pourquoi je soutiens le Hamas
31 octobre 2023
par Kevin Barrett
29 OCTOBRE 2023.
Dans l’hebdomadaire False Flag de cette semaine , j’ai surpassé Cat McGuire (pour une fois) en disant des choses que l’ADL ne va pas aimer du tout. Irrité par le génocide de Gaza, j’ai prononcé de nombreuses remarques peu flatteuses et/ou incendiaires à l’égard du peuple élu et de son État élu. Mais de toutes les choses que j’ai dites, ce que l’ADL détestera le plus, c’est ma déclaration ouverte de soutien au Hamas.Le journaliste Kevin Barrett
Et c’est bien sûr la raison la plus évidente pour soutenir le Hamas : « Ils » ne veulent vraiment pas que vous le fassiez. Les stratèges qui tentent de maintenir le génocide de la Palestine se rendent apparemment compte que si un nombre important d’Occidentaux commencent à soutenir ouvertement le Hamas et le reste de la résistance palestinienne, la poule sioniste sera bel et bien cuite. C’est exactement pour éviter ça qu’ils ont utilisé des techniques de propagande avancées pour insérer profondément le préambule obligatoire « Je ne soutiens pas le Hamas, mais » dans l’inconscient collectif de l’Occident en général et de son peuple relativement connaisseur de la Palestine en particulier.
« Ils » ne s’en soucient pas vraiment, que vous déploriez le massacre de milliers de femmes et d’enfants de Gaza. « Cela ne les dérange absolument pas si vous soutenez une solution à deux États, ou même la solution à un État. « Ils » peuvent parfaitement cohabiter avec vous en appelant à un cessez-le-feu. “Ils” s’en fichent si vous prononcez des mots comme apartheid ou même génocide .
C’est comme lorsque Joel Stein disait : « Cela m’est égal que les Américains pensent que nous dirigeons les médias, Hollywood, Wall Street ou le gouvernement. Je veux juste que nous puissions continuer à les manipuler. » La position sioniste est la suivante : « Peu importe que les Américains pensent que nous commettons des violations des droits de l’homme, de l’apartheid ou un génocide. Je veux juste que nous puissions continuer à commettre tout ça”.
Les Américains qui se plaignent des violations sionistes des droits de l’homme, de l’apartheid et du génocide n’arrêteront rien de tout ça. Les complices des assassins ne s’arrêteront que sous la menace d’une arme. Et il est vraiment important que les gens soutiennent le droit des victimes du génocide à prendre les armes et à arrêter le génocide.
Les Juifs, qui se considèrent comme des victimes paradigmatiques du génocide, devraient être les premiers à soutenir la résistance armée contre le génocide. Et c’est effectivement le cas des Juifs les plus intelligents et les plus courageux. Découvrez ce que David Rovics a à dire sur l’opétation Déluge d’Al-Aqsa comme le nouveau soulèvement du ghetto de Varsovie [rappel en français ici] :
Le Hamas est, pour les Palestiniens, ce qui se rapproche le plus d’un gouvernement élu. En fait, la dernière fois qu’il y a eu de véritables élections dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza, le Hamas a remporté une victoire écrasante… Combattre physiquement contre une armée d’occupation, conformément au droit international que tous les pays du monde ont signé il y a longtemps, c’est justifié et ça ne constitue pas du « terrorisme ».
Pourquoi soutenir le Hamas est stratégiquement avisé
Dans toute lutte entre deux camps, le dénouement sera largement déterminé par l’intensité du soutien dont bénéficie chaque partie au conflit. De petits pays faibles comme le Vietnam et l’Afghanistan ont pu vaincre les puissants États-Unis parce qu’ils étaient bien plus déterminés à mettre fin à l’occupation américaine que les Américains n’étaient déterminés à la maintenir. Comme les Palestiniens aujourd’hui, ils étaient prêts à accepter un ratio de pertes déséquilibré alors qu’ils continuaient à augmenter le prix de l’occupation au point que l’occupant a choisi de cesser de le payer.
L’appareil de propagande occidental autorise et encourage tacitement l’intensité de l’engagement pro-sioniste, tout en rendant tabou l’intensité de l’engagement pro-Résistance. « Je suis aux côtés d’Israël » est acceptable, voire obligatoire ; « Je suis aux côtés du Hamas » est pratiquement illégal et impensable.
Lorsque le camp A soutient passionnément et intensément ses combattants, tandis que le camp B marmonne des excuses et des démentis forcés, le camp A va bénéficier évidemment d’un avantage moral qui se traduira par un avantage sur le champ de bataille. Mais lorsque le camp A est un agresseur criminel et un auteur de génocide, il peut lui être difficile de maintenir l’intensité de son soutien et d’empêcher des personnes neutres et soucieuses de la justice de devenir des partisans passionnés de l’autre camp. Il utilisera donc toutes les astuces possibles de la propagande pour empêcher les partisans neutres ou tièdes de l’autre camp de devenir effrontés et passionnés.
La meilleure façon de boucher cette fenêtre d’Overton pro-génocide est d’y jeter une brique. Et attaché à cette brique, un message simple : « JE SOUTIENS LE HAMAS ».
Les partisans de la guerre du Vietnam ont vraiment détesté que Jane Fonda acclame Hanoï alors que des milliers d’Américains se rassemblaient dans les rues pour crier leur soutien au Viet Cong : « Ho, Ho, Ho Chi Minh, le FNL va gagner ! » Mais c’est cela, s’ajoutant aux troupes américaines qui ont fracassé leurs officiers, qui a mis fin à la guerre. Les plaintes humanitaires concernant les bébés brûlés vifs au napalm et les massacres de My Lai n’ont été utiles que dans la mesure où elles énervaient suffisamment de gens au point qu’ils se rendaient compte que les résistants vietnamiens étaient les gentils, et l’Oncle Sam le méchant, et que toutes les personnes honnêtes avaient une morale et le devoir de soutenir la résistance vietnamienne. Cela a radicalement modifié la fenêtre d’Overton, au point que « se retirer dès que possible et au diable les conséquences » est devenu une position intermédiaire, puis une réalité politique.
Si nous parvenons à ce qu’un nombre restreint mais notable d’Américains encouragent ouvertement et effrontément le Hamas à pleins poumons, cela aura le même effet sur le ZOG [le gouvernement sioniste globalisé] que l’opération Déluge d’Al-Aqsa a eue sur les Israéliens : cela les rendra fous, perforera leur sentiment exagéré d’invulnérabilité et les incitera à se déchaîner de manière irrationnelle et stratégiquement contre-productive. Le masque du ZOG tombera et il montrera son visage psychotique et génocidaire à l’Amérique, tout comme les Israéliens ont montré le leur à la région, aux pays des BRICS et au Sud global .
Et la fenêtre d’Overton se décalera. Bientôt, la « fin de l’aide à Israël » et la « solution à un seul État » deviendront des positions moyennes, [plutôt sensées], puis des réalités politiques.
Pourquoi soutenir le Hamas est votre devoir moral
J’ai commencé par expliquer pourquoi soutenir le Hamas est stratégiquement avisé, plutôt que d’aborder l’argument moral, car une grande partie de mon auditoire comprend déjà ce que je m’apprête à dire. Pour eux, les avantages stratégiques du soutien au Hamas ne sont peut-être pas évidents, même si les arguments moraux le sont.
Je risque donc d’insister sur l’évidence en soulignant que le point le plus important – la forêt que les gens oublient en regardant les arbres – est que la cause palestinienne est juste et la cause sioniste injuste. Toute théorie de la guerre juste, qu’elle soit chrétienne, islamique ou laïque, est basée sur le principe de non-agression : le camp qui lance l’agression, dans ce cas en traversant les mers pour envahir, assassiner et voler les terres et les biens de l’autre camp, est en tort, tandis que ceux qui luttent pour mettre fin à cette agression ont raison. Aucune personne sensée qui prend le temps d’étudier l’histoire de la Palestine d’une manière raisonnablement complète et impartiale ne peut manquer de conclure qu’il n’y a jamais eu de guerre dans l’histoire qui ait été plus manifestement et complètement juste que la guerre palestinienne contre l’invasion et l’occupation sionistes, et le génocide.
Et parmi tous les grands mensonges prononcés dans l’histoire, il n’y en a jamais eu de plus gros que « Le conflit israélo-palestinien ? C’est compliqué.” Non, ce n’est pas le cas. Et ce n’est pas un conflit, c’est un génocide. La question du bien et du mal n’est pas du tout compliquée.
Les tentatives sionistes visant à dissimuler l’injustice de leur projet génocidaire sont si absurdes qu’elles seraient hilarantes s’il n’y avait pas en ce moment plus d’un millier d’enfants de Gaza enterrés sous les décombres de ce qui était autrefois leur maison, souffrant et mourant lentement dans certains cas, expirant rapidement et miséricordieusement chez les autres. Considérez les excuses les plus populaires :
« Yahvé nous a donné la Palestine il y a 3 000 ans. Cela devrait sûrement compter pour quelque chose ! Quoi?! Vous n’honorez pas les transactions immobilières de Yahweh vieilles de 3000 ans ?!!
«Nous méritons la Palestine à cause de l’Holocauste. Alors pourquoi Israël n’est-il pas en Allemagne ? Euh… (fin de l’excuse numéro 2) !
« Nous sommes un groupe ethnique et nous méritons donc notre propre État. Et oui, nous savons qu’il existe des dizaines de milliers de groupes ethniques sur Terre, et que pratiquement aucun d’entre eux n’a d’État, mais nous sommes tellement spéciaux que nous en méritons un ! Et si vous n’êtes pas d’accord, vous êtes antisémite !
« Nous sommes partie prenante dans de terribles conflits avec tous nos voisins et nous avons été expulsés de plus de 100 pays sans aucune raison, sauf que nos voisins aiment nous persécuter inutilement, vous devez donc sympathiser et vous ranger de notre côté, peu importe ce que nous faisons.
« Il y a beaucoup d’injustices terribles, donc si vous vous plaignez de celle-là, vous devez être un antisémite ! » Version alternative : « Gengis Khan (ou Pol Pot ou Staline ou Hitler) a tué plus de gens que nous, alors pourquoi nous attaquez- vous , espèce d’antisémite ? »
« Les Palestiniens et leurs partisans, tels que nous les décrivons dans notre machine à propagande, sont des gens très mauvais, très méchants et très dangereux, vous devriez donc nous encourager pendant que nous leur volons leurs affaires et les exterminons. »
« Nous sommes une démocratie même si nous avons assassiné ou expulsé la plupart des personnes qui devraient voter à nos élections. »
« L’existence d’Israël est vraiment, vraiment bénéfique pour la sécurité nationale des États-Unis, même si elle fait que des milliards de personnes dans des pays riches en énergie et géopolitiquement cruciaux détestent les tripes de l’Amérique. »
“Vous devez nous soutenir parce que nous traitons nos ennemis de “terroristes” et d’autres noms d’oiseaux.”
Et si tout le reste échoue :
« Soutenez-nous et faites ce qu’on vous dit, sinon vous ne trouverez plus jamais de boulot dans cette ville ! »
Réfuter les arguments existants en faveur de l’existence d’Israël serait superflu et constituerait une insulte à l’intelligence du lecteur. Ce ne sont même pas des arguments, juste des grognements et des hurlements inarticulés et incohérents typiques d’une psychopathie d’intoxication par le tribalisme.
Mais cela vaut peut-être la peine quand même d’en examiner une : la diffamation qui tue, à base d’accusations de « terrorisme ». Le terrorisme est généralement défini comme « une tactique militaire consistant à attaquer délibérément des civils pour inciter à la peur et atteindre un objectif politique ». Et c’est exactement ce qu’est « Israël » : une organisation terroriste. Les terroristes sionistes attaquent et terrorisent la population civile du territoire qu’ils ont envahi, à savoir la Palestine, depuis leur arrivée sur place. Les différents groupes terroristes sionistes étaient tellement ivres de terrorisme qu’ils se sont même terrorisés les uns les autres, ainsi que leurs camarades agresseurs et envahisseurs, les Britanniques, dans une orgie de terreur sanglante qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire moderne. Une grande partie de cette histoire peut être retrouvée dans State of Terror: How Terrorism Created Modern Israel de Thomas Suarez .
Le conflit oppose donc des terroristes qui traversent les mers pour attaquer la population civile palestinienne afin d’en tuer certains et d’effrayer les autres pour qu’ils partent ; et la population civile qu’ils terrorisent. D’un côté, les terroristes sionistes ; de l’autre, la Résistance palestinienne antiterroriste. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, la machine de propagande sioniste inverse la réalité.
Aujourd’hui, les terroristes sionistes continuent de cibler et de massacrer délibérément des milliers de civils palestiniens. Environ les deux tiers des Palestiniens tués sont des femmes et des enfants. Les sionistes tuent probablement une centaine de civils pour chaque combattant du Hamas. Comparez cela à la tempête al-Aqsa, l’opération du Hamas qui a tué un nombre à peu près égal de combattants militaires israéliens et de civils . Et parmi les civils tués dans l’opération Tempête d’Al-Aqsa, la majorité ont été tués par l’armée israélienne , soit accidentellement dans des tirs croisés, soit délibérément conformément à la directive Hannibal , qui recommande d’éliminer à la fois les preneurs d’otages et les otages en utilisant une puissance de feu écrasante afin d’empêcher l’ennemi d’utiliser les otages comme monnaie d’échange.
Le Hamas, contrairement aux sionistes, cible principalement l’armée israélienne lorsqu’il le peut. De toute évidence, l’Opération Tempête al-Aqsa visait principalement l’armée israélienne. Les ordres du Hamas étaient de prendre des otages, mais d’éviter de tuer des civils non armés. Et même s’il y a eu quelques cas où des Palestiniens ont tué des civils, des preuves photographiques prouvent que le pire carnage – les festivaliers de musique pris sous des tirs croisés d’artillerie lourde, les maisons, les kibboutz et autres bâtiments remplis de gens détruits par les obus de chars et d’artillerie – a été perpétré par l’IDF. Les soldats du Hamas, équipés d’armes légères, n’auraient pas pu causer ce genre de dégâts ni tuer un si grand nombre de personnes.
Destructions causées par l’IDF, imputées au Hamas
Ces dégâts, ainsi que la plupart des autres dégâts causés aux civils le 7 octobre, ont été infligés par des armes lourdes israéliennes et non par des armes à feu légères du Hamas.
Mais les roquettes, alors ? Puisque contrairement à Israël, le Hamas ne dispose pas de milliards de dollars d’armes fournies par les contribuables américains, il tire des roquettes relativement peu sophistiquées qui ne peuvent pas détruire des cibles militaires renforcées, mais qui effraient et parfois blessent les « civils » israéliens. Alors… est-ce du terrorisme ? Non, parce que les Israéliens sont des colons, pas des civils. En vertu du droit international, la résistance militaire contre l’occupation, y compris contre les colons, est légitime. Nous pouvons donc débattre de la proportionnalité – j’affirmerais que le Hamas fait preuve de miséricorde en tuant beaucoup moins de colons qu’il n’a le droit de le faire – mais en fin de compte, le droit international, la moralité et le simple bon sens reconnaissent que l’utilisation de roquettes par le Hamas pour riposter contre un génocide massif est justifiable… et rationnelle, dans le cadre d’une stratégie à plusieurs volets visant à continuer d’augmenter les coûts de l’occupation au point que l’occupant génocidaire finira par suivre les conseils d’Helen Thomas et ” foutre le camp de Palestine. »
Se disputer avec le O’Brien d’Orwell
Vous savez qui a perdu dans l’argumentation non seulement à cause de la loi du point Godwin, alias reducto ad Hitlerum , mais aussi à cause de la netteté avec laquelle une partie ressent le besoin d’utiliser la coercition pour forcer l’autre partie à se taire. Les terroristes sionistes sont non seulement battus sur le terrain de l’argumentation, mais ils n’en ont aucune. Il n’est pas étonnant qu’ils invoquent sans cesse Hitler et les nazis. Et il n’est pas étonnant qu’ils chassent constamment des professeurs des universités, fassent licencier des personnalités des médias, lancent des persécutions et des poursuites spécieuses et, de manière générale, terrorisent tout le monde pour qu’on se rallie à leurs absurdités génocidaires.
Se disputer avec un sioniste, c’est comme se disputer avec O’Brien, le personnage orwellien : il sait qu’il est couvert de merde, ça lui est complètement égal, et il fera tout ce qu’il faut pour ruiner votre vie.
En disant « J’aime le Hamas », je soutiens un groupe antiterroriste que les terroristes sionistes ont faussement et mensongèrement qualifié, dans le plus pur style orwellien, de « terroristes ». Peut-être qu’ils essaieront de me faire poursuivre pour « soutien matériel au terrorisme », même si je n’ai pas envoyé le moindre dirham au Hamas, Boîte Postale 123, Bande de Gaza, Palestine occupée, et que je n’ai pas non plus contribué à un quelconque programme GoFundMe du Hamas, ou acheté des beignets aux gentilles vieilles dames du Hamas à la mosquée locale. (S’ils vendaient de la baclava, j’y réfléchirais, j’avoue…)
Si vous êtes honnête avec vous-même, vous devrez probablement admettre que la raison pour laquelle vous n’avez pas encore décidé de soutenir ouvertement le Hamas est la peur : la peur de ce que les sionistes pourraient vous faire. Eh bien, je suis ici pour vous dire que la peur n’est pas le mot correct : il faut dire lâcheté.
Les Palestiniens continuent de s’unir dans la résistance au génocide, alors même que les sionistes réagissent en forçant leurs enfants à mourir dans des souffrances atroces, par milliers, sous des montagnes de décombres. Et vous ne pouvez même pas admettre ouvertement et publiquement que vous soutenez cette Résistance ? À bien y penser, peut-être que lâcheté n’est pas le bon mot. Ce n’est pas assez fort.
Allez, c’est moment de faire pousser des pierres. Dites-le avec moi : « JE… SOUTIENS… LE HAMAS. »
https://www.unz.com/kbarrett/why-i-support-hamas/
Du même auteur : J’explique à Richie Allen que les sionistes mentent comme ils respirent :
https://www.unz.com/kbarrett/explaining-to-richie-allen-that-zionists-lie-like-they-breathe/ (Pour la traduction automatique, cliquer en haut à droite de la page)
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