La défense des Palestiniens bientôt interdite à Sciences Po?
14 mars 2024
Sciences Po Paris : « Incident dérisoire », « lignes rouges franchies… » Comment le politique s’est emparé de la crise de la grande école
Sciences Po Paris : « Incident dérisoire », « lignes rouges franchies… » Comment le politique s’est emparé de la crise de la grande école
Enseignement supérieur et formation, Vie étudiante, Politique
Publié le 14/03/2024 à 07:43
Y.L.
l’essentielSciences Po Paris affronte deux crises simultanées avec la démission de son directeur renvoyé devant la justice dans un dossier de violences conjugales et une polémique après une mobilisation pro palestinienne. Gabriel Attal s’est notamment rendu au conseil d’administration de l’école.
Le monde politique s’empare du sujet Sciences Po Paris. La prestigieuse école parisienne est confrontée à deux crises principales. La première concernant son directeur Mathias Vicherat qui a démissionné, mis en cause pour de supposées violences conjugales. La seconde, à propos du prétendu filtrage des étudiants juifs ce mardi 12 mars lors d’une manifestation en soutien à Gaza.
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Gabriel Attal s’invite au conseil d’administration
Des faits qui ont désormais trouvé écho dans l’échiquier politique français. Dans un premier temps, ce mercredi 13 mars, c’est Emmanuel Macron qui a dénoncé des propos » inqualifiables et parfaitement intolérables » lors du conseil des ministres. La situation est telle que le Premier ministre Gabriel Attal et la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau « se sont rendus au conseil d’administration ».
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Ceci afin de « souligner la gravité des faits et la nécessité absolue que l’Université demeure un lieu d’enseignement » et de « débats sains et respectueux des valeurs de la République », a indiqué la direction de l’école dans un communiqué dans la soirée. Sciences Po Paris a également saisi « le procureur de la République pour des faits à caractère antisémite, sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale. »
Mélenchon réagit, les étudiants se défendent
Une situation que suit de très près Sylvie Retailleau qui a déclaré à nos confrères de BFM TV que « des lignes rouges ont clairement été franchies », alors que le gouvernement va saisir la justice après cette mobilisation et ses accusations. Les réactions se sont ensuite multipliées. Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, évoque sur X un « incident dérisoire », s’étonnant que l’affaire prenne une telle « ampleur médiatique nationale ».
Sylvain Maillard, chef des députés Renaissance, a lui appelé « la ministre (de l’Enseignement supérieur) à reprendre les choses en main », dans la matinée sur Radio J, tandis que Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement Nationale, a demandé à la direction de « plier bagage », sur CNews/Europe1.
De leurs côtés, les militants de l’Union Etudiante ont assuré via la porte-parole du syndicat que « personne n’a vu, entendu ou été témoin de propos antisémites », tandis que l’Union des étudiants juifs de France a affirmé que des jeunes appartenant à l’association y ont été « pris à partie comme juifs et sionistes. »
Source: La Dépêche du midi.