Nucléaire : 13 « faux » soudeurs repérés sur le chantier du réacteur expérimental Iter de Cadarache
3 juin 2023
objet : Nucléaire : 13 « faux » soudeurs repérés sur le chantier du réacteur expérimental Iter de Cadarache
France info, dans son titre, parle de plusieurs ? ! C’est la façon de compter aux USA !
13 soudeurs faussement qualifiés identifiés sur le site du projet de fusion nucléaire Iter.
Schéma d’un tokamak qui devrait produire une fusion nucléaire… et de l’énergie en grande quantité
Des falsifications aux conséquences encore difficilement mesurables. Plusieurs soudeurs faussement qualifiés ont été repérés sur le chantier… a-t-on appris (le) 31/5 de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Selon une lettre datée du 4/5 et publiée sur son site internet, l’ASN a été informée dès « courant mars de la détection de falsification de qualifications de soudeurs »… Un coup dur pour le projet Iter, qui fait déjà face à des aléas de construction qui pourraient occasionner un retard de plusieurs années.
C’est la direction d’Iter elle-même qui a porté à la connaissance de l’ASN « la découverte de falsifications dans les certificats de qualification concernant des soudeurs intervenant sur le chantier de construction », a indiqué l’ASN… Selon les premiers éléments de cette analyse, sur Iter, « 13 soudeurs disposaient de certificats falsifiés attestant de certaines qualifications spécifiques requises pour ces chantiers », a précisé le gendarme du nucléaire en France.
De très fortes tensions sur les métiers du soudage
De son côté, « Iter a pris des mesures immédiates non seulement pour écarter ce prestataire en particulier, mais également pour disqualifier toutes les soudures effectuées par ces personnes et pour procéder à une évaluation complète de toutes les certifications de soudage, à l’échelle du site »…
Selon l’ASN, « le risque d’irrégularité peut être aggravé par le contexte actuel de très fortes tensions sur les métiers du soudage, qui amènent les entreprises prestataires et leurs salariés à faire face à une très forte demande, et les donneurs d’ordre à aller chercher des professionnels au-delà de leurs partenaires habituels ».
Principe de la fusion nucléaire : La fusion de 2 isotopes de l’hydrogène H.
Il existe des atomes d’hydrogène avec des noyaux spéciaux. Le plus courant est l’atome d’hydrogène 1H (99,98 % dans la nature) dont le noyau ne contient uniquement qu’un proton. Mais il existe d’autres atomes d’hydrogène : des isotopes (°) de l’hydrogène, 2H appelé aussi Deutérium D avec un proton et un neutron (0,015 % environ variable) et de l’hydrogène 3H appelé aussi Tritium T avec un proton et 2 neutrons (rarissime un 3H pour 1018 atomes d’hydrogène, 1 sur 1 billiard, soit encore 1 sur 1 milliard de milliard).
Dans le tokamak on fait percuter 2H et 3H, on obtient un hélium à 5 nucléons (2 protons et 3 neutrons) qui explose en donnant un 4He (noyau d’hélium courant 99,999866 % 2 protons 2 neutrons) et un neutron, mais surtout, c’est le but du jeu, une très grande quantité d’énergie selon la formule d’Einstein E = mc2. (¹) Car il y a une perte de masse dans l’explosion :
2H : 2,014 101 777 8 uma+ 3H : 3,016 049 281 3 uma soit 5,0301510591 uma (*)
4He : 4,002 603 254 13 uma + proton p+ 1,008 665 549 16 uma soit 5,01126880329 uma
Différence : 0,01888225581 uma ; d’où E= 0,01888225581 X (299792458)2 ; soit :
E = 1 697 052 519 547 086 Joules soit environ 1,7 million de milliards J pour 5 grammes de matière (2 grammes de 2H et 3 grammes de 3H), (405 459 925 826 565 de petites calories)
(°) De même qu’il existe différents isotopes de l’Uranium : 235U et 238U ou du carbone…
(¹) vitesse de la lumière on dit célérité de la lumière symbole c : 299 792 458 m/s.
(*) uma : unité de masse atomique ou encore g/mol ; par définition la référence est le 12C qui fait très exactement 12 uma soit 12 g/mol c’est-à-dire 12 g pour 6,023X1023 atomes de carbone 12.
Compléments d’info sur Iter : https://www.iter.org/fr/proj/inafewlines