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22 novembre 2024

Ce que révèlent les emails d’Hilary Clinton sur l’Algérie


Ce que révèlent les emails d’Hilary Clinton sur l’Algérie

Tewfik Abdelbari, TSA, 23 mai 2015

Les courriels d’Hilary Clinton, lorsqu’elle utilisait son adresse électronique personnelle tandis qu’elle était Secrétaire d’État, ont été publiés par le Département d’État américain. Des centaines d’emails ont été rendus publics et sont consultables sur un site gouvernemental américain.

Certains des courriers en question concernent l’Algérie. En effet, une douzaine de résultats font directement référence à notre pays, la plupart du temps en lien avec la Libye. Décryptage.

Peur d’une intervention étrangère en Algérie ?

L’un des échanges de mails entre l’ancienne Secrétaire d’État et son staff revient sur le refus de l’Algérie de cautionner la zone d’interdiction aérienne (No-Fly Zone) imposée en Libye.

L’interprétation d’Hilary Clinton du refus algérien est la suivante : citant des sources « bien informées », la Secrétaire d’État de l’époque estimait :« L’Égypte ne peut compter sur le soutien des autres pays arabes (dans la mise en place de la No-fly zone, ndlr) ». Certains pays comme l’Algérie, la Syrie et surtout le Yémen s’y opposent « par peur du précédent que cela créerait sur leur propre gouvernement, au cas où Kadhafi était renversé », selon le courriel.

Ainsi, à en croire le Département d’État, le gouvernement algérien était surtout inquiet pour son avenir… Officiellement, l’Algérie s’opposait à toute ingérence en Libye, affirmant qu’une intervention étrangère déstabiliserait l’ensemble de la région.

La zone d’exclusion aérienne s’est transformée en intervention militaire (bombardements et renseignements en soutien aux rebelles islamistes). La Libye est actuellement en proie au chaos.

Menaces sur le trafic aérien

Le trafic aérien en Algérie, dans le Sud du Maroc, au Nord du Mali, à l’ouest du Niger et dans l’est de la Mauritanie aurait été menacé : un second échange d’emails fait état d’un rapport du Conseil national de transition (CNT) libyen, alertant sur le fait que des éléments d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) ont pu mettre la main sur des systèmes de missiles antiaériens portatifs (Manpads) de type SAM7. Cet armement aurait été récupéré dans l’arsenal de l’armée libyenne après la chute de Kadhafi.

Les informations du CNT émanaient des services secrets français et britanniques (DGSE et MI6 respectivement), selon les échanges de courriels d’Hilary Clinton. Par ailleurs, selon certaines sources médiatiques algériennes, l’Armée nationale populaire (ANP) avait effectivement mis la main sur certains composants de missile SAM7 en 2012.

Rivalités inter-arabes

Les autres éléments, toujours en lien avec la Libye, concernent la période post-Kadhafi. L’Algérie et la Syrie s’inquiétaient de l’influence grandissante de l’Égypte en Cyrénaïque, une région côtière à l’est de la Libye (Benghazi), selon les documents publiés qui citent « une source ayant accès au commandement de l’OTAN ».

En effet, la Libye étant « divisée de facto », l’Égypte pourrait « réassumer un rôle d’influence dans la région », selon la même source. Plus précis, la source indique que « l’Algérie et la Syrie sont inquiètes par le réveil égyptien ».

Par ailleurs, aucune information n’est disponible sur le don de 500 000 dollars de l’État Algérie à la Fondation Clinton suite au séisme d’Haïti ou sur l’affaire du lobbying de General Electrics pour l’obtention de contrats d’1,9 milliards de dollars en Algérie.

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