telles que la réduction des barrières commerciales, le développement de nouvelles zones de libre-échange, la promotion des technologies numériques, la réduction des barrières non tarifaires, l’homogénéisation des pratiques réglementaires, le renforcement de la gouvernance et la promotion de la collaboration et de la cohérence entre les pays et la communauté internationale.

Enfin, les pays arabes doivent tirer parti du commerce intrarégional et s’appuyer davantage sur leurs capacités respectives, car le commerce régional contribue à réduire les pénuries alimentaires au cours des cycles normaux de production agricole et constitue un mécanisme important pour faire face aux déficits de production ou aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement causés par des événements mondiaux défavorables et imprévisibles.

*Source : Aujourd’hui le Maroc

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