Hassan Nasrallah : le triomphe de la Syrie est également celui du Hezbollah et de l’Iran
26 mai 2023
Le Cri des Peuples |
Hassan Nasrallah : le triomphe de la Syrie est également celui du Hezbollah et de l’Iran
Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 12 mai 2023, commémorant le martyre du commandant Moustapha Badredine, dit « Zulfiqar », tué en Syrie en 2016. Traduction : lecridespeuples.fr Transcription : […] J’en viens maintenant à la Syrie. Durant les dernières années, c’était le champ de bataille de notre frère martyr Sayed Moustapha, et également le terrain où il a trouvé le martyre. Je ne vais pas répéter ce que j’ai dit durant la Journée d’Al-Quds au sujet des développements, des complots, de ce que nous avons accompli, du stade auquel nous sommes arrivés, etc. Je ne vais parler que du dernier point. Premièrement, il faut enregistrer la restauration des relations avec plusieurs pays arabes, dont certains qui ont manifesté une hostilité (acharnée) contre la Syrie, ont organisé sur leur territoire des chambre d’opérations militaires, ont dépensé des sommes d’argent (colossales en faveur du changement de régime) et ont mené la guerre mondiale contre la Syrie. Deuxièmement, la décision de réintégrer la Syrie à la Ligue Arabe. Troisièmement, l’invitation au Président Bachar al-Assad à assister au Sommet de la Ligue Arabe qui se tiendra en Arabie Saoudite dans quelques jours. C’est un développement important au niveau (des relations des pays) arabes avec la Syrie. Je ne vais pas m’étendre sur l’un des points du débat consistant à savoir qui est retourné vers qui : est-ce la Syrie qui est retournée auprès des (pays) arabes, ou sont-ce les (pays) arabes qui sont revenus auprès de la Syrie ? Qu’est-ce que « l’étreinte arabe », et qui est-ce qui t’apprendra ce qu’est l’étreinte arabe ? Je ne m’étendrai pas sur tout cela. Mais je peux déclarer que la Syrie est restée à sa place, et n’a pas changé de position, ni de stratégie, ni son Axe (de la Résistance). Cela est clair. Ce qui le démontre, c’est le deuxième point après la situation de la Syrie avec les autres pays arabes, à savoir la visite du Président de la République Islamique d’Iran, Sayed Raisi, que Dieu le préserve, en Syrie (du 3 au 5 mai). 12 ou 13 ans après (le début) des événements, le Président de la République islamique est venu en Syrie, et vous avez tous pu suivre le programme de cette visite et les rencontres qui ont eu lieu, avec, c’est le point important, la confirmation de la relation stratégique irano-syrienne, que ce soit aux niveaux politique, militaire, sécuritaire, économique, etc. Et des accords (conséquents) ont été signés. Pourquoi est-ce que je signale ce point ? Car auparavant, durant toutes les années passées, et au cœur de la guerre mondiale contre la Syrie, l’une des choses qui était proposée à la Syrie pour changer la position arabe, ou plutôt la position de certains pays arabes (hostiles) à son encontre, était de couper ses relations avec l’Iran, et de bouleverser ses alliances et relations régionales. Aujourd’hui, loin de là, les relations de la Syrie avec les pays arabes sont restaurées, la Syrie revient au sein de la Ligue Arabe, le Président Assad est invité au Sommet de la Ligue Arabe, et au même moment, le Président Raisi vient en Syrie, et les deux parties confirment la profondeur des relations stratégiques entre les deux pays et signent des accords, renforçant leur alliance. C’est quelque chose de (très) important. Le troisième point est la Turquie. C’est la Turquie qui insiste pour que les ministres de la défense russe, iranien, syrien et turc se rencontrent, de même que les responsables de la sécurité et les assistants des ministres des affaires étrangères, avec la tenue de la rencontre des ministres des affaires étrangères qui a bien eu lieu, tout cela sous une demande insistante de la Turquie. Savez-vous, ô mes frères et sœurs, où en sont arrivé les choses ? Aujourd’hui, la Syrie est un acteur des élections en Turquie. Aujourd’hui, les candidats (à l’élection présidentielle en Turquie) rivalisent dans leurs propositions —et il semble qu’elles recueillent l’adhésion du peuple turc, sinon elles ne seraient pas un sujet de campagne— pour régler politiquement tous les différends avec la Syrie, y renvoyer les réfugiés syriens (présents en Turquie), etc. Aujourd’hui, la Syrie, cette Syrie victorieuse, est fortement présente dans les élections en Turquie. Tous ces développements politiques sont très importants aux niveaux arabe, régional et international. Voir Turquie : quelles seraient les conséquences d’une défaite d’Erdogan ? Bien sûr, nous supportons tous les développements positifs de cette nature. Je le précise car il est arrivé par exemple que lorsque des délégations sont arrivées à Damas, le Hezbollah n’a pas publié de communiqués, contrairement à d’autres forces politiques au Liban qui ont accueilli favorablement ces développements. De même, lorsque la décision a été prise de réintégrer la Syrie à la Ligue Arabe, ou, hier, lorsque le Président Assad a été invité au Sommet de la Ligue Arabe, le Hezbollah n’a pas publié de communiqué.
Vous savez pourquoi ? Parce que ce n’est pas à nous de féliciter pour ces développements, mais c’est à nous d’en être félicités ! C’est à nous d’en être félicités ! [Applaudissements] Nous soutenons (évidemment) tous les développements positifs en Syrie, toutes les victoires politiques, morales ou militaires en Syrie, et nous y voyons le visage de Sayed Moustapha Badreddine. Nous y voyons le visage de nos dirigeants martyrs, et de notre grand nombre de martyrs (tombés en Syrie). Nous y voyons nos blessés, la sueur de nos moudjahidines, et notre isolement et notre oppression subies durant les premières années, lorsque nous avons fait ce choix (d’intervenir militairement aux côtés du régime syrien), et que le monde entier nous l’a reproché avec virulence. C’est pour cela qu’avec chaque événement salutaire en Syrie, chaque progrès, chaque développement (positif), nous faisons partie de ceux qui doivent être félicités, et non de ceux qui doivent publier des communiqués de félicitations. [Applaudissements] Dans ce dossier, il reste la confusion des Etats-Unis. Les Etats-Unis sont clairement frustrés (de ces développements), et ont adressé aux pays arabes des messages exprimant leur colère. Est-ce que cela va avoir un impact sur la normalisation des relations (avec la Syrie) ? L’avenir le dira. De même, soulignons l’insistance des Etats-Unis à imposer la Loi César, les sanctions et le siège contre la Syrie. Et pire que ça, ne m’en veuillez pas de dire quelque chose que j’ai dans le cœur depuis longtemps, mais imaginez quelqu’un de très riche, de richissime, qui se prend pour la première puissance mondiale, et qui déverse des milliards de dollars dans le monde entier, mais qui est tellement radin et pingre qu’il vient voler le pétrole et le gaz syriens à l’Est de l’Euphrate. Ils commettent cet acte d’avarice honteux et sordide ouvertement, « dans ta face » ! O les gens, les Etats-Unis d’Amérique, la première puissance mondiale, vole le pétrole et le gaz syriens à l’Est de l’Euphrate avec des camions-citerne ! Ils remplissent des camions-citernes, et les transportent de Syrie vers l’Irak ! Ils sont vraiment ignobles et rapaces à ce point ! Voilà ce que je voulais dire à ce sujet. Les Etats-Unis insistent pour piller le pétrole et le gaz syriens, ils insistent pour imposer un blocus à la Syrie, ils insistent pour maintenir leur Loi César et leurs sanctions, car il est devenu clair à leurs yeux qu’ils ne parviendront pas à imposer quoi que ce soit aux dirigeants syriens par la guerre, et que la situation des pays arabes et de la région est en train de changer, et ils ne comptent plus que sur les sanctions économiques (pour mettre à genoux la Syrie). Bien sûr, tous ces développements positifs se sont produits par la bénédiction de la persévérance des dirigeants syriens, de l’Armée syrienne et du peuple syrien, et je leur dis aujourd’hui ceci : face à ce qui reste d’épreuves, et ce sont des épreuves sévères et difficiles, ayez confiance en Dieu, le Très-Haut et l’Exalté, prenez patience, réfugiez-vous dans la patience et la prière, car Dieu est aux côtés des patients. La délivrance est proche, avec la grâce de Dieu, les choses avancent vers la délivrance. Les jours et années difficiles (et même terribles) qui sont passés ne reviendront pas. Le Liban doit jouer son rôle, et en premier lieu restaurer ses relations normales avec la Syrie. […] Voir notre dossier sur la situation en Syrie. Pour soutenir ce travail censuré en permanence (y compris par Mediapart) et ne manquer aucune publication, faites un don, partagez cet article et abonnez-vous à la Newsletter. Vous pouvez aussi nous suivre sur Twitter, Facebook, Youtube |