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15 novembre 2024

Dire que le Hamas n’a qu’à se rendre, c’est autoriser Israël à tuer tous les enfants de Gaza


Le Cri des Peuples
Parmi les nombreux commentaires bellicistes du président Biden lors de son discours sur l’état de l’Union jeudi soir, le pire a sans doute été lorsqu’il a réitéré la position de l’empire américain selon laquelle il est bon que Tsahal continue d’assassiner des civils gazaouis jusqu’à ce que le Hamas se plie à toutes les exigences d’Israël.

Par Caitlin Johnstone

Source : caitlinjohnst.one

Traduction : lecridespeuples.fr (Substack)

M. Biden a déploré la mort et la famine « déchirantes » des civils à Gaza, tout en déclarant que le Hamas pourrait mettre fin à toute cette violence en déposant les armes et en livrant les responsables de l’attaque du 7 octobre.

« Israël a le droit de s’en prendre au Hamas », a déclaré M. Biden. « Le Hamas a mis fin à ce conflit en libérant les otages, en déposant les armes —  enfin il pourrait y mettre fin en libérant les otages, en déposant les armes et en livrant les responsables de l’attentat du 7 octobre. »

« Cette guerre a fait plus de victimes parmi les civils innocents que toutes les guerres précédentes à Gaza réunies », a poursuivi M. Biden. « Plus de 30 000 Palestiniens ont été tués, la plupart d’entre eux n’appartenant pas au Hamas. Des milliers et des milliers d’innocents — des femmes et des enfants. Des filles et des garçons devenus orphelins. Près de 2 millions de Palestiniens supplémentaires ont été bombardés ou déplacés. Des maisons détruites, des quartiers en ruines, des villes en ruines. Des familles sans nourriture, sans eau, sans médicaments. »

« C’est déchirant », a ajouté M. Biden, faisant référence au génocide qu’il soutient lui-même activement et auquel il pourrait choisir de mettre fin à tout moment.

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(Les Démocrates adorent parler de l’aspect « déchirant » de Gaza. C’est ce qu’ils préfèrent. Ils n’aiment rien de plus que de pleurer publiquement sur la mort, la famine et l’indicible souffrance humaine dont ils sont eux-mêmes directement responsables, comme s’il s’agissait d’une sorte de catastrophe naturelle et non d’un génocide soutenu par les États-Unis qui n’a lieu que parce que cette administration démocrate le facilite activement).

Nous ne parlons pas assez de l’horreur que représente le fait que la position réelle et déclarée d’Israël et de ses alliés immensément puissants est que tous les meurtres et la famine des civils palestiniens à Gaza sont entièrement de la faute du Hamas, parce que le Hamas n’a pas acquiescé aux demandes militaires d’Israël. En fait, il dit : « Nous tuerons des milliers et des milliers d’enfants jusqu’à ce que vous nous donniez tout ce que nous voulons ».

Je veux dire, imaginez si la Russie faisait cela. Imaginez que Poutine commence à faire pleuvoir des explosifs militaires sur des régions d’Ukraine connues pour être densément peuplées d’enfants, et qu’il dise ensuite que le massacre d’enfants à grande échelle se poursuivra jusqu’à ce que l’Ukraine se rende et que tous les enfants tués sont en fait la faute des Ukrainiens parce qu’ils n’ont pas encore donné à Poutine tout ce qu’il veut.

Je pense que nous savons tous que si une telle chose se produisait, elle ferait l’objet d’une condamnation mondiale, à juste titre. Une telle tactique n’est pas très différente de celle qui consiste à aligner des enfants à genoux sur le champ de bataille et à leur tirer une balle dans la nuque un par un jusqu’à ce que l’ennemi se rende sans condition.

Israël ne perpètre pas ce massacre seulement avec des frappes aériennes et des balles, il le fait aussi avec la nourriture. Aaron Maté a publié un nouvel article intitulé La doctrine Biden à Gaza : bombarder, affamer, tromper, qui décortique les déclarations des responsables de la Maison Blanche sur le quai temporaire que cette administration prévoit de construire sur la côte de Gaza au cours des prochaines semaines, soi-disant pour permettre l’arrivée d’une aide supplémentaire dans l’enclave.

Maté écrit ce qui suit :

M. Biden a affirmé que le quai militaire américain « permettra d’augmenter massivement la quantité d’aide humanitaire qui arrive à Gaza chaque jour ». Ses propres collaborateurs reconnaissent qu’il s’agit d’une ruse. Selon le Washington Post, les responsables de l’administration ont discrètement admis que « ce n’est qu’en garantissant l’ouverture de nouveaux points de passage terrestres qu’il y aurait suffisamment d’aide pour éviter la famine ». Et comme il faudra au moins 30 jours pour achever la jetée, cela « [soulève] des questions sur la manière dont la famine à Gaza sera évitée dans les jours critiques à venir », note le New York Times.

« La Maison Blanche a donné la réponse : plutôt que d’obliger Israël à ouvrir ces points de passage et à prévenir la famine, elle adopte la position israélienne selon laquelle les points de passage peuvent être utilisés comme un outil de pression contre le Hamas – et qu’Israël peut contrôler tout ce qui y pénètre. Lors des négociations sur le cessez-le-feu, Israël a exigé que le Hamas libère des otages en échange, au mieux, d’une pause de six semaines dans le massacre. »

M. Maté explique que la vice-présidente Kamala Harris a récemment prononcé un discours dans lequel elle a déclaré que le Hamas devait accepter un accord sur les otages afin de « faire entrer une quantité significative d’aide », ce qui revient à dire qu’Israël et ses alliés aideront à affamer les civils gazaouis jusqu’à ce que le Hamas capitule face à leurs exigences.

« Le fait même que la livraison d’une ‘quantité significative’ d’aide soit conditionnée à l’acceptation par le Hamas des exigences israéliennes souligne qu’Israël, avec le soutien des États-Unis, utilise cette aide comme un outil de coercition », écrit M. Maté, notant que cela contredit directement l’avertissement de M. Biden aux dirigeants israéliens dans son discours sur l’état de l’Union, selon lequel « l’aide humanitaire ne peut pas être une considération secondaire ou une monnaie d’échange ».

Le rôle de Washington dans le massacre des Palestiniens à Gaza prend beaucoup plus de sens lorsque l’on cesse de le considérer comme un témoin passif et réticent des crimes d’Israël et que l’on commence à le voir comme un participant actif. Les responsables américains vont parfois pointer du doigt le gouvernement Netanyahou et agir comme si les pires atrocités d’Israël étaient commises contre les souhaits humanitaires bienveillants des États-Unis, mais si vous mettez mentalement en sourdine toute la tournure narrative qui est donnée à cette affaire, vous ne voyez qu’un camp de concentration géant rempli d’enfants assassinés à grande échelle par l’empire le plus puissant qui ait jamais existé.

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