MIGRANTS – Ne cherchez plus, ils l’ont trouvé. Alors que les Etats-membres de l’UE peinent à répondre à la crise humanitaire en mer Méditerranée, certains politiques français ont désigné celui qu’ils pensent responsable de l’afflux de réfugiés libyens.
« Comment se fait-il qu’après une intervention [en Libye] il y a plus de trois ans et demi, il n’y ait eu aucune réflexion sur ce qui devait se passer après? […] Maintenant, il s’agit de réparer les erreurs d’hier », a tranché jeudi le président de la République François Hollande à son arrivée au sommet européen extraordinaire consacré aux migrants.
Celui que le chef de l’Etat critique sans nommer, c’est son prédécesseur à l’Elysée, Nicolas Sarkozy. En reconnaissant immédiatement la légitimité du Conseil national de transition (CNT) libyen puis en appuyant une résolution à l’ONU, l’ancien président avait joué un rôle moteur avec le premier ministre britannique David Cameron dans le déclenchement en 2011 de l’intervention internationale en Libye. Intervention qui a conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi mais qui, faute d’une transition démocratique réussie, a aussi plongé le pays dans le chaos et la guerre civile.
Ce vendredi sur France Info, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a repris l’accusation de François Hollande à la volée: « Nicolas Sarkozy a fait des commentaires sur la question de l’immigration. Quand on voit la situation de la Libye aujourd’hui… Il y a eu une action qui a été conduite, qui d’ailleurs avait été soutenue par François Hollande à l’époque, mais derrière cette action rien, rien n’avait été anticipé sur la suite à donner ».
ET AUSSI – BLOG – Tous responsables de politiques irresponsables!
Responsabilité collective
L’accusation est sévère. Fruit d’une coalition impliquant six pays occidentaux dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, l’intervention militaire en Libye, « Harmattan » côté français, s’est achevée…