Communiqué du bureau national de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) (revue de presse – 25 mai 2023)*
Nouvelle scène d’horreur Mercredi 24 Mai 2023 dans le village palestinien de Burqa, au nord de Naplouse.
Dans la journée du Mercredi 24 Mai 2023, une délégation diplomatique de l’Union Européenne s’était rendue à Burqa, dont les habitants sont victimes du vol de leurs terres par l’état d’Israël depuis 1978. Il s’agissait pour elle de constater les violations permanentes et les nouvelles menaces qui pèsent sur le village.
Les colons du mouvement fasciste de la Jeunesse des Collines ont répondu immédiatement à cette visite en attaquant le village.
Le mouvement israélien de défense des droits humains Yesh Din rapporte que « des dizaines de colons, accompagnés par l’armée, ont envahi le village et ils ont incendié plusieurs maisons. Des palestiniens ont signalé qu’ils ont été blessés par des tirs à balles réelles ».
Tout comme dans le village d’Huwara il y a trois mois, les colons ont brûlé des maisons, ils ont attaqué les biens et les personnes et ils ont tiré contre les palestiniens. Comme à Huwara, l’armée israélienne, omniprésente dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO), non seulement n’est pas intervenue pour les arrêter mais elle les a accompagnés dans leur œuvre de destruction.
Suite au pogrom d’Huwara, le ministre Bezalel Smotrich avait déclaré qu’il fallait rayer le village de la carte. Il avait participé quelques jours après à une manifestation en direction de la colonie d’Eyviatar sur les terres du village de Beita, village martyr lui aussi, à proximité d’Huwara. Des milliers de colons, plusieurs ministres et des députés revendiquent l’occupation et la colonisation des terres de Beita.
Ce même ministre paradait Jeudi 18 Mai 2023 dans la Marche des Drapeaux, qui commémore l’occupation de Jérusalem en 1967 et son annexion au mépris du droit international. Au cours de cette marche, des dizaines de milliers de colons ont défilé dans la vielle ville de Jérusalem, hurlant des slogans racistes pendant plusieurs heures et attaquant les palestiniens. Parmi les slogans hurlés ad nauseam, il y avait « mort aux arabes » et « que leurs villages brûlent ». Comment ne pas faire le lien avec ce qui s’est passé à Burqa, Mercredi 24 Mai 2023 ?
Bezalel Smotrich, toujours lui, a annoncé il y a quelques jours son intention de doubler le nombre de colons dans les TPO.
Pour bien montrer sa détermination à poursuivre sans relâche et à marche forcée la colonisation de la Palestine, Israël ne s’est pas arrêté en si bon chemin, faisant fi des visites de diplomates et des condamnations sans suite. Jeudi 25 Mai 2023, d’importants travaux de terrassement ont commencé autour de Burqa pour permettre un accès à la colonie d’Homesh, saccageant et confisquant toujours plus de terres privées palestiniennes.
Les nouvelles scènes d’horreur à Burqa ont eu lieu peu après la commémoration par les palestiniens des soixante-quinze ans de la Nakba. De 1947 à 1949, huit cent mille palestiniens ont été chassés et dépossédés de leurs terres et ils sont devenus des réfugiés. Elles confirment bien que la Nakba n’a jamais cessé et que le processus de dépossession et de nettoyage ethnique est toujours en cours. Chaque jour, la preuve en est faite sur le terrain en Palestine.
Ce qui s’est passé Mercredi 24 Mai 2023 à Burqa n’est pas une erreur de parcours d’un état supposé démocratique, ce n’est qu’un des aspects d’un régime de domination et d’oppression systématique du peuple palestinien dont le but est le même depuis 1947, prendre la terre des palestiniens, les en chasser et les remplacer. Ce régime a un nom, c’est un crime contre l’humanité, c’est le crime d’apartheid.
Combien de temps va-t-il encore falloir, combien d’exactions, combien de massacres, combien de crimes de guerres, combien de crimes contre l’humanité et combien de visites diplomatiques de terrain pour que la communauté internationale cesse de laisser faire Israël en regardant ailleurs.
Assez de condamnations sans effets et sans lendemain, l’urgence absolue est la protection des palestiniens. Nous en appelons solennellement au gouvernement français et à l’Union Européenne, il faut arrêter la main des criminels. Il faut en finir avec l’impunité d’Israël, de ses colons, de ses soldats et de ses leaders. Pour cela il faut des actes et cela passe par des sanctions immédiates.
Mais il faut aussi qu’un nom soit mis sur ce que fait Israël entre la mer Méditerranée et le Jourdain. Israël commet tous les jours le crime d’apartheid. Il est temps de le reconnaître.