Selon un écrivain et professeur de Binghamton, New York, l’histoire de l’engagement militaire étatsunien en Irak a conduit à l’augmentation du sentiment anti-étatsunien dans la région et a jeté les bases favorables à la montée des groupes terroristes comme l’Etat islamique (EI).

« Les Etats-Unis doivent partir d’Irak au lieu de fomenter plus d’opposition en envoyant des troupes », a déclaré James Petras, professeur retraité de sociologie à l’Université de Binghamton.

Ses commentaires suivent la décision de l’administration Obama d’envoyer 450 militaires supplémentaires en Irak pour soutenir les forces de sécurité irakiennes qui luttent contre des miliciens de l’EI.

Le général étatsunien, Martin Dempsey, président du Joint Chiefs of Staff, a déclaré jeudi que le Pentagone envisage d’établir des bases militaires supplémentaires en Irak.

Le général a déclaré qu’une nouvelle base militaire, établie dans la province d’Anbar, pourrait être un modèle pour plusieurs de ces centres militaires US à travers l’Irak.

Cependant, les récents revers en Irak et en Syrie ont soulevé de sérieux doutes sur la stratégie du président Barack Obama contre les terroristes.
« Le problème ne vient pas de l’absence de troupes étatsuniennes ; le problème vient de l’histoire de l’engagement militaire US en Irak qui a causé plus d’un million de morts et des millions de personnes exilées » a déclaré Petras, lundi, à Press TV.

« L’EI a été en mesure de capitaliser sur ce mécontentement, » a-t-il déclaré. « Envoyer plus de responsables militaires US pour renforcer le gouvernement [irakien] ne va pas affaiblir l’EI, cela va le renforcer. »

Lors du sommet du G7 en Allemagne plus tôt dans la semaine, Obama a déclaré que son administration n’a pas encore « une stratégie complète » contre les terroristes de l’EI.

Cet aveu d’Obama est venu près de 10 mois après avoir ordonné une campagne aérienne militaire contre le groupe Takfiri.

« Le fait qu’Obama n’ait pas de stratégie globale est lié au fait que la stratégie qu’ils ont utilisés durant la dernière décade n’a pas fonctionné et le fait de faire en sorte de renforcer la présence des États-Unis n’est pas une nouvelle stratégie, mais la poursuite d’une stratégie qui a échoué par le passé », a déclaré Petras.

Les États-Unis ont dépensé plus de 2,7 milliards de dollars lors de leur guerre contre l’EI, soit une moyenne de plus de 9 millions de dollars par jour, selon le Pentagone.