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21 novembre 2024

L’arrogance israélienne


Par Gideon Levy. Sur Afghanistan. Octobre 2023.

Dans le grand quotidien israélien Haaretz (8 octobre), Gideon Levy écrit :

« Derrière tout cela se cache l’arrogance israélienne. Nous pensons que nous avons la permission de faire n’importe quoi et supposons que nous ne paierons jamais ni ne serons punis (…). Nous allons tirer sur des innocents, leur arracher les yeux et leur fracasser le visage, les expulser, les exproprier, les voler, les kidnapper dans leur lit, les nettoyer ethniquement et, bien sûr, continuer l’incroyable siège de Gaza (…).

Plusieurs centaines de militants palestiniens ont franchi la barrière et envahi Israël d’une manière qu’aucun Israélien n’imaginait possible. Quelques centaines de militants palestiniens ont démontré qu’il est impossible d’emprisonner pour toujours deux millions de personnes sans payer un lourd tribut (…).

Nous devons maintenant pleurer amère[1]ment les victimes israéliennes ; mais nous devons aussi pleurer pour Gaza. Gaza, la plupart de ses habitants sont des réfugiés créés par Israël. Gaza, qui n’a jamais connu un seul jour de liberté. »

France Info (9 octobre) donne la parole à des habitants de Gaza : «Maha Hussein l’assure : voulant échapper aux bombes, les résidents doivent évacuer les tours d’habitation en quelques minutes, laissant quasiment tout derrière eux (…). “Mes enfants, jusqu’à ce moment, n’ont pas dormi à cause des raids israéliens continus. Mon fils a dix ans, et psychologiquement, c’est très dur. Comment voulez-vous qu’il grandisse normalement ?” Avant de préciser : à Gaza, “notre vie peut s’arrêter en une fraction de seconde”. «Gaza n’a jamais connu un seul jour de liberté» Désespoir, résignation, lassitude : Ahmed, 32 ans, est né à Gaza et n’a jamais quitté son enclave sous blocus israélien. Les guerres, il en a vécu cinq en quinze ans (…) : “Israël a colonisé notre terre. Les Israéliens ont contraint une partie de notre peuple palestinien à l’exil, une autre partie vit marginalisée, et une autre partie encore est ici à Gaza, sous blocus… On vit comme des bêtes (…)”, dénonce Ahmed. Selon lui, l’État hébreu est responsable de toutes les victimes innocentes, palestiniennes ou israéliennes. “C’est l’occupation et l’injustice qui génèrent toutes ces violences”, explique le jeune homme. “Ils disent que la terre ici n’appartient pas aux Palestiniens. Soit. C’est la terre sacrée des enfants d’Israël. Dieu lui-même leur a ordonné d’y vivre. (sic) Et nous alors? On est bons à jeter? On ne pourrait pas tous vivre ici ensemble, en paix? Même s’ils veulent être au pouvoir, on l’accepte. On veut seulement les mêmes droits pour tous.” Et de conclure : “Cette tragédie que vient de vivre Israël, c’est notre quotidien à Gaza”.»

Et l’Union européenne dans tout cela ? Selon Euronews, le 9 octobre, alors que l’aviation israélienne déverse un déluge de fer et de feu sur Gaza, elle « suspend “immédiatement” tous les paiements effectués aux Palestiniens, a annoncé Olivér Várhelyi, Commissaire européen en charge de l’Élargissement et de la politique de voisinage, en réaction à la riposte militaire lancée par le Hamas contre Israël.

Les Nations unies à l’origine de la partition de la Palestine. Sur afghanistan

L e 29 novembre 1947, la résolution 181 de l’ONU, accord entre la bureaucratie stalinienne et les dirigeants impérialistes britanniques et américains, impose le partage de la Palestine historique entre deux états ethniques, un « État juif » et un « État arabe » qui ne verra jamais le jour.

Six mois plus tard, l’État d’Israël est proclamé sur la base de l’expulsion de 850 000 Palestiniens : la Nakba (la « catastrophe »). Le 11 décembre 1948, l’ONU adopte la résolution 194 sur « le droit au retour » des réfugiés qui ne sera jamais appliquée. L’État d’Israël rejoint l’ONU le 11 mai 1949 et refuse tout droit au retour.

Le 22 novembre 1967, au lendemain de la guerre entre Israël et l’Égypte, la Jordanie et la Syrie, la résolution 242 de l’ONU, accord entre dirigeants américains et soviétiques, prétend «œuvrer pour une paix juste et durable». Pour cela, elle se prononce pour « le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés» (Cisjordanie et Gaza) et «la reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État» (c’est-à-dire la reconnaissance de l’État d’Israël par les Palestiniens). Repris dans les résolutions 446 (1979) et 1515 (2003), les termes de cette résolution 242 sont la référence de tous ceux qui revendiquent la prétendue «solution des deux États»: l’État d’Israël et un hypothétique État palestinien en Cisjordanie et à Gaza (soit 22% du territoire historique de la Palestine).

Lors des accords d’Oslo (septembre 1993), (voir Oslo, 30 ans après 3/4 – les 7 du quebec ) la direction palestinienne acceptera de reconnaître l’État d’Israël, mais jamais l’armée israélienne ne se retirera complètement des «territoires occupés» en 1967. Pas moins de quatre-vingt-quatre résolutions de l’ONU ont été adoptées depuis 1947: certaines condamnent la «colonisation» ou le «recours à la force disproportionné» par Israël. Mais aucune n’a jamais eu le moindre effet, sans parler des dizaines refusées par un simple veto des États-Unis. Car pour l’impérialisme, qui contrôle l’ONU, la seule résolution qui devait avoir force de loi, c’est celle de 1947 sur la partition de la Palestine.

Soutenons le peuple palestinien martyr (Gideon Levy)

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