Le président français, François Hollande, a exprimé son soutien à l’agression militaire brutale de l’Arabie saoudite contre le Yémen, un jour après la vente par la France d’avions de combat pour un montant de 6,3 milliards d’€ au Qatar.
Lors de son entretien mardi avec les représentants du Conseil de coopération du golfe Persique, le leader français a déclaré que le régime de Riyad pouvait compter sur le soutien fidèle de la France dans sa campagne militaire contre le Yémen.
Hollande a répondu de la sorte au roi saoudien, Salman bin Abdulaziz Al Saud, qui a affirmé lors de ce sommet que le régime de Riyad tente d’apporter « la stabilité » dans la région.
Plus tôt dans la journée, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré que son pays et le royaume saoudien travaillent actuellement sur « 20 projets communs, pour une valeur totale de plusieurs milliards d’euros. Ce sont des prospectives extrêmement intéressantes qui démontrent que le partenariat entre nos deux pays entre dans une phase concrète et productive », a estimé le ministre français.
Le sommet du CCGP (Conseil de coopération du golfe Persique) de ce mardi avait pour objectif principal la lutte contre l’avancée des comités populaires yéménites soutenus par les combattants ansarullah pro-Houthi au Yémen.
Lundi, au cours de la visite de Hollande à Doha, la France a signé une vente de 24 avions de combat Rafale au Qatar, pour une valeur de 6,3 millions d’euros.
Riyad a débuté son opération militaire contre son voisin du sud le 26 mars dernier, sans l’aval des Nations-Unies, dans le but de renverser le mouvement ansarullah pro-Houthi et de remettre au pouvoir Abd Rabbud Mansour Hadi, l’ancien président, démissionnaire et en fuite en Arabie saoudite (dont il est un fidèle serviteur allié).
Le 21 avril, Riyad a annoncé la fin de la première phase de son opération militaire, mais les frappes aériennes se sont poursuivies. Les bombardiers saoudiens ont continué à frapper plusieurs zones du pays.
Le régime saoudien affirme que ces frappes ciblent essentiellement des positions militaires. Cependant, sur le terrain, ce sont des civils et des infrastructures également civiles qui sont victimes de ces attaques. Par ailleurs, selon des rapports en provenance du terrain, les forces armées saoudiennes ont fait usage de bombes à fragmentation dans la province septentrionale de Sa’ada.
Les raids meurtriers ont coûté la vie à plus de 1 200 Yéménites jusqu’à présent, majoritairement des femmes et des enfants, tandis que des milliers d’autres civils ont été blessés.