C’est sans doute le plus gros scandale qui secouera la campagne d’Hillary Clinton. Des accusations émanant de plusieurs sources affirment que l’ex Première Dame a refusé, lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, de placer Boko Haram sur la listes des FTO (Foreign Terroriste Organizations – Les organisations terroristes étrangères). La secte avait alors un CV bien rempli en matière d’actes de terreurs. On citera, par exemple, l’attentat sur la représentation des Nations-Unis à Abuja (Nigeria), du 26 août 2011, pendant le mandat de l’ex First Lady au département d’état. Pourquoi, alors, s’opposer à la classification du mouvement comme FTO ? C’est ce que cherchent à comprendre deux instances conservatrices américaines. D’un côté le sénateur républicain David Vitter (état de Louisiane), qui a sollicité l’actuel secrétaire d’Etat, John Kerry, pour obtenir les archives de la candidate sur le dossier Boko Haram. De l’autre, l’association à but non-lucratif Citizens United, qui a déposé une plainte contre le département d’état pour comprendre les raisons de ce refus de considérer la secte comme un organisation terroriste.
Les deux détracteurs d’Hillary Clinton basent leurs accusations sur un certain nombre d’éléments d’information récemment mis en lumière. Le Hillary-gate Le 11 septembre 2012, l’ambassadeur américain à Benghazi (Libye) trouve la mort dans l’attaque terroriste qui vise le consulat américain sur place. Une enquête est menée et c’est à cette occasion qu’on apprend qu’Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat de l’administration Obama, se sert de sa boite électronique personnelle pour ses échanges de courriels officiels. Une pratique interdite depuis 2009 pour des raisons de sécurité, de transparence mais aussi d’archivage. L’affaire provoque un scandale vite baptisé « Hillary-gate. » Si l’affaire s’essouffle après avoir fait couler un peu d’encre, elle est aujourd’hui une des bases des accusations portées à l’ex Première Dame. L’impossibilité d’accès aux courriels qu’elle envoyait à l’époque (qui n’ont pas pu être archivés dans les serveurs fédéraux américains), pousse le sénateur Vitter à affirmer que ces archives refermaient un secret : celui du scandale Boko-Haram. David Vitter a adressé une lettre, en avril 2015, à l’actuel secrétaire d’état John Kerry, dans laquelle il faisait valoir son droit d’accès aux échanges officiels de la candidate pendant son mandat au département d’Etat. Un requête qui est juste ici resté sans réponse. Gilbert Chagoury Ce nom ne vous dit rien ? Gilbert Chagoury est pourtant loin d’être un personnage sans importance. Ce milliardaire nigérian, magnat de la construction dans son pays d’origine, est un des plus gros donateurs de la Clinton Foundation (fondation à but humanitaire, philanthropique et écologique, crée par Bill Clinton en 1997). C’est également un grand supporter du parti démocrate. Il a activement participé au financement de la campagne de réélection de Bill Clinton en 1996. Selon Citizens United, une association conservatrice à but non-lucratif, les intérêts de l’industriel au Nigeria, et le montant de ses donations à la Fondation Clinton, ont poussé l’ex Première Dame à s’opposer à la reconnaissance de Boko Haram comme FTO. En effet, la présence d’une FTO sur le sol nigérian est un puissant frein aux investissements étrangers dans la région. Un manque-à-gagner important pour Chagoury, qui se serait vraisemblablement reflété dans ses apports financiers à la fondation Clinton et au parti démocrate. Tout comme la requête du sénateur Vitter, la plainte de Citizens United au département d’état, déposée il y a un mois, n’a pas encore reçu de réponse de la part des intéressés. Hillary Clinton a quitté le département d’Etat au début de l’année 2013. Les activités de la secte, elles, n’ont pas ralenti. Les fanatiques nigérians se sont depuis rendus responsables d’actes de terreur qui ont défrayé la chronique. Nul n’a oublié, par exemple, l’enlèvement de 276 jeunes filles dans un lycée de Chibok, au nord du Nigeria, ou encore le massacre de 2000 habitants des villes de la rive du lac Tchad, le 7 janvier 2015. L’organisation a depuis prêté allégeance à l’État Islamique, et a finalement rejoint la liste des FTO, le 13 novembre 2013, à l’initiative de John Kerry, le successeur d’Hillary Clinton au poste de secrétaire d’Etat du gouvernement Obama. Source: Russia Today |