Critiquant la « domination des cinq » membres permanents du Conseil de sécurité, mais plus particulièrement celle des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, M. Mugabe a déclaré: « Ce sont ces cinq-là qui créent des problèmes, ils perturbent le monde arabe et le déchirent ».
Libye et Irak
« Regardez ce qu’ils ont fait en Libye », a-t-il ajouté lors d’un point presse commun, dénonçant le sort en 2011 du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi « pourchassé à mort ». « Ils ont fait de même avec Saddam Hussein en Irak (…) Là encore pour le pétrole. C’est la même approche brutale, sans ménagement et semant la zizanie des Occidentaux », a ajouté M. Mugabe, 91 ans et plus vieux chef d’Etat au monde.
Compagnons de lutte
Compagnons d’armes durant la lutte contre la minorité blanche, au pouvoir avec Ian Smith au Zimbabwe jusqu’en 1980 et sous l’apartheid jusqu’en 1994 en Afrique du Sud, les présidents zimbabwéen et sud-africain restent profondément liés, nonobstant les atteintes aux droits de l’homme reprochées à M. Mugabe. M. Mugabe a souligné que sa présence à Pretoria était le symbole de la victoire de l’Afrique sur la colonisation.
« Nous sommes nos propres maîtres »
« Maintenant nous sommes nos propres maîtres, nous avons le président Zuma ici et le président Mugabe au Zimbabwe — c’est pour çà que nous nous sommes battus ». « Les ressources de l’Afrique appartiennent à l’Afrique. D’autres peuvent venir nous aider comme amis ou alliés mais plus comme colonisateurs ou oppresseurs, ou comme des racistes », a-t-il dit.
L’allié sud-africain
Durant les années 2000 de grave crise économique au Zimbabwe et de sanctions occidentales, l’Afrique du Sud a maintenu sa ligne diplomatique controversée et cultivé ses liens de bon voisinage. Pour cette visite d’Etat, M. Mugabe, qui se rend régulièrement en Afrique du Sud, est à la recherche d’une aide pour sortir l’économie de son pays du marasme qui pousse des millions de Zimbabwéens à vivre et travailler en Afrique du Sud, sans papiers s’il le faut.
Dette massive
Le Zimbabwe aurait accumulé plus de 10 milliards de dollars de dette qu’il peine à rembourser. Mais le FMI et la Banque mondiale exigent de M. Mugabe un changement de cap, notamment l’abandon de sa politique d’ »indigénisation » privant les entreprises étrangères du contrôle de leurs filiales locales. M. Mugabe ne semble pas prêt à des concessions.
Posted on avr 9, 2015 @ 0:08
Allain Jules