Vanunu lors de son arrestation à Jérusalem le 23 avril
Vananu, employé comme technicien à la centrale nucléaire de Dimona, avait été kidnappé en 1986 en Italie par des agents du Mossad, après la parution d’un article dans le Sunday Times dévoilant le caractère militaire du nucléaire israélien.
Il faut rappeler qu’Israël est un possesseur notoire de la bombe atomique, mais on n’a pas le droit de le dire. Et les puissances –elles-mêmes détentrices de l’arme nucléaire à commencer par la France- qui accusent et menacent l’Iran, se sont toujours bien gardées de demander des comptes à Israël.
Vanunu avait été condamné pour espionnage et trahison à 18 ans de prison. Sa libération en 2004 avait été assortie de restrictions draconiennes, puisqu’il lui était interdit de voyager à l’étranger, ni même de s’approcher des frontières du pays. En outre, il lui était interdit de parler à un citoyen étranger, sauf si la rencontre était fortuite, qu’elle se déroulait dans un lieu public et ne durait pas plus d’une demi-heure.
La soldatesque au pouvoir en Israël ne plaisante pas avec les pacifistes, et Vanunu est déjà repassé par la case prison depuis 2004 pour violation de son statut infernal.
Jeudi dernier, Vanunu se trouve dans une librairie internationale de Jérusalem, et que d’autres clients ont engagé une conversation avec lui, huit policiers font irruption dans le magasin et embarquent l’ex-lanceur d’alerte. On dit ici « ex » lanceur d’alerte, car comme l’a expliqué maintes fois Vanunu, on voit mal quels informations secretes, près de trente ans après avoir quitté Dimona, il pourrait encore détenir.
La suite a été racontée au quotidien Haaretz par l’avocat Michael Sfard.
Emmené au commissariat de police, Vanunu y a passé de longues heures, sur la question de savoir s’il était vraiment resté plus de 30 minutes avec les étrangers. Et quelle base de calcul il fallait retenir pour déterminer s’il avait passé le fameux seuil de la demi-heure, sachant qu’il avait eu deux interlocuteurs et non un seul !
Vanunu lui-même refuse tout contact avec la presse israélienne (cette presse qui se plie à la censure et n’énonce pas la réalité de l’arsenal nucléaire du pays), tant qu’il n’aura pas le droit de parler aussi à des médias étrangers.
CAPJPO-EuroPalestine